Chapitre
Les agents de Joseph n’auront jamais ménagé leur peine : la tenue du congrès de Prague, au cours du mois de juillet 1813, voit naître une intense activité diplomatique dans le camp espagnol, malgré la défaite et l’évacuation du pays. À Paris, un homme de confiance, don Navarlaz, continue à tenir au courant le cabinet du roi avec régularité des événements européens. Le 5 juin 1813, soit quelques semaines avant la défaite finale de Vitoria, il a prévenu le ministère des Affaires étrangères espagnol de l’arrivée d’un messager anglais dans le plus grand secret. Après une courte entrevue avec Maret, duc de Bassano, ministre des Affaires étrangères, ce messager a gagné dans la plus grande discrétion l’Allemagne, où Napoléon est parvenu à arrêter momentanément ses ennemis. Les succès obtenus à Lützen et Bautzen ont forcé l’admiration de l’Europe : « Personne ne s’attendait à de pareils prodiges, après les désastres de la dernière campagne. Les ennemis, il est vrai, y ont manœuvré aussi avec beaucoup d’art : il semble qu’ils ont enfin tirés les leçons de Napoléon en matière de tactique. Ainsi, il n’est plus facile de gagner des victoires comme celles de Marengo et Austerlitz décisives. Chaque bataille est un travail de Hercule ! » Don Navarlaz, sur qui nous ne disposons que de peu de renseignements, ne se trompe guère en affirmant que les alliés ont tiré les leçons de leurs erreurs passées. Les succès français s’espacent et deviennent de moins en moins évidents avec le temps. Après l’armistice de Pleiswitz, des pourparlers s’engagent à Prague, suivis avec intérêt par les services du roi Joseph, toujours formellement souverain espagnol…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/12/2015
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