Chapitre
L’étude, mais aussi la pratique, du fédéralisme a connu un regain d’intérêt au cours des dernières décennies. Les développements internationaux et géopolitiques ont notamment permis l’essor de revendications subétatiques qui n’avaient pas accès jusque-là au débat public, qui étaient inaudibles, réprimées ou proprement impensables selon les cas. Le fédéralisme peut alors apparaître comme un mode d’organisation de l’État capable de s’adapter à des entités multinationales, multiethniques, multiculturelles ou caractérisées par l’existence d’une ou de plusieurs minorités dont l’existence est devenu politiquement signifiante. Par ailleurs, le développement d’arrangements institutionnels de nature supra-étatique – ou qui en partagent certains traits – impose de repenser les frontières du concept. Les débats sur le fédéralisme et la question des dynamiques fédérales débordent donc souvent la question de l’organisation de l’État (Gaudreault-Desbiens et Gélinas, 2005).
Ce bref rappel permet de comprendre pourquoi de nombreux auteurs francophones commencent ou concluent leurs exposés sur le fédéralisme par un avertissement : le fédéralisme est un phénomène complexe et diversifié (par exemple, Delpérée, 2000 : 124). C’est exact. Si les phénomènes fédéraux partagent certains points communs, certaines caractéristiques fondamentales, si tout fédéralisme est marqué par un équilibre entre autonomie et participation (et solidarité) et répond notamment à une volonté de bénéficier des avantages de l’unité et de la diversité, les formes des réalités fédérales n’en sont pas moins multiples (Elazar, 1987 ; Delmartino et Deschouwer in Ale…
Auteur
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[*]
Politologue et maître de conférences à l’Université de Liège.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/11/2011
- https://doi.org/10.3917/dbu.fourn.2009.01.0089
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