Chapitre
La première caractéristique qui est généralement mise en avant au sujet des syndicats français est leur faible nombre d’adhérents. Le taux de syndicalisation est aujourd’hui établi à 11 % par les services de recherche statistiques du ministère du Travail (DARES). Ce niveau d’adhésion est faible au regard de ceux enregistrés dans d’autres pays européens, avec près de 70 % de salariés membres d’une organisation syndicale dans certains pays scandinaves (Finlande, Suède, Danemark). En Italie, autre exemple, ce taux de syndicalisation atteint les 35 %, et, en Allemagne, les 18 %. Cependant, cette comparaison n’a pas grand sens : pour comprendre ce qui se joue dans l’adhésion syndicale, il faut prendre en compte la façon dont sont structurées les relations professionnelles dans le pays étudié, et l’importance des droits reconnus aux syndicats, ou les services ou avantages qu’ils proposent à leurs adhérents. En Belgique, les organisations syndicales qui ont pris part à la construction de l’État social participent à la gestion des allocations chômage. Elles disposent de leurs propres organismes de paiement qui impliquent que les demandeurs soient membres du syndicat. L’adhésion syndicale peut donc reposer sur des logiques multiples : identification catégorielle ou de métier, contrôle de l’embauche – on parle alors d’un système de closed shop –, aides pour les avancements et les carrières et/ou avantages matériels (accès à des coopératives de consommation, de logement, etc.) En France, ces incitations matérielles à l’adhésion sont rares, elles existent en partie dans les fonctions publiques mais demeurent limitées…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/11/2019
- https://doi.org/10.3917/dec.coper.2019.01.0507
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