Chapitre
Quelques jours avant de disparaître, le « fils de l’homme » aurait ainsi résumé son existence : « Ma naissance et ma mort, voilà toute mon histoire. Entre mon berceau et ma tombe, il y a un grand zéro. » Celui que Victor Hugo appela l’Aiglon était né pour régner, le premier du genre pour notre saga. Tandis que les peuples réunis sous le sceptre de son père, Napoléon Ier, attendaient sa naissance, on murmurait « quelqu’un de grand va naître », rappelle encore le poète. Ce roi de Rome serait un grand empereur, pensait-on alors. Mais le destin en décida autrement. Jouet politique entre de puissantes mains, cette tête d’ange sera prisonnière dès l’enfance. Si l’histoire de sa vie fut à la fois pathétique et manquée, celle du retour de ses cendres à l’ombre de la croix gammée s’apparente à un mauvais songe. Comme si le cinéaste allemand Fritz Lang avait remplacé Victor Hugo pour écrire la fin de son histoire.
Le 10 novembre 1938, à Berlin, le journaliste à L’Intransigeant Jacques Benoist-Méchin, conservateur bon teint, venait à peine de terminer une conférence consacrée à « L’armée française et l’armée allemande, face à face à travers l’histoire », quand il reçut une invitation pour le moins surprenante émanant du ministre des Affaires étrangères du Reich, Joachim von Ribbentrop. Sa conférence avait été particulièrement appréciée par les généraux allemands, mais de là à être invité par un ministre de Hitler, la surprise était de taille. Aussi, quand il se présenta à la Wilhelmstrasse, le ministère des Affaires étrangères du Reich, Benoist-Méchin se demandait encore ce qu’il venait y faire…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2021
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