Chapitre
Le point de départ de cette contribution est le trouble que j’ai ressenti à Nantes à la réception de deux séries d’images de Brazzaville. La première série montre des Sapeurs, membres de la « Sape », la Société des Ambianceurs et des personnes élégantes, dont est issue la « Sapologie » ou « sapelogie ». Un mouvement aujourd’hui très prégnant dans l’espace culturel de Brazzaville, de Kinshasa, mais visible également dans plusieurs villes européennes, affirmant ainsi son caractère transnational. Ces images montrent des adeptes du culte de l’élégance en exhibition sur les scènes urbaines des bars, des rues, des esplanades d’édifices. L’objet-étendard de leurs exhibitions est leur corps-habillé dont les archétypes historiques sont le corps-militaire, le corps-policier, le corps-gouverneur, le corps-sapeur-pompier, le corps-douanier, le corps-gardien de préfecture, etc., mais aussi, le corps-prêtre, le corps-sœur-religieuse, et plus particulièrement le corps-évêque ou archevêque. Tous ces corps-habillés de référence étant des corps coloniaux qui ont fait par exemple l’objet d’une danse au Gabon, la danse de Gaulle. Pour bien marquer leur appartenance au lointain univers de l’Occident dont cependant ils magnifient la présence par leurs corps-habillés, corps dont l’imaginaire est lié à la « propreté », à la « réussite », à la « santé » et à la consommation, les Sapeurs en représentation ne font pas que mettre en scène des vêtements, des chaussures, des chaussettes, des ceintures dont la valeur repose sur le fétichisme des griffes des plus grands couturiers de Paris, de Londres, de Rome, etc…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.wievi.2011.01.0147
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