« L’on se porte toujours bien quand on arrive à Paris » écrit à Ménage Mme de La Fayette, qui s’ennuie profondément en Auvergne où elle séjourne depuis son mariage, au sujet du retour de Mme de Sévigné dans la capitale en janvier 1657.
La marquise a passé cinq mois en Bretagne, en compagnie de trois de ses oncles, l’abbé Christophe, Louis, seigneur de Chésières et Charles, seigneur de Saint-Aubin. Ses deux enfants, Françoise, dix ans, et Charles, bientôt huit, l’ont également suivie sur ses terres bretonnes. Là-bas, ils côtoient Mme de La Troche, sans doute la plus ancienne amie de la marquise, qui alimentera la correspondance de cette dernière par ses lettres-gazettes, mais également la princesse de Tarente, Amélie de Hesse-Cassel qui a épousé en 1648 Henri-Charles de la Trémouille, neveu du prince d’Orange. À quelques lieues du château des Rochers habitent les du Plessis d’Argentré, dont une des filles, Marie-Anne, dite Mlle du Plessis, sera longtemps la cible des moqueries de la marquise et de ses deux enfants. Lors de ce séjour, un incident entre Françoise et Mlle du Plessis, qui ont quelques mois d’écart, a failli mettre à mal les bonnes relations entre les deux familles. Mme de Sévigné le rappelle à sa fille dans une lettre du 26 juillet 1671, alors qu’elle vient de recevoir dans son château Mme de Kerman, Mme de Chaulnes et le marquis de Pomenars :
On parla […] enfin de Mlle du Plessis, et des sottises qu’elle disait, et qu’un jour vous en ayant dit une, et trouvant son visage auprès du vôtre, vous n’aviez pas marchandé, et lui aviez donné un soufflet pour la faire reculer, et que moi, pour adoucir les affaires, j’avais dit : « Mais voyez comme ces petites filles se jouent rudement…