Chapitre
Notre saga débute, on s’en souvient, par la courte rencontre entre Charles Bonaparte et Louis XVI en 1778, un face-à-face certes anecdotique, mais à la force symbolique certaine. Dans les années qui suivirent, les Bonaparte, supplantant partout les Bourbons, firent entrer la France mais aussi l’Europe dans la modernité. Notre saga se termine (provisoirement) par un autre passage de témoin en quelque sorte, tout aussi bref que le premier. Il intervint en 1944, soit près d’un siècle et demi après la présentation au roi de Charles Bonaparte. Tandis que la Seconde Guerre mondiale s’achevait, le prétendant de la Maison impériale croisa la route du géant français de son siècle, le général de Gaulle. Très tôt, le petit-fils de Plon-Plon et par conséquent descendant de Jérôme, résistant admirable, se rapprocha naturellement du chef de la France libre et, partant, du courant qu’il représentait, se faisant comme lui une certaine idée de la France, une idée empreinte de grandeur. Conscient des responsabilités qui pesaient sur lui, le prince Napoléon enterra le bonapartisme politique et même le bonapartisme dynastique pour mieux les faire entrer dans l’histoire, et de surcroît dans la grande. S’il s’était obstiné ou, pire, s’il avait pris alors un mauvais chemin, il aurait sans nul doute jeté l’opprobre sur sa famille, la condamnant probablement à une longue proscription mémorielle. Au contraire, en choisissant par conviction l’honneur et le rassemblement, il permit à l’épopée napoléonienne d’être reconnue et ensuite saluée par la mémoire collective…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2021
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