À partir du début du mois de mai 1815, les Cinq prirent encore plus résolument le pouvoir au sein du congrès. Ils firent avancer toutes les questions à un rythme soutenu, et notamment la préparation d’un traité récapitulant les décisions. Ils tranchèrent au passage quelques nœuds résiduels et inclurent dans la rédaction finale des dispositions nouvelles, négociées à la dernière minute, ce qui allait provoquer une énième colère de Labrador. Pour compléter cet « Acte final du congrès de Vienne », les Cinq décidèrent encore de lui annexer d’autres accords passés depuis l’automne précédent auxquels le texte principal renverrait. La grande réunion allait donc se conclure sous une forme solennelle, avec une cérémonie de signature à laquelle ne participeraient activement que les huit signataires du traité de Paris. Les autres puissances européennes seraient simplement invitées à y assister, avant de pouvoir y adhérer. On en était revenu à la procédure de départ : les « puissances de premier ordre » avaient finalement gardé la main sur la réorganisation de l’Europe, en dépit de huit mois de discussions, de fâcheries et de contestations. Sur ordre du tsar et pour éviter que Talleyrand ne paraphe au nom deLouis XVIII, Nesselrode tenta à la dernière minute de faire renvoyer la cérémonie à la fin de la guerre. Metternich et Clancarty firent échouer cette nouvelle « intrigue » de la délégation russe : chacun était conscient de l’effet désastreux qu’aurait un tel report, et ce d’autant plus que le congrès était arrivé à de réels résultats…