![figure im1](./loadimg.php?FILE=PLS/PLS_506/PLS_506_0017b/PLS_506_0017b_im001.jpg)
1Les embouteillages en voiture sont parfois une épreuve quotidienne ; et, même à pied, les foules humaines denses sont lentes. Les fourmis, elles, font beaucoup mieux ! En effet, les colonies de fourmis, composées de dizaines de milliers d’individus, adaptent leur comportement à la densité du trafic pour gagner en performances. Laure-Anne Poissonnier, de l’université de Toulouse, et ses collègues ont scruté leurs déplacements pour comprendre comment.
2Les chercheurs ont installé un pont entre une fourmilière et une réserve de nourriture, entre lesquelles les fourmis font des allers-retours. Dans cette situation, les collisions entre individus sont nombreuses. L’équipe a augmenté la densité de fourmis (en réduisant la largeur du pont par exemple) et a étudié comment évoluait le flux de ces insectes. Surprise : le nombre de collisions croît, mais les fourmis ne font pas d’embouteillages ! En effet, leur flux atteint une valeur maximale, mais sans diminuer ensuite, contrairement à celui des humains, qui décroît après une valeur maximale, jusqu’à s’annuler (c’est le « bouchon »). En outre, la vitesse moyenne des fourmis sur le parcours complet du pont atteint un maximum, contrairement à celle des humains qui, elle, décroît linéairement avec la densité. Cette observation a priori très surprenante s’expliquerait par une augmentation de la « vitesse de circulation libre » (la vitesse instantanée en dehors des collisions) avec la densité : les fourmis accélèrent pour compenser le temps perdu lors d’une collision. Ce comportement serait motivé par des concentrations plus fortes en phéromones lorsqu’il y a beaucoup de fourmis. Dépourvus de carapace protectrice, les humains seraient cependant mal avisés d’accroître eux aussi leur vitesse avec la densité…