Chapitre
Qui ne rêverait pas d’une vie à la Marie Bonaparte, descendante d’une illustre lignée, fille de prince passionné et passionnant, épouse d’un séduisant prince de Grèce et intime de Freud ? Une existence assurément enviable, sauf à passer de l’autre côté du miroir. Que découvre-t-on dans l’ombre de son intimité ? Une souffrance aiguë, immense, de celles qui submergent une vie. Ne pas sombrer, trouver une bouée fut pour cette princesse une quête incessante. Sa dérive commença très tôt. Elle se serait tragiquement terminée si une main amie ne l’avait pas retenue. Il est en effet des rencontres qui changent une vie. Pour Marie, elle intervint le 30 septembre 1925. Juste à temps.
Depuis plusieurs semaines, le complice de Sigmund Freud, le docteur Laforgue, insistait pour que le maître de la psychanalyse consente à recevoir l’une de ses meilleures amies, princesse de son état. Mais celui-ci renâclait à l’idée de prendre un nouveau patient. Éclectique dans ses choix, il n’ouvrait son carnet de rendez-vous qu’à ceux qu’il suivait depuis longtemps, plutôt riches de préférence. En outre, celle qui demandait à le voir exigeait de passer au moins deux heures avec lui tous les jours sur une période allant de six à huit semaines. Pour céder à ses exigences, Freud voulait être certain que cette princesse présentât un cas psychanalytique du plus haut intérêt, lui permettant de faire progresser sa science. Sans but sérieux pour son analyse, il refuserait tout net. Sans garantie de succès, Laforgue persévéra dans sa demande : « Elle a selon moi un complexe de virilité prononcé et d’autre part de nombreuse…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2021
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