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L’intégration de la France dans le récit islamiste commence à partir des années 1990, sous le double effet des affaires de voile à l’école (à partir de 1989) et de la guerre civile algérienne (en 1992). Depuis cette période, les quartiers populaires où vit une population issue du Maghreb ou de l’Afrique subsaharienne ont été mis en réseau par un tissu associatif religieux faisant une large part aux diverses variantes du salafisme – à l’instar de ce qui se déroulait dans les sociétés du sud et de l’est de la Méditerranée. La socialisation religieuse qui en a résulté dans les années 2000 témoigne d’un changement qualitatif au terme duquel la France en est venue à acquérir le statut d’ennemi intérieur et intime. Une nouvelle génération de militants cherche dorénavant à la combattre non seulement pour ce qu’elle représente, mais pour ce qu’elle incarne dans ses dimensions historiques, politiques et anthropologiques. Un nouvel islamisme, européen et francophone, est ainsi apparu au cours des deux dernières décennies, choisissant la « contre-imitation » systématique comme arme de lutte contre la France et son histoire.
Les principaux réseaux religieux en France peuvent s’analyser comme des formes d’acculturation hexagonale de l’islamisme moyen-oriental. Leurs représentants, en dépit de conflits internes souvent violents qui les opposent, continuent d’afficher (avec plus ou moins de résolution selon leurs interlocuteurs du moment), au pire leur hostilité, au mieux leur indifférence, à l’égard de…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/02/2022
- https://doi.org/10.3917/puf.zarka.2020.01.0569
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