![figure im1](./loadimg.php?FILE=PLS/PLS_536/PLS_536_0014/PLS_536_0014_im001.jpg)
1 Mécanisme majeur de l’évolution, la sélection sexuelle se manifeste par l’effort des mâles pour développer des traits plus attrayants, comme la symétrie, que ceux de leurs rivaux afin de séduire les femelles. Pour caractériser le rôle de la symétrie des mâles dans la préférence des drosophiles femelles, l’équipe de Pierre Léopold, de l’institut Curie, à Paris, a d’abord induit une asymétrie dans les ailes de certains mâles et les a présentés à des femelles : ces dernières préféraient copuler avec des mâles aux ailes symétriques par rapport à leurs concurrents. Mais comment estiment-elles la symétrie de leurs partenaires potentiels ? Même dans de mauvaises conditions de lumière, les femelles ont continué à préférer les mâles symétriques, ce qui a permis d’éliminer les indices visuels comme facteur de choix. Les chercheurs ont alors rendu les femelles sourdes par une ablation de cils situés sur leurs antennes, responsables de la perception auditive. Cela a perturbé leur faculté à discriminer les mâles symétriques des mâles asymétriques. Ce résultat suggère que la perception du son émis par les ailes des mâles était indispensable aux femelles pour choisir un mâle symétrique. En effet, lors de parades nuptiales, les mâles drosophiles courtisent les femelles en faisant vibrer leurs ailes afin de produire un chant de cour. Or l’asymétrie des ailes se manifeste dans l’amplitude et la fréquence des signaux acoustiques produits par les ailes des mâles. Ainsi, les drosophiles femelles sont capables d’évaluer les chants nuptiaux et de choisir par ce biais les partenaires les plus symétriques pour se reproduire.