Chapitre
Il peut paraître banal de questionner l’anthropologie des Soins Palliatifs et de la maladie grave tant cette réflexion a été largement étayée. Mais la place paradoxale que les Soins Palliatifs occupent actuellement dans le paysage des soins interrogent leur avènement, et au-delà, leur fonction dans notre société qui construit autour de la maladie grave – autrefois appelée grave maladie – des soins palliatifs et de la mort, une véritable trilogie.
Si les fondements du mouvement impulsé par les soins palliatifs sont suffisamment documentés, nous retiendrons pour pouvoir en apprécier les effets aussi librement que possible deux éléments principaux pour les mettre en tension.
Il est habituel d’évoquer l’emprise de la médecine dite moderne, toujours plus scientifique, qui, dans son souci d’objectivation se déprend de sa filiation hippocratique, dont la posture se soutient de la parole des malades comme levier. Rejetant toute subjectivité en épousant les fondements de la science pour se lancer dans une course effrénée vers le savoir, la médecine actuelle opère une triple éviction :
celle du malade au profit de la maladie qu’il s’agit de circonscrire pour mieux la guérir, voire la prévenir ;
celle du médecin autrefois co-partenaire d’une relation clinique au profit de sa fonction d’agent hospitalier au service de l’efficacité et de la rentabilité ;celle de la dimension tragique de l’existence au profit d’une maîtrise de l’anomalie physiologique qu’il convient d’élucider ou à défaut de débusquer…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/12/2020
- https://doi.org/10.3917/dunod.centr.2020.01.0104
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