Chapitre
J’ai eu l’honneur de connaître personnellement Alphonse Dupront et j’ai beaucoup admiré l’ampleur et la profondeur extraordinaires de sa pensée. Il a fort bien défini, en particulier, la différence entre le fait d être un patriote et celui d’être un nationaliste – différence qui est effectivement d’une très grande importance. Le titre qui m’avait été proposé pour la présente étude était celui d’un sujet impossible à traiter et effrayant, puisqu’il aurait couvert à la fois le XIXe et le XXe siècle. Je le limiterai donc et je ne m’attarderai pas à des définitions érudites, qui sont très difficiles. Mais j’ai apprécié la subtilité du titre, dans lequel « intellectuel » est au singulier, et « nationalismes » au pluriel. J’ai l’intention en effet de souligner qu’il existe une infinie variété de nationalismes, bien qu’ils comportent des éléments communs. Comme l’a dit Alphonse Dupront, le nationalisme naquit du sentiment national, puis il devint une idéologie, et parfois, sous certains régimes, une identification imposée avec l’être historique mythique que l’on appelle la nation. Le nationalisme présente des variantes radicalement différentes, selon l’époque, le lieu, le contexte politique.
Le nationalisme a été l’idéologie dominante du XIXe siècle, en rapport avec la déchristianisation et la laïcisation (en anglais, secularisation). Mais l’hyper-nationalisme du XXe siècle a donné au concept lui-même une très fâcheuse réputation : tant de crimes ont été commis au nom de la nation…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/02/2020
- https://doi.org/10.3917/puf.crouz.1998.01.0323
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