Chapitre
Le plus célèbre portrait en pied de Charles Marie Bonaparte est l’œuvre du peintre Girodet. Il a été réalisé plus de vingt ans après sa mort en 1806. En habit de cour galonné d’or, bas de soie et souliers vernis, le père de Napoléon Ier paraît à son avantage. Il porte beau avec sa perruque impeccable. Sa prestance que l’on devine naturelle s’accompagne aussi d’une certaine douceur des traits. Le regard semble bienveillant et le sourire satisfait se remarque à peine. Tout aussi connu, un autre portrait du xixe siècle nous le présente toujours aussi bien mis, affichant un large sourire, mais il paraît davantage marqué. Quelques épreuves semblent l’avoir affecté sans qu’il ait perdu pour autant son allure de courtisan gracieux. Même si les œuvres citées flattent à l’évidence leur modèle, elles semblent néanmoins fidèles à ce que l’on sait par ailleurs de ce personnage de belle taille et à l’élégance soignée. Dans son étincelant habit de couleur, on l’imagine sans peine arpenter avec aisance les salons du château de Versailles parmi la noblesse empanachée qui gravitait autour de l’astre royal.
Le 10 mars 1779, fraîchement désigné député noble de la Corse, Charles réalisa sans doute l’un de ses vœux les plus chers, être présenté au roi et pouvoir se mêler ainsi ne serait-ce qu’un instant à la plus éblouissante cour d’Europe. Assurément un véritable moment de grâce dans la carrière de cet obscur nobliau. Le cérémonial de la présentation au roi était à la fois immuable et rassurant…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2021
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