Chapitre
Frontignan, en Languedoc, s’affirme depuis quelques années comme le principal port de pêche du poulpe au pot en Méditerranée française. Le procédé délaissé, et quasiment abandonné, est de nouveau en usage, grâce à l’opiniâtreté de quelques patrons-pêcheurs frontignanais. Pratiquée autrefois de mars à novembre, la technique occupe désormais les palangriers ou ligneurs au pot toute l’année. Olivier Azais est l’un d’eux. J’ai pu embarquer avec lui pour découvrir toutes les astuces de cette pêche originale.
Dès l’Antiquité, les Grecs et les Romains empruntèrent aux Égyptiens ce procédé de capture des poulpes à l’aide de poteries immergées, positionnées sur les fonds de sable pour piéger les céphalopodes. Deux mille ans avant J.-C., l’Égypte avait mis au point cette technique, encore en usage en Provence et dans le Languedoc. La tradition s’est perpétuée de la Grèce archaïque jusqu’à nos jours. Pour voir au travers de la surface, déjà il y a deux millénaires, nos ancêtres répandaient un peu d’huile sur la mer pour l’aplanir. La « lunette de calfat » ou seau à fond de verre a remplacé cette astuce rudimentaire, pour mieux discerner encore les fonds et repérer les mollusques qui s’y cachent. Hormis les gargoulettes, la pêche aux poulpes se conjugue en diverses pratiques adaptées, selon les lieux et les âges, sur tout le pourtour de la Méditerranée. Lorsque le poulpe s’accroche au rocher avec ses ventouses, si l’on approche de lui des feuilles de tabac, il s’en détache facilement…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2014
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