Infirmiers impliqués depuis plusieurs années dans la prise en soins palliative, nous constatons l’incidence des plaies sur la qualité de vie du patient. Qu’elles soient déjà constituées (plaies chroniques), induites par le processus tumoral ou susceptibles de se développer du fait de la fragilité du malade, les plaies nécessitent l’attention constante des soignants. Sans prétention d’exhaustivité, nous proposons dans ce chapitre de poser les bases de connaissances et les possibilités de prise en soins des escarres et des plaies tumorales. En effet, les patients en situation palliative sont particulièrement et presque inévitablement touchés par la formation d’escarres du fait de la multiplicité des facteurs de risque auxquels ils sont soumis. Selon l’évolution de la maladie, le degré de dépendance et le niveau de coopération du patient aux soins, le développement d’une escarre peut être rapide. Les processus cancéreux quant à eux ne sont pas tous générateurs de plaies. L’apparition de plaie tumorale en tant que tumeur primitive ou liée à l’évolutivité d’une maladie néoplasique ne peut être prévenue mais doit aussi faire l’objet d’une prise en soins spécifique. Vecteur d’inconfort et génératrices de douleur, ces plaies constituent une atteinte à l’intégrité corporelle majorant souvent le sentiment de perte d’estime de soi et pouvant isoler le patient de son entourage.
Ainsi la prévention, quand elle est possible, et le traitement de ces atteintes cutanées reposent à la fois sur une connaissance précise de principes fondamentaux mais aussi sur toute la réflexivité de l’infirmier afin de garantir une prise en soins proportionnée et personnalisée…