Chapitre
La politique extérieure française s’est consciemment développée dans un cadre européen dès les traités de Westphalie de 1648. Elle a en général suivi le conseil de Richelieu en adoptant une « raison d’État » rationnelle, débarrassée des considérations religieuses et sentimentales et définissant les intérêts permanents du pays.
Cependant, la France a par deux fois essayé d’établir sa prépondérance sur le continent : avec Louis XIV, puis avec Napoléon. Ce furent deux échecs, sanctionnés par les traités d’Utrecht (1713) et de Vienne (1815). Une troisième tentative, plus prudente mais qui, malgré tout, inquiéta toutes les grandes capitales, se solda par un troisième traité catastrophique : celui de Francfort en 1871.
La victoire de 1918 et le traité de Versailles en 1919 parurent introduire une nouvelle période, sinon de prépondérance du moins de leadership français en Europe. Les contradictions internes de la politique française et le révisionnisme violent servi par un régime totalitaire en Allemagne, à partir de 1933, conduisirent à une quatrième catastrophe, l’armistice de Rethondes en juin 1940.
Après chacune de ces catastrophes, la première réaction fut celle de l’abstention en politique extérieure, du refus d’engagement, du Recueillement (revendiqué comme tel par les dirigeants de la IIIe République à ses débuts). Mais on n’en resta jamais là longtemps, ce n’était d’ailleurs pas envisageable à long terme pour un pays de l’importance de la France et dans sa situation géopolitique…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 26/08/2021
- https://doi.org/10.3917/dec.badie.2021.01.0034
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