Chapitre
La conférence de Yalta en février 1945, qui réunit Roosevelt, Staline et Churchill, fut sur le moment le symbole de la grande alliance des vainqueurs de l’Allemagne nazie et de leur entente en vue de l’après-guerre. Par la suite, au temps de la guerre froide, Yalta fut stigmatisée, au contraire, comme la cause et le symbole de la division de l’Europe. Ces interprétations opposées de Yalta sont toutes les deux fausses et la réalité est beaucoup plus complexe. Sur le papier, en effet, Yalta n’a pas du tout annoncé la division de l’Europe, au contraire, mais la reconstruction d’un nouvel ordre européen fondé sur la démocratie, et sur une gestion commune des grands problèmes du continent par les vainqueurs de 1945. Certes, les arrière-pensées antagonistes des uns et des autres firent que les décisions concrètes de 1945, au-delà des grands principes, restèrent ambiguës, et que très vite la conférence de Yalta fut détournée de sa signification juridique. Dès lors, le projet d’ordre européen qu’elle comportait échoua dès 1946-1947 et l’on connut la guerre froide et la division de l’Europe.
La conférence de Yalta, dite aussi conférence de Crimée, a suscité et suscite toujours les plus grands débats. On notera quatre interprétations. La plus fréquente aujourd’hui encore est celle du « partage du monde », de l’accord cynique entre les Etats-Unis et l’URSS pour diviser l’Europe. Ce mythe, popularisé en France dès 1947 par le général de Gaulle, qui n’avait pas été invité à Yalta, renvoie à la vision de la « double hégémonie » américano-soviétique, censée avoir dominé les relations internationales après 1945…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/07/2019
- https://doi.org/10.3917/perri.lopez.2018.01.0409
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