Chapitre
Les soins palliatifs ont pour vocation première la prise en charge de la douleur. La douleur est souvent traitée en médecine comme un signal, le symptôme d’autre chose qu’elle-même, d’une pathologie. Pour les soins palliatifs, elle est l’objet central du soin. Quand la guérison n’est pas l’enjeu, la prise en charge de la douleur n’est plus seconde. Pourtant la douleur n’est pas un phénomène univoque qui se laisse facilement appréhender. Il y a la douleur physique, celle qu’exprime le corps du patient, et la souffrance morale, celle du patient à l’approche de la mort, celle de son entourage mais aussi celle des soignants. La médecine a pour fonction d’éviter la mort et, face à l’incurable, de soulager la souffrance extrême. Mais cette prise en charge de la douleur engage des éléments aussi bien physiologiques qu’existentiels, que la réflexion philosophique peut nous aider à penser.
La prise en charge de la douleur en soins palliatifs oblige à penser le soin non seulement dans son efficacité médicale, mais aussi dans toutes les dimensions de la vie du sujet, psychologique, éthique, sociale, politique. C’est parce que la douleur est une expérience globale qu’elle exige une approche globale. Si l’on peut dire ce qui est affecté, empêché dans la douleur, il est plus difficile de dire ce qu’elle est : une sensation, une émotion, un fait, un événement, une durée ?Confrontons deux définitions de la douleur, l’une technique et l’autre existentielle :
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire réel ou virtuel » (Association internationale pour l’étude de la douleur, 1979)…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/12/2020
- https://doi.org/10.3917/dunod.centr.2020.01.0085
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