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1Dans les sociétés de mammifères, les chefs de clan sont très souvent des mâles. Cette dominance a longtemps été expliquée par la testostérone, une hormone masculine. En effet, celle-ci stimule la croissance, le développement des muscles et l’agressivité d’un individu, le rendant plus compétitif. Mais alors, comment expliquer l’émergence de sociétés matriarcales, dominées par des femelles, comme chez les hyènes ? François Rousset, de l’université de Montpellier, et ses collègues se sont intéressés au cas de ces carnivores sociaux.
2Entre 1996 et 2017, les chercheurs ont suivi plus de 700 hyènes en Tanzanie, appartenant à huit clans différents. Ils se sont surtout intéressés à l’issue des confrontations entre individus issus du même clan ou de deux clans différents, en comparant la masse, le sexe et le soutien social des deux hyènes.
3Comment définir le soutien social ? Les chercheurs ont considéré que la hyène qui bénéficiait du plus grand nombre d’individus apparentés dans le clan disposait du plus grand soutien social. Ce soutien passe surtout par la voie maternelle. Et comme, chez les hyènes tachetées, à l’âge adulte, les mâles quittent le clan pour aller s’accoupler, les femelles sont avantagées sur le plan du soutien social. « Nous nous sommes rendu compte que ni la masse ni la corpulence ne favorisaient la victoire d’un individu. Les hyènes disposant du plus fort soutien social, généralement les femelles, avaient plus de 75 % de chance de remporter le conflit au sein d’un clan », indique François Rousset.
4Ces travaux expliquent aussi le comportement de certaines hyènes qui adoptent les petits d’autres femelles, étendant ainsi leur relation de parenté : une stratégie efficace pour gagner en soutien social !