Le héros de la première Fronde, c’est Condé : il a sauvé la cour et entend bien faire croître son influence auprès du roi. Il demande « des gouvernements, des honneurs, de l’argent, toute la France ». Il déteste Mazarin, dont il veut prendre la place — la haine est réciproque —, et on se méfie de lui. Condé, premier prince de sang, change donc de camp et devient frondeur. Au début de l’année 1650, il est arrêté en compagnie de son frère Conti et du duc de Longueville, d’anciens rebelles, et emprisonné à Vincennes. Roger de Bussy-Rabutin est toujours sous ses ordres. Frondeur à contrecœur, il n’est plus depuis longtemps le favori dans le cœur du prince de Condé. Guillaume de Guitaut — celui dont la marquise décrira, en 1671, l’incendie de la maison devenu célèbre — a les faveurs du Grand Condé, qui cherche à se débarrasser de Bussy-Rabutin en lui faisant vendre sa charge au profit de son protégé. Roger aime avoir la préférence, se sentir singulièrement aimé… Il est dégoûté par cette situation et se résout à quitter sa charge. Condé emprisonné, il va voir Guitaut qui semble moins intéressé depuis la déroute de son maître. Bussy-Rabutin se jure alors de ne jamais céder sa charge à ce favori qui ne veut être « lieutenant que dans sa prospérité ». Il reste malgré tout, pour quelque temps encore, dans le camp de Condé, contre le roi.
Si Bussy-Rabutin est triste d’« essuyer le mauvais temps », Retz, lui, exulte. Impliqué dans un attentat contre le carrosse de Condé, il a cherché à tout prix à se rapprocher du pouvoir…