Les fins de règne de Napoléon Ier et de Napoléon III sont étonnamment semblables. À chaque fois, à leur tentative d’instaurer un Empire libéral succéda une cruelle défaite, sans relation de cause à effet toutefois dans les deux cas. Après leur immense chute, l’oncle et le neveu terminèrent leur existence en terre anglaise, même si évidemment l’air tropical de Sainte-Hélène n’a rien de commun avec le brouillard des environs de Londres. Autre parallèle étonnant, la destinée tragique de leurs aiglons. Au sortir de l’adolescence, ils s’enthousiasmèrent tous deux pour la carrière militaire. Puis, ils disparurent en pleine jeunesse, loin de leur terre natale et portant fièrement un uniforme étranger, de couleur blanche pour l’un, de couleur rouge pour l’autre. Si une maladie vint on le sait ruiner les espoirs de l’Aiglon, celui qui porta brièvement le nom de Napoléon IV, succomba les armes à la main. Parmi tous les Bonaparte, il est le seul à ne pas mourir dans son lit. Autre destin inachevé de notre saga, ce prince fut aussi le dernier Bonaparte à pouvoir convoiter une couronne impériale, même si celle-ci resta toujours hors de portée de ses mains courageuses.
Aux premières lueurs du 11 février 1879, les lecteurs du Morning Chronicle à Londres affichaient une mine sombre. La nouvelle était terrible pour les armes britanniques. Dans un endroit perdu de l’Afrique du Sud, entre les monts Drakensberg et l’océan Indien, les soldats de Sa Gracieuse Majesté avaient été taillés en pièces par 20 000 Zoulous armés de sagaies et de quelques vieux fusils…