Chapitre
Ces deux poissons nobles dont la chair tendre et délicate régale les amateurs du monde entier, connaissent une surpêche depuis vingt ans en Méditerranée. Les thons, fort prisés des Japonais, entrent dans la composition du « sashimi » cru. Pour nourrir une population grandissante, leur surconsommation appauvrit les fonds, en dépit d’élevages de pleine eau à Malte et en Espagne. La traque de l’espadon en Sicile est en régression. Sa pêche en mer Ligure reste aléatoire, mais recherchée.
Les règles européennes édictées par Bruxelles, en collaboration avec les pêcheurs, autorisaient l’utilisation de deux engins de pêche hauturière professionnelle en Provence, la thonaille traditionnelle ou filet maillant de surface, pour la prise des thons et espadons entre avril et août, la palangre dérivante ou ligne flottante munie d’hameçons appâtés, plutôt dédiée à l’espadon, dès le 15 août.
La pêche du thon rouge se pratique en Méditerranée depuis la préhistoire. Près de l’île de Levanzo (Sicile), des grottes abritent plusieurs peintures rupestres de thons et d’engins de pêche, attestant de captures dès le Néolithique. Une autre découverte faite dans une caverne des côtes grecques, permit de dater des os et arêtes de thons de 10 000 ans avant J.-C. Le mot « thon » serait une déformation du phénicien « than » qui signifie « animal de grosse taille ». Les premiers filets fixes, les thonaires ou madragues rudimentaires dont la « tonnara » sicilienne est issue, furent utilisés par les Carthaginois dès le …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2014
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