Chapitre
La vie est une valeur forte que défendent les médecins. Depuis toujours ils se sont mobilisés pour lutter contre la mort. Le terme d’agonie, du grec αγον qui signifie agir, lutter, évoque lui aussi l’idée d’un combat, d’une lutte. Pendant des siècles, le moment de la mort a fait l’objet de nombreuses descriptions.
Déjà Hippocrate, dans son livre « Des aphorismes » faisait une description imagée de la face d’un malade sur le point d’expirer : le fameux faciès hippocratique.
Au xixe siècle, de nombreux auteurs publient des articles sur l’agonie. Des médecins présentent des thèses sur le sujet : « Considération sur l’agonie » (Ragonneau,1817) ; « Étude sur le mécanisme de la mort » (Linarès, 1875) ; « Les considérations sur l’agonie et son traitement » (Millière, 1856) ; « Sul momento in cui l’anima si divida dal corpo, ricerche », (Pistelli, 1828).
Les titres de ces publications sont éloquents ! On peut lire l’intention des auteurs de lutter contre un certain fatalisme et d’encourager leurs confrères à lutter contre la mort ; ou de continuer à tenter de soulager le patient. Ces médecins du xixe siècle semblent avoir trois préoccupations majeures :
préciser le diagnostic de la mort afin de ne pas enterrer des vivants ou des « pas tout à fait morts » !lutter contre la mort : les premières techniques de réanimation apparaissent ;
essayer de comprendre « l’avant mort » et en particulier la question du rapport de l’âme et du corps.
Le mot clé « agonie » disparaît de l’Index Médicus, à la bibliothèque de la faculté de médecine de Paris, en 1890. Il est remplacé par le terme « mort »…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/12/2020
- https://doi.org/10.3917/dunod.centr.2020.01.0840
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