CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Introduction

11. Remonstrance au roy d’Angleterre sur la misérable condition des Catholiques ses subjects, Paris, J. Brisson, 1628, p. 7-8.

22. W. Reinhard, « État et Église dans l’Empire entre Réforme et absolutisme », État et Église dans la genèse de l’État moderne, Madrid, Casa de Velázquez, 1986, p. 178.

33. R. Rémond, L’Anticléricalisme en France, Paris, Fayard, 1999, p. 392.

44. B. Cottret, “Religious or secular ? The Edict of Nantes”, Toleration and Religious Identity, (éd.) R. Whelan, C. Baxter, Dublin, Four Courts Press, 2003, p. 107-127 ; « 1598-1998 : l’édit de Nantes. Aux origines de la laïcité française ? », La Pensée n° 313, 1998, p. 115-125.

55. R. Rémond, Une laïcité pour tous, Paris, Textuel, 1998, p. 51.

66. Tornate all'antico e sarà un progresso (G. Verdi à Francesco Florimo, 5 janvier 1871, Riccardo Wagner ed i wagneristi, Ancône, A. G. Morelli, 1883, p. 108).

77. M. Chebel, Manifeste pour un islam des Lumières, Paris, Fayard, 2011.

88. Rappelons que Charles Pasqua a été ministre de l’Intérieur de 1986 à 1988 et à nouveau de 1993 à 1995 ; Jean-Pierre Chevènement de 1997 à 2000, avec un intérim de quelques mois.

99. S. Huntington, Le Choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997 ; Tzvetan Todorov, La Peur des barbares : au-delà du choc des civilisations, Paris, R. Laffont, 2008.
D. Crouzet, J.-M. Le Gall, Au péril des guerres de Religion, Paris, PUF, 2015, p. 21.

1010. P. Nora, F. Chandernagor, Liberté pour l’histoire, Paris, CNRS Éditions, 2008.

1111. Notre interrogation fait écho à Jean Delumeau qui s’était demandé dès 1977-1978 : « Le Christianisme va-t-il mourir ? » J. Delumeau, Le christianisme va-t-il mourir ?, Paris, Hachette, 1977.

1212. J. Boussinesq, La Laïcité française, Paris, Le Seuil, 1994, p. 13.

1313. R. Rémond, Une laïcité pour tous, Paris, Textuel, 1998, p. 126.

1414. J.-P. Willaime, Europe et religions, Paris, Fayard, 2004, p. 13, 22.

1515. Citons depuis la publication de ce livre B. Barbiche, « L’édit de Nantes et ses antécédents (1562-1598) », http://elec.enc.sorbonne.fr/editsdepacification/
G. Champeaud, Le Parlement de Bordeaux et les paix de religion (1563-1600), Nérac, Éditions d’Albret, 2008.
J. Garrisson, L’Édit de Nantes. Chronique d’une paix attendue, Paris, Fayard, 1998.
M. Grandjean et B. Roussel (éd.), Coexister dans l’intolérance. L’édit de Nantes, Genève, Labor et Fides, 1998.
P. Joxe, L’Édit de Nantes : une histoire pour aujourd’hui, Paris, Hachette, 1998.
M. Venard, « Un édit bien enregistré. Le quatrième centenaire de l’édit de Nantes », dans Revue d’histoire de l’Église de France, t. 87 (2001), p. 37-45.
T. Wanegffelen, L’Édit de Nantes. Une histoire de la tolérance du xvie au xxe siècle, Paris, 1998.

1616. E. Todd, Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse, Paris, Le Seuil, 2015 ; P. Ory, Ce que dit Charlie, Paris, Gallimard, 2016.

1717. J. Baubérot, Le Retour des huguenots, Paris, Le Cerf ; Genève, Labor et Fides, 1985.

Première partie : Avant. La mémoire de l’édit

181. Y.-M. Bercé, préface à M. Cassan, Le Temps des guerres de religion. Le cas du Limousin (v. 1530-v. 1630), Paris, Publisud, 1996, p. IX.

192. A. d’Aubigné, Les Tragiques, (éd.) F. Lestringant, Paris, NRF, 1995, livres 4 et 5. La citation est extraite de la p. 239. Voir également, J. Garrisson, Les Protestants au xvie siècle, Paris, Fayard, 1988, p. 175 sq.

203. C. Hill, Le Monde à l’envers, Paris, Payot, 1977. Voir également, en France, D. Crouzet, La nuit de la Saint-Barthélemy. Un rêve perdu de la Renaissance, Paris, Fayard, 1994, p. 13.

214. J. Carbonnier, « Sociologie et psychologie de l’Édit de Révocation », La Révocation de l’édit de Nantes et le protestantisme français en 1685, (éd.) R. Zuber, L. Theis, Paris, Société de l’Histoire du Protestantisme Français, 1986, p. 41.

225. L’expérience du temps est au cœur même des affrontements théologiques de la Réforme. Alors que le catholicisme, à la suite du concile de Trente, insiste sur la réitération du sacrifice du Christ sur la croix dans l’eucharistie, la sainte cène protestante est à l’inverse commémorative. Elle n’implique pas le renouvellement du sacrifice. Sur ces perspectives, voir les remarquables analyses de C. J. Sommerville, The Secularization of Early Modern England. From Religious Culture to Religious Faith, New York, Oxford University Press, 1992, p. 33 sq.

1. Les feux

231. B. Cottret, Histoire d’Angleterre, xvie-xviiie siècles, Paris, PUF, 1996, p. 273 sq. En France aussi, le roi effectue des ventes massives de biens du clergé en 1563, 1568-1569, 1574, 1576, 1586-1588. (A. Jouanna, La France du xvie siècle, 1483-1598, Paris, PUF, 1996, p. 427).

242. « Cela est incontestable, un regard sur la carte suffit à l’établir, la Réforme protestante est, dans la longue durée, un phénomène du Nord […] L’Europe catholique après 1560, c’est l’Empire latin derrière le limes, à peu de chose près, avec une frange d’incertitude dans la zone lotharingienne, cent kilomètres de part et d’autre du Rhin ; la Réforme protestante fait perdre à l’ancienne chrétienté latine tout ce que la mission a gagné après la chute de l’empire romain au-delà de ses frontières » (P. Chaunu, Le Temps des réformes, Paris, Fayard, 1975, p. 476). Il y a bien entendu des exceptions : l’Angleterre faisait partie de l’empire, la très catholique Irlande restait en dehors, etc.

253. Voir D. Baggioni, Langues et nations en Europe, Paris, Payot, 1997, ch. 4, p. 95 sq. : « La première révolution écolinguistique en Europe occidentale (xve-xvie siècle) ».

264. B. Cottret, M. Cottret, « De la chrétienté à l’Europe », Histoire du christianisme, 1620-1750, (éd.) M. Venard, Paris, Desclée, 1997, pp. 157-183.

275. P. Imbart de La Tour, Les Origines de la Réforme, Paris, Hachette, 1905-1914, vol. III : L’évangélisme.

286. D Crouzet, Les Origines de la Réforme française, Paris, SEDES, 1996, p. 88.

297. Lettre du 8 avril 1516, citée par D. Crouzet, Les Origines…, op. cit., p. 19.

308. J. Carbonnier, Coligny ou les sermons imaginaires, Paris, PUF, 1982, p. 18.

319. D. S. Hempsall, « Measures to Suppress “la peste luthérienne” in France, 1521-1522 », Bulletin of the Institute of Historical Research 49 (1976), pp. 296-299.

3210. L’attitude personnelle de François Ier fait l’objet d’un débat soigneusement résumé par D. Crouzet, Les Origines…, op. cit., p. 78. Selon J. K. Farge, le parlement serait à l’origine de la politique répressive du luthérianisme alors que pour R. J. Knecht, le roi aurait été dès le départ fortement hostile aux idées de Luther – thèse que reprend D. Crouzet.

3311. D. S. Hempsall, « The Languedoc 1520-1540 : A Study of Pre-Calvinist Theory in France », Archiv für Reformationgeschichte 62 (1971), pp. 225-244.

3412. L’histoire de la Réforme se trouva « nationalisée de gré ou de force » (L. Febvre, Au cœur religieux du xvie siècle, Paris, SEVPEN, 1968, p. 18). Comment donc, se demandait-on, avec passion, la Réforme française serait-elle « fille de la Réforme allemande » ? La perspective glaçait d’effroi ; l’on ne posait du reste cette question embarrassante que pour écarter d’un revers de main cette hypothèse inacceptable (O. Douen, Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français 41 (1891), p. 57 sq. et p. 122 sq). Le bon Ferdinand Buisson même concluait : « La Réforme française a ses origines en France. Ce qu’elle serait devenue sans Luther, nous l’ignorons, et il est hors de doute qu’une fois que Luther eut parlé elle fit cause commune avec lui. Mais elle était née avant lui ; elle s’était affirmée sans lui » (F. Buisson, Histoire générale, (éd.) Lavisse, Paris, A. Colin, IV, p. 473).

3513. E. Doumergue, Jean Calvin. Les hommes et les choses de son temps, Lausanne, G. Bridel, 1899-1917, 7 vol., I, p. 543.

3614. Cela ne s’applique pas à P. Imbart de La Tour qui insiste par contre sur l’influence de Luther.

3715. Calvin rend visite au sage à la fin de sa vie. Voir P. E. Hughes, Lefèvre, Pioneer of Ecclesiastical Renewal in France, Grand Rapids (Mich.), W. B. Eerdmans, 1984, p. 196.

3816. R. Mandrou, « Pourquoi se réformer ? », Histoire des protestants en France, Toulouse, Privat, 1977, p. 29.

3917. Jacques de Beaune, seigneur de Semblançay, joue le rôle d’une « sorte de surintendant des finances de facto » avant d’être accusé de malversations et d’être exécuté à un âge très avancé. L’on connaît l’épigramme de Marot à son sujet (voir A. Jouanna, La France du xvie siècle, op. cit., p. 200).

4018. Si Gérard Roussel finit ses jours comme évêque d’Oloron, Guillaume Farel est le prédécesseur puis le compagnon de Calvin dans la Réforme genevoise.

4119. Miroir de l’âme pécheresse, auquel elle recognoist ses faultes et péchez, aussi ses grâces et bénéfices à elle faictz par Jésus christ son époux…, paru en 1531, et condamné deux ans plus tard par la Sorbonne, lors de sa réédition.

4220. L. Febvre, Amour sacré, amour profane. Autour de l’Heptaméron, Paris, NRF, 1971, p. 370.

4321. Son époux, le duc Hercule d’Este, était le fils de Lucrèce Borgia, et le petit-fils d’Alexandre VI – ce qui ne l’inclinait guère à aimer la Réforme. Renée meurt finalement en 1575 dans son château de Montargis.

4422. 22 décembre 1521 : G. Briçonnet, M. d’Angoulême, Correspondance (1521-1524), (éd.) C. Martineau, M. Veissière, Genève, Droz, 1975-1979, 2 vol., I, p. 83. L’on connaît le beau commentaire de saint Jean de la Croix (1542-1591) sur la nature même du désir : « Le cœur ne peut goûter ni paix, ni repos s’il ne possède son objet. Or quand il s’affectionne à quelque objet, il ne se possède déjà plus lui-même, et il ne possède rien ; et s’il ne possède pas vraiment ce qu’il aime, il ne peut manquer de souffrir jusqu’à ce qu’il le possède, parce qu’il est jusqu’alors comme le vase vide qui attend qu’on le remplisse, ou comme le famélique qui aspire à satisfaire sa faim, ou comme le malade qui soupire après la santé, ou comme celui qui est suspendu en l’air et qui n’a pas de point d’appui pour ses pieds. Tel est l’état du cœur qui est épris d’amour. Voilà ce que l’âme connaît par expérience quand elle dit : Pourquoi m’avez-vous laissée ainsi, c’est-à-dire dans le vide, la faim, la solitude, avec une plaie, une maladie d’amour, et comme suspendue ? » (Jean de la Croix, Le Cantique spirituel, Paris, Le Seuil, « Points Sagesses », 1995, p. 70).

4523. G. Briçonnet, M. d’Angoulême, Correspondance, op. cit., II, p. 265.

4624. J. Viénot, Histoire de la Réforme française, Paris, Fischbacher, 1926-1934, 2 vol., I. Sur Briçonnet, voir M. Veissière, L’évêque Guillaume Briçonnet (1470-1534), Provins, Société d’Histoire et d’Archéologie, 1986.

4725. F. de Raemond, L’Histoire de la naissance de l’hérésie, Rouen, P. de La Motte, 1629, p. 845. T. Wanegffelen note bien, chez Florimond de Raemond, « une incapacité à saisir la cohérence de l’itinéraire religieux d’hommes et de femmes de la génération qui l’a précédé. Pour lui, la frontière entre catholicisme et protestantisme est bien marquée » (T. Wanegffelen, Ni Rome ni Genève, op. cit., p. 56). Voir sur ce personnage le livre de B. S. Tinsley, History and Polemics in the French Reformation. Florimond de Raemond, Defender of the Church, Cranbury (NJ), Associated University Press, 1992.

4826. F. de Raemond, L’Histoire de la naissance de l’hérésie, op. cit., p. 846.

4927. F. de Raemond, op. cit., pp. 846-847. Les premiers travaux de Lefèvre avaient porté sur Aristote, avant qu’il n’applique la méthode philologique à l’étude du texte biblique.

5028. La première traduction « réformée » date, elle, de 1535. Elle est l’œuvre d’Olivétan, le cousin de Calvin, et s’appuie sur les textes hébreux et grecs – au lieu de se fonder essentiellement comme la version de Lefèvre sur la vulgate latine de saint Jérôme.

5129. M. Venard, Réforme protestante, Réforme catholique dans la province d’Avignon xvie siècle, Paris, Le Cerf, 1993, pp. 135 sq.

5230. Id., ibid., p. 138.

5331. B. Cottret, Calvin. Biographie, Paris, J. -C. Lattès, 1995, p. 74.

5432. Cité par D. Crouzet, Les Origines…, op. cit., p. 181.

5533. R. Peter, « La réception de Luther en France au xvie siècle », Revue d’histoire et de philosophie religieuses 63 (1983), pp 67-89.

5634. On se reportera pour le texte à l’édition récente M. Luther, Les Grands Écrits réformateurs. À la noblesse chrétienne de la nation allemande. La liberté du chrétien, (éd.) M. Gravier, Préface de P. Chaunu, Paris, Flammarion, GF, 1992.

5735. N. Lemaitre, Le Rouergue flamboyant. Clergé et paroisses du diocèse de Rodez (1417-1563), Le Cerf, 1988.

5836. J. Delumeau, Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l’Occident d’autrefois, Paris, Fayard, 1989.

5937. D. Crouzet, Les Origines…, op. cit., p. 71.

6038. Voir R. Mandrou, « Pourquoi se réformer ? », Histoire des protestants en France, op. cit., pp. 7-44.

6139. É. de La Boétie, l’ami de Montaigne, mentionne malgré tout, aux origines de la Réforme, considérée comme une calamité, « l’abus des ecclésiastiques et la mauvaise vie et insuffisance des pasteurs », Mémoire touchant l’édit de janvier 1562, De la servitude volontaire ou contr’un, Paris, Gallimard, 1993, p. 271.

6240. P. de Vigneulles, Chronique, (éd.) C. Bruneau, Metz, Société d’Histoire et d’Archéologie de la Lorraine, IV, p. 540.

6341. D. Crouzet, Les Origines…, op. cit., p. 190.

6442. Son frère Pierre est supplicié à Meaux vingt ans plus tard. F. de Raemond, op. cit., p. 873 : « Voilà, à leur dire, le premier ministre que la France eut jamais, Pierre Leclerc, grand clerc, qui ne savait que la langue de sa nourrice, devenu grand théologien en cardant et filant la laine, appelé au ministère par des cardeurs, foulons et tisserands. Ne diriez-vous pas que ces gens se moquent en faisant leurs contes, et que Dieu leur ôte et pervertit le sens, d’oser eux-mêmes découvrir les hontes et les vergognes de leur fatras, et leurs haillons si mal recousus et rapiécés. Comme si, en la maison de Dieu, il appartenait au peuple créer les officiers, les intendants et magistrats ecclésiastiques, voire même à chacun, vu que notre Seigneur et les apôtres n’ont voulu être écoutés qu’en vertu de ce qu’ils étaient envoyés de Dieu ».

6543. R.-J. Lovy, Les Origines de la Réforme française. Meaux 1518-1546, Paris, Librairie Protestante, 1959, p. 147 sq.

6644. C’est la formule de la Sommaire et briesve declaration daulcuns lieux fort necessaires à ung chacun chrestien (1525), attribué à Farel.

6745. L. Febvre, Au cœur religieux, op. cit., p. 170.

6846. Mis en cause par les cordeliers qui l’accusent d’offenser la Vierge Marie, Briçonnet leur interdit de prêcher dans son diocèse. L’affaire est portée devant le parlement de Paris en juin ; Briçonnet comparaît en août.

6947. J. Jacquart, François Ier, Paris, Fayard, 1981, p. 212.

7048. T. de Bèze, Histoire ecclésiastique des Églises réformées, Anvers, J. Rémy, 1580, I, p. 7.

7149. W. G. Naphy, « Catholic Perceptions of Early French Protestantism : The Heresy Trial of Baudichon de La Maisonneuve in Lyon, 1534 », French History 9 (1995), p. 466.

7250. En dépit de leur caractère provocateur, il ne faut pas attribuer aux Placards de 1534 une importance exclusive. Un tournant, les Placards de 1534 ? On l’a longtemps cru. Encore faut-il préciser que la situation politique des « luthériens » s’était constamment détériorée. Le pape Clément VII et François Ier s’étaient rencontrés à Marseille à l’automne 1533 ; le 4 janvier 1534, une procession de l’Université à la cathédrale Notre-Dame s’était accompagnée de l’engagement de « rendre grâces à Dieu et la Vierge Marie et tous les saints du bon vouloir du roi touchant la foi catholique ». Un édit contre les « receleurs » de luthériens, qui cacheraient des hérétiques promettait de fournir aux dénonciateurs le quart des biens saisis (J. Dupèbe, « Un document sur les persécutions de l’hiver 1533-1534 à Paris », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 48 (1986), p. 410). Il ne faut pas exagérer l’impact de l’affaire des Placards sur François Ier. Reprenant les analyses de R. Knecht, D. Crouzet précise bien que le roi ne devient pas d’un seul coup « un partisan acharné de la répression », et que, de toutes les façons, François Ier a toujours été opposé aux idées « luthériennes » (D. Crouzet, Les origines…, op. cit., p. 231 ; R. Knecht, Francis Ier, Cambridge, Cambridge University Press, 1982).

7351. « J’ai été ému par bonne affection de composer et rédiger en écrit aucuns articles véritables sur les importants abus de la messe, lesquels articles je désire être publiés et attachés par tous les lieux publiques de la terre » (G. Berthoud, Antoine Marcourt, réformateur et pamphlétaire, du Livre des Marchans aux placards de 1534, Genève, Droz, 1973, p. 158).

7452. Longtemps ignoré, le texte exact des Placards n’a été retrouvé qu’en 1943. Nous renvoyons à son édition par G. Berthoud, op. cit., pp. 287-289.

7553. F. Lestringant, Une sainte horreur ou le voyage en Eucharistie, xvie-xviiie siècle, Paris, PUF, « Histoires », 1996, pp. 13-14.

7654. L. Febvre, « La messe et les placards », Au cœur religieux, op. cit., p. 168. L’auteur note avec justesse que l’épître aux Hébreux, attribuée abusivement à saint Paul, est assez éloignée théologiquement de l’épître aux Romains. Il en tire logiquement la conclusion que les placards s’éloignent des grands thèmes du paulinisme comme la justification par la foi auxquels souscrivaient nombre d’humanistes.

7755. Nicole Lemaitre, Le Rouergue flamboyant, op. cit., p. 492 : « L’élan réformiste des années 1515-1520 se brise dix ans plus tard. Sur quoi les disciples de Lefèvre se sont-ils divisés ? Ni sur la sola fide, à laquelle adhère une partie des catholiques, ni sur la sola scriptura ; fondamentale pour ces linguistes, mais sur la place de la messe et le sens de l’eucharistie, sur la définition de l’Église, et le tout est d’ailleurs étroitement lié. Les fabristes ont consciemment développé la méditation personnelle de l’Écriture, au détriment de son interprétation ecclésiale ; mais tous n’étaient pas prêts à se passer de celle-ci ».

7856. H. de Lubac, Corpus mysticum. L’eucharistie au Moyen Âge, Paris, Aubier, 1949, 2e édition.

7957. É. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964, 3 vol., I, p. 209.

8058. L. Lalanne (éd.), Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François Ier, Paris, J. Renouard, 1854, p. 441.

8159. G. Budé, De transitu Hellenismi ad Christianismum (1535), Le passage de l’hellénisme au christianisme, (éd.) M.-M. de La Garanderie, D.F. Penham, Paris, Les Belles Lettres, 1993, pp. 6-8.

8260. Id., ibid., pp. 6-8.

8361. A. Molinié (éd.), Le Corps de Dieu en fêtes, Paris, Le Cerf, 1996.

8462. A. Dupront, « Réformes et “modernité” », Annales ESC 39 (1984), pp. 747-768.

8563. C. Drelincourt, Défense de Calvin, Genève, J. Aut, S. de Tournes, 1657, épître dédicatoire, non paginé. Quelles est la nature de la vocation de Calvin ? La question était posée au xviie siècle. Pierre Dumoulin, tente de répondre en distinguant entre les « vocations ordinaires » et les « extraordinaires ». Par « charge ordinaire », on entend « celle qui étant instituée de Dieu, doit être toujours continuée en l’Église chrétienne ». Mais, contre le recours catholique à la tradition, Dumoulin souligne la possibilité de ruptures, et de « charges extraordinaires » (P. Dumoulin, De la vocation des pasteurs, Sedan, Jean Jannon, 1618).

8664. A. E. McGrath, A Life of John Calvin, Oxford, Blakcwell, 1990, pp. XI-XII, et 204.

8765. La formule est d’É. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, op. cit., I, p. 258 sq.

8866. B. Cottret, Calvin, op. cit., p. 11.

8967. W. J. Bouwsma, John Calvin. A Sixteenth-Century Portrait, New York, Oxford University Press, 1988 ; O. Millet, Calvin et la dynamique de la Parole. Essai de rhétorique réformée, Paris, H. Champion, 1992.

9068. B. Cottret, « L’ogre et l’historien », postface à T. Wanegffelen, Fidèles entre deux chaires, op. cit., p. 554.

9169. Les deux épîtres latines, le De fugiendis impiorum illicitis sacris et le De sacerdotio papale visent respectivement, mais sans les nommer, Nicolas Duchemin, official de l’évêque du Mans depuis 1531, que ses scrupules ont conduit à demander conseil à son ancien condisciple d’Orléans, et Gérard Roussel, évêque d’Oloron depuis février 1536. La première de ces épîtres est remaniée plus que traduite en français en 1543, sous le titre de Petit traicé montrant que c’est que doit faire un homme fidele connaissant la vérité de l’Évangile quand il est entre les papistes ; une traduction de la seconde paraît à Genève en 1554 sous le titre de Traité des bénéfices, où il y a plusieurs matières et questions beneficiales, decidées selon la simple et pure vérité de la Parole de Dieu.

9270. T. Wanegffelen, Ni Rome, ni Genève, op. cit., p. 62.

9371. Jean Calvin, Lettres à Monsieur et Madame de Falais, (éd.) F. Bonali-Fiquet, Genève, Droz, 1991, Calvin à Monsieur de Falais, Genève, 14 octobre 1543, pp. 36-37.

9472. Pour être tout à fait exact, sans doute vaut-il mieux parler ici de « faux nicodémites » ou en latin de pseudo-nicodemitae pour désigner ces hommes qui selon Calvin prétendent suivre l’exemple du Nicodéme de l’évangile de Jean. Mais l’usage du mot nicodémites s’est imposé en français. « Soyons des disciples secrets avec Nicodème » avait recommandé P. Viret dans son Épître envoyée aux fidèles (1543), cité par F. Higman, « Calvin polémiste », Études théologiques et religieuses 69 (1994), p. 355.

9573. J. Calvin, Excuse… à Messieurs les Nicodémites, O. C. 6, col. 589- 614.

9674. Id., col. 593.

9775. J. Calvin, Lettres françaises, (éd.) J. Bonnet, Paris, C. Meyrueis, 1854, 2 vol., I, p. 253 pour cette citation et la suivante.

9876. O. Millet, Calvin et la dynamique de la parole. Étude de rhétorique réformée, Paris, Champion, « Bibliothèque Littéraire de la Renaissance », 1992, p. 810.

9977. J. Calvin, Des Scandales, (éd.) O. Fatio, Genève, Droz, 1984, p. 64.

10078. J. Calvin, Institution de la religion chrétienne, 1560, (éd.) J. D. Benoît, Paris, Vrin, 1957, III, p. 177.

10179. T. Wanegffelen, Ni Rome ni Genève, op. cit., Ire partie : « Ni “Luthériens”, ni “Papistes” : les nicodémites, des catholiques méconnus », p. 35 sq.

10280. B. Cottret, « La Fortune de la Vertu : Jacques Fontaine, réfugié huguenot en Angleterre et en Irlande au xviiie siècle », Revue française de civilisation britannique 8 (1996), pp. 9-19.

10381. Les parlements de province participent à la répression : Toulouse ou Bordeaux examinent leurs suspects, et les condamnent parfois : soixante-deux bûchers à Toulouse entre 1500 et 1562, à peine dix-huit à Bordeaux, de 1541 à 1549.

10482. A. Devyver, Le Sang épuré : les préjugés de race chez les gentilshommes français de l’ancien régime, 1560-1720, Bruxelles, Éditions de l’université, 1973.

10583. Denis Richet distinguait ainsi une « Réforme souffrante » d’une « Réforme militante » (« Aspects socio-culturels des conflits religieux à Paris dans la seconde moitié du xve siècle », Annales ESC 32 (1977), p. 785, note 40).

10684. D. Nicholls, « The Theatre of Martyrdom in the French Reformation », Past and Present N° 121 (1988), p. 49.

10785. D. El Kenz, « Le roi de justice et le martyr réformé : État sacré et désacralisé, jusqu’à la veille de la première guerre de religion », Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français 140 (1995), p. 28.

10886. Id., ibid., p. 49.

10987. Ph 2, 5-11.

11088. J. Calvin, Institution de la religion chrétienne-1560, (éd.) J. D. Benoît, Paris, Vrin, 1957, III, pp. 177-184. Il s’agit d’un commentaire de Ph 3,10.

11189. Le sacrifice du Christ ne saurait être répété ni par le martyr, ni par le prêtre sur l’autel. La sainte Cène est une « commémoration », insistent les Réformateurs au moment, précisément, où le concile de Trente réaffirme du côté catholique que la messe est sacrifice (Calvin. Biographie, op. cit., p. 252).

11290. F. Lestringant, La cause des martyrs, Mont-de-Marsan, Éditions Interuniversitaires, 1991, p. 12.

11391. 1554 pour la première édition française, 1560 pour la latine.

11492. J. Calvin, Lettres françaises, op. cit., II, p. 305.

11593. B. Cottret, Calvin, op. cit., p. 121 sq.

11694. J. Calvin, Institution de la religion chrestienne, (éd.) J. Pannier, Paris, Belles Lettres, 1961, 4 vol., I, pp. 7-36 pour l’ensemble de cette épître..

11795. « Assurément, [la royauté française] n’avait point besoin de la Réformation pour limiter l’autorité pontificale en France, puisque celle-ci avait déjà été restreinte par plusieurs pragmatiques, ni pour s’emparer des biens ecclésiastiques, car le concordat de 1516 lui en avait donné la libre disposition », L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, p. 5.

11896. H. Bost, « Protestantisme : une naissance sans faire-part », Études théologiques et religieuses 67 (1992), pp. 359-373 ; É. François, Protestants et catholiques en Allemagne. Identités et pluralisme : Augsbourg, 1648-1806, Paris, Albin Michel, 1993, p. 13.

11997. J. Baubérot, Histoire du protestantisme, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1987, p. 6.

12098. Phrase attribuée à Alfred Loisy.

12199. T. Wanegffelen, Ni Rome ni Genève, op. cit., IIe Partie : « Heurs et malheurs des Moyenneurs. De Poissy à Wassy », « D’une confession à l’autre ? Les errances de Charles Dumoulin. Le gallicanisme et la Réforme », p. 133 sq. Né à Paris, d’un père avocat au parlement, Charles Dumoulin avait embrassé la Réforme en 1542. Il est l’auteur du Grand Coutumier, contenant les coutumes générales et particulières du royaume de France et des Gaules avec des annotations (1566).

122100. L. Romier, « La crise gallicane de 1551 », Revue historique, 108 (1911), pp. 225-250 et 109 (1912), pp. 27-55 ; M. Venard, « Une réforme gallicane ? Le projet de concile national de 1551 », Revue d’Histoire de l’Église de France 67 (1981), pp. 201-225.

123101. A.-M. Brenot, « La peste soit des Huguenots. Étude d’une logique d’exécration au xvie siècle », Histoire, Économie et Société N° 4, 1992, pp. 553-570.

124102. [Anon.], L’ombre dé Calvin aux huguenots de France, sl, 1572, p. 5.

125103. F. Buisson (1841-1932), Sébastien Castellion. Sa vie et son œuvre (1515-1563), Paris, Hachette, 1892, I, p. 205.

126104. M. Royannez, « L’eucharistie chez les évangéliques et les premiers réformés français », Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, 1979, pp. 571-572.

127105. C. Haigh, English Reformations. Religion, Politics, and Society under the Tudors, Oxford, Clarendon Press, 1993. Voir « B. Cottret, Histoire d’Angleterre, xviie-xviiie siècles, Paris, PUF, « Nouvelle Clio », 1996, pp. 236-238.

128106. J. Gache, Mémoire sur les guerres de religion à Castres et dans le Languedoc (1555-1560), (éd.) C. Pradel, Genève, reprint 1970, p. 1. Cité par D. Crouzet, Les origines…, op. cit., p. 345.

129107. D. Crouzet, op. cit., p. 345.

130108. F. Higman avance le chiffre de 62 imprimeurs et 70 libraires (La diffusion de la Réforme en France, Genève, Labor et Fides, 1992, p. 207).

131109. 125 titres sur 500, soit un quart des ouvrages pour la décennie 1551-1560.

132110. P. Denis, J. Rott, Jean Morély (ca 1524-ca 1594) et l’utopie d’une démocratie dans l’Église, Genève, Droz, 1993. Dans sa thèse, Didier Poton a bien dégagé l’évolution du rôle du consistoire, du xvie au xviie siècle ; de « tribunal des mœurs et des pratiques religieuses », celui-ci devient de plus en plus un « conseil d’administration » (D. Poton, « De l’édit à sa révocation : Saint-Jean-de-Gardonnenque 1598-1686 », thèse pour le doctorat, Université de Montpellier III, 1988, 2 vol., I, p. 371).

133111. Cette version, en quarante articles, est mieux connue sous le nom ultérieur de confession de La Rochelle, car elle est confirmée par un synode qui se tient en cette ville en 157 (Confessions et catéchismes de la foi réformée, (éd.) O. Fatio et al., Genève, Labor et Fides, 1986, p. 111 sq.)

134112. J. Calvin, Leçons ou commentaires et expositions […], tant sur les Révélations que sur les Lamentations du prophète Jérémie, Lyon, 1565, Préface, non paginé. C’est moi qui souligne.

135113. T. de Bèze, Histoire ecclésiastique, op. cit., I, p. 97.

136114. R. M. Kingdon, Geneva and the Coming of the Wars of Religion, 1555-1563, Genève, Droz, 1956.

137115. D’autres estimations, plus modestes, ne parlent plus que de huit cent mille, voire de trois cent mille protestants peut-être en 1563. Voir D. Crouzet, Les Origines…, op. cit., p. 453.

138116. P. Benedict, Rouen during the Wars of Religion, Cambridge, Cambridge University Press, 1981, p. 235.

139117. E. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, op. cit., II, p. 87.

140118. Cette réunion se tient à l’emplacement actuel de l’Observatoire de la Sorbonne.

141119. 8 septembre 1557.

142120. J. Garrisson, Les Protestants au xvie siècle, op. cit., p. 241 ; A. Jouanna, La France du xvie siècle, op. cit., p. 332.

143121. Voir la carte dressée par S. Mours, Les Églises réformées en France, Paris et Strasbourg, Librairie Protestante, 1958, p. 51.

2. Les fers

1441. A. d’Aubigné, Les Tragiques, (éd.) F. Lestringant, Paris, NRF, 1995, p. 39 sq. : « Note sur la structure des Tragiques ».

1452. J’emprunte la formule à M. Buber, Éclipse de Dieu, Paris, Nouvelle Cité, 1987. Traduction É. Thézé. Original : Gottesfinsternis, Zurich, Manesse, 1953.

1463. J. R. Fanlo, Tracés, ruptures. La composition instable des Tragiques, Paris, H. Champion, 1990, p. 243.

1474. Le terme « huguenot » est probablement d’origine genevoise. Dans les années 1520, le parti de l’indépendance, hostile à la Savoie, a pour chef Hugues Besançon. « Huguenot » proviendrait donc de l’association du prénom Hugues et du mot allemand Eidgenossen – confédérés.

1485. É. Pasquier, Lettres historiques pour les années 1556-1594, (éd.) D. Thickett, Genève-Paris, 1966, IV, p. 33 : 10 juin 1559.

1496. A. d’Aubigné, Histoire universelle, (éd.) A. Thierry, Genève, 1981, I, p. 264.

1507. La vraye histoire contenant l’inique jugement et fausse procedure faite contre le fidele serviteur de Dieu Anne Du Bourg (1561), Mémoires de Condé, I, pp. 217-265.

1518. Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678) Romanciers du xviie siècle, (éd.) A. Adam, Paris, NRF, 1958, p. 1107. M. Fumaroli note, en contrepoint, combien cette exaltation des fastes Valois est « sévère pour le faste de Louis XIV » (Le Poète et le Roi. Jean de La Fontaine en son siècle, Paris, Éditions de Fallois, 1997, p. 160).

1529. Cité par J. Cornette, Chronique de la France Moderne. Le xvie siècle, Paris, Sedes-CDU, 1995, p. 199.

15310. En août 1374, une ordonnance de Charles V avait fixé la majorité des rois de France à quatorze ans, mais la pratique s’oriente vers une déclaration plus précoce de la majorité royale. Charles IX en 1563, Louis XIII en 1614, Louis XIV en 1651, Louis XV en 1723 sont déclarés majeurs alors qu’ils ont tout juste atteint l’âge de treize ans et quelques jours.

15411. E. Le Roy Ladurie, L’État royal de Louis XI à Henri IV, Histoire de France, Paris, Hachette, 1987, p. 163.

15512. J.-M. Constant, Les Guise, Paris, Hachette, 1984, p. 37. Charles de Lorraine, cardinal de Guise (1524-1574) ne doit pas être confondu avec son neveu Louis de Guise, également cardinal de Lorraine (1555-1588).

15613. Gaspard Ier, sieur de Fromente, puis de Coligny et de Châtillon avait eu quatre fils de son union avec Louise de Montmorency : Pierre, mort encore jeune, Odet, le cardinal (1517-1571), Gaspard II, le célèbre amiral de Coligny (1519-1572), et le plus jeune, François, sieur d’Andelot (1521-1569).

15714. J.-F. Solnon, La Cour de France, Paris, Fayard, p. 32. Les Bourbon souffrent cependant d’un léger handicap : le connétable de Bourbon n’était-il pas mort en 1527 lors du sac de Rome, alors que pesait sur lui l’accusation d’avoir trahi son roi ? Certes, le connétable de Bourbon pouvait légitimement se tourner vers ses deux souverains, François Ier ou Charles Quint, mais cette sombre affaire ternissait malgré tout l’image de la famille.

15815. Louis Ier, prince de Condé (1530-1569).

15916. L. Crété, Coligny, Paris, Fayard, 1985, p. 133.

16017. J.-A. de Thou, Histoire universelle, depuis 1543 jusqu’en 1607, La Haye, Scheurleer, 1740, 11 vol., I, p. 183.

16118. L. Crété, Coligny, op. cit., p. 136 et pp. 141-142.

16219. Ce texte se trouve dans les Mémoires de Condé, Londres, 1740, I, pp. 26-34.

16320. Mémoires de Condé, Londres, 1740, I, pp. 6-21 et 113-168.

16421. Nous suivons ici le remarquable exposé d’A. Jouanna, Le Devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989, p. 126 et pp. 420-421.

16522. J. Calvin, Lettres françaises, op. cit., II, pp. 384-385.

16623. T. de Bèze, Histoire ecclésiastique, op. cit., I, p. 251.

16724. L. Crété, Coligny, op. cit., p. 146.

16825. F. Hotman, Épître envoyée au Tigre de France, (éd.) C. Read, Genève, Slatkine Reprint, 1970.

16926. L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, p. VII.

17027. Voir éventuellement P. de La Place, Commentaires de l’Estat de la Religion et république sous les Rois Henry et Françoys seconds et Charles neufviesme, Paris, 1565, rééd. par J.A.C. Buchon, avant Louis Régnier de La Planche, Histoire de l’Estat de France, tant de la République que de la Religion, sous le règne de François II, Paris, 1836, p. 1-201.

17128. Voir BNF, N. Acq. Fr. 23 488, p. 47.

17229. Y.-M. Bercé, préface à M. Cassan, Le Temps des guerres de religion. Le cas du Limousin (v. 1530-v. 1630), Paris, Publisud, 1996, p. VII.

17330. T. Wanegffelen, Ni Rome ni Genève. Des fidèles entre deux chaires en France au xvie siècle, Paris, H. Champion, 1997, p. 161 sq.

17431. La noblesse demande des convocations tous les dix ans, le tiers, quelques mois plus tard à Pontoise, va jusqu’à exiger une convocation tous les deux ans. La question du vote de l’impôt, voire le droit de guerre et de paix sont également abordés (G. Picot, Histoire des États généraux, Paris, 1888, 5 vol., II, p. 224 sq.).

17532. G. Picot, op. cit., II, p. 180 sq. ; M. de L’Hospital, Harangue prononcée à l’ouverture des États généraux à Orléans le 13 décembre 1560 », Discours sur la majorité de Charles IX et trois autres discours, (éd.) R. Descimon, Paris, Imprimerie nationale, 1993, pp. 86-87.

17633. Attribuée à G. Postel, cette maxime célèbre est ici qualifiée de « vieux proverbe ». Voir M. Yardeni, La Conscience nationale en France pendant les guerres de religion (1559-1598), Paris et Louvain, Nauwelaerts, 1971, pp. 77-78.

17734. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, Paris, Vrin, 1979, pp. 4-7.

17835. 11 février 1561, Collection des procès-verbaux des assemblées générales du clergé de France, Paris, Guillaume Desprez, 1767-1778, 8 vol., I, p. 37.

17936. Id., p. 39.

18037. A. N., U 768, fol. 195-196 « Remontrances faites au roi par la cour de parlement sur les lettres patentes concernant les séditions du 11 mai 1561 » (3 août 1561).

18138. Id., fol. 196.

18239. Vingt-six représentants sont présents lors de l’ouverture à Pontoise : treize pour la noblesse, treize pour le tiers. Les députés du clergé sont à Poissy.

18340. Ce contrat de Poissy doit donc être soigneusement distingué du colloque de Poissy.

18441. C. Michaud, L’Église et l’argent sous l’Ancien Régime, Paris, Fayard, 1991.

18542. A. Dufour, « Le colloque de Poissy », Mélanges d’histoire du xvie siècle offerts à H. Meylan, Genève, Droz, 1970, pp. 127-137. Le concile de Trente a alors interrompu ses travaux depuis avril 1552 (XVIe session) ; il se réunit à nouveau, après neuf ans d’intervalle en janvier 1562, sous la pression des événements, et devant la menace d’un concile national français. La XVIIe et la XVIIIe sessions conciliaires durent jusqu’en décembre 1563.

18643. Cela n’avait pas empêché le Réformateur de fournir quelques indications préalables dans son « Avis pour la tenue d’un concile ». Le texte avait été envoyé par Calvin aux Églises réformées de France en décembre 1560. Calvin précisait : « Les points de la doctrine qui sont aujourd’hui en dispute sont du service de Dieu, à savoir s’il doit être réglé purement et simplement à l’Écriture sainte, ou bien si les hommes en ont pu donner lois, et si leurs traditions peuvent obliger les âmes sur peine de péché mortel. Et sous cela seront compris les vœux, la défense du mariage, la confession et choses semblables. Après il est question de savoir sur quoi la fiance de notre salut est fondée, et si nous sommes justifiés par le mérite de nos œuvres, ou par la miséricorde gratuite de Dieu. De là dépend la matière du franc arbitre, des satisfactions, du purgatoire, et choses semblables. Il y a aussi le moyen d’invoquer Dieu qui est conjoint à la certitude de la foi, et emporte avec soi l’intercession des saints », (Lettres françaises, op. cit., II, p. 352 : décembre 1560).

18744. Après des études de droit, Théodore de Bèze se rend à Genève en 1548. Il enseigne le grec à l’Académie de Lausanne et s’illustre par sa traduction des Psaumes et sa tragédie Abraham sacrifiant. Dès 1564, année de la mort de Calvin, il succède au Réformateur comme modérateur de la Compagnie des pasteurs. En 1571, il préside le synode de La Rochelle et galvanise la résistance huguenote après la Saint-Barthélemy.

18845. J. Calvin, Lettres françaises, op. cit., II, p. 352.

18946. J.-M. Constant, Les Guise, op. cit., p. 34.

19047. La transsubstantiation catholique repose sur la distinction scolastique entre substance et accidents. Lors de la consécration, le pain et le vin cessent d’être du pain et du vin pour devenir le corps et le sang du Christ. Mais ils conservent leurs « accidents » : on dirait du pain et on dirait du vin. Pas du tout, répliquent les luthériens, qui parlent pour leur part de consubstantiation : les deux substances sont présentes – le pain et le vin, le corps et le sang du Christ.

19148. Sur l’Intérim d’Augsbourg, voir H. Rabe, Reichsbund und Interim. Die Verfassungs– und Kirchenpolitik Karls V. und der Reichstag von Augsburg 1547/48, Cologne, Böhlau, 1971 ; B. Vogler, Le monde germanique et helvétique à l’époque des Réformes, 1517-1618, Paris, 1981, 2 vol., I, pp. 184-190.

19249. Texte fourni par A. Buschmann, Kaiser und Reich. Verfassungsgeschichte des Heiligen Römischen Reiches Deutscher Nation vom Beginn des 12. Jahrhunderts bis zum Jahre 1806 in Dockumenten, Baden-Baden, Nomos Verlag, 1994. Les limites de la comparaison entre la France et le Saint-Empire ont été clairement démontrées par Olivier Christin : « La situation française paraît assez différente : le roi ne rencontre aucun prince capable de lui opposer une résistance politique ou militaire durable et les troupes protestantes sont d’ailleurs régulièrement battues dans les batailles rangées, à Dreux, Jarnac, Moncontour. En ce sens, le double processus d’éclatement confessionnel et de territorialisation propre à l’Empire ne se reconnaît pas en France » (« La coexistence confessionnelle, 1563-1567 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 141 (1995), p. 503).

19350. J. Calvin, La vraie façon de réformer l’Église chrétienne et d’appointer les différends qui sont en icelle, Genève, 1549.

19451. J. Delumeau, Naissance et affirmation de la Réforme, Paris, PUF, « Nouvelle Clio », 1968, p. 150.

19552. Donald Nugent, Ecumenism in the Age of the Reformation. The Colloque of Poissy, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1974.

19653. A. Muntz, « Entrevue du duc Christophe de Würtemberg avec les Guise à Saverne, peu de jours avant le massacre de Vassy », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 4 (1855), pp. 191-192.

19754. Déclaration faite par Monsieur le Prince de Condé, 1562, p. A IV.

19855. L’impact du conflit est difficile à quantifier avec précision. Il semble cependant que la mortalité ait été légèrement plus élevée chez les protestants que chez les catholiques. Leur statut majoritaire aurait permis à ces derniers de mieux surmonter, à moyen terme, les effets dévastateurs du conflit (J. B. Wood, « The Impact of the Wars of Religion. A View of France in 1581 », The Sixteenth Century Journal 15 (1984), p. 143).

19956. P. Benedict, Rouen during the Wars of Religion, Cambridge, Cambridge University Press, 1981.

20057. M. Venard, Histoire de la France religieuse, xive-xviiie siècles, (éd.) J. Le Goff, R. Rémond, Paris, Le Seuil, 1988, p. 249.

20158. A. Jouanna, Le Devoir de révolte, op. cit., p. 147 ; M. Yardeni, La conscience nationale en France pendant les guerres de religion (1559-1598), Louvain, Nauwelaerts, 1971.

20259. Jean Savaron, Traité de la souveraineté du Roy et de son Royaume, Paris, P. Chevalier, 1615, p. 20.

20360. F. de Belleforest (1538-1583) a prêté sa plume aux genres les plus divers, du récit de voyage à la poésie amoureuse, en passant par les ouvrages de piété.

20461. J. Céard, H. Neveux, Les malheurs du temps. Histoire des fléaux et des calamités en France, (éd.) J. Delumeau, Y. Lequin, Paris, Larousse, 1987, pp. 283-285. Montaigne se gausse du reste de cette interprétation des monstres.

20562. Stegmann, op. cit., pp. 25-31 pour l’ensemble de ces citations.

20663. « Traité d’association », 11 avril, 1562. E. et É. Haag, La France protestante, Genève, Slatkine, 1966, 10 vol., X, pp. 55-58.

20764. François de Beaumont, baron des Adrets (†1587), change de camp durant ces années. Seule demeure sa cruauté.

20865. P. de Ronsard, Discours des misères de ce temps, (éd.) F. Higman, Paris, Librairie Générale Française, « Le livre de Poche », 1993, pp. 73-74. La composition de ce texte intervient sans doute à la mi-juin 1562 comme le précise F. Higman, id., p. 67.

20966. Marc 13,12.

21067. P. de Ronsard, Discours, op. cit., p. 75.

21168. On trouve l’écho de ces prédictions, par exemple, dans la correspondance entre Prosper de Sainte-Croix et Borromée en mars 1563, J. Aymon, Tous les synodes nationaux des Églises réformées de France, La Haye, C. Delo, 1710, 2 vol., I, p. 217.

21269. J. Boutier, A. Dewerpe, D. Nordman, Un tour de France royal. Le voyage de Charles IX (1564-1566), Paris, Aubier, 1984.

21370. B. et M. Cottret, Histoire de l’Europe, xvie-xviie-xviiie siècles, Gap, Ophrys, 1996, p. 63.

21471. M. Cassan, Le temps des guerres de religion, op. cit., p. 92. Le principe d’exercices publics est également retenu au niveau des bailliages ou sénéchaussées ou pour les exercices de possession déjà attestés.

21572. Henri d’Anjou, futur Henri III, est nommé lieutenant général du royaume.

21673. G. Groen Van Prinsterer, Archives ou Correspondance inédite de la maison d’Orange-Nassau, 1re série, III, Leide, 1836, pp. 282-286. Cité par A. Jouanna, La France du xvie siècle, 1483-1598, Paris, PUF, 1996, p. 449.

21774. A. Jouanna, La France du xvie siècle, op. cit, p. 450, cite ici la correspondance de l’ambassadeur d’Espagne en France, Archivo Documental Español XI, 1960, n° 1665.

21875. Selon J.-M. Constant, les premières « ligues » remonteraient à 1561 (La Ligue, Paris, Fayard, 1996, p. 55 sq.).

21976. A. Jouanna, La France du xvie siècle, op. cit., p. 453, évoque ici le précédent médiéval, la guerre du « bien public », menée en 1465 contre Louis XI.

22077. N. M. Sutherland, The Massacre of St Barthlolomew and the European Conflict, Londres, Macmillan, 1973, p. 184 sq., p. 248.

22178. La toile est antérieure de six ans à la Saint-Barthélemy. Originaire de Beauvais, Antoine Caron (v. 1527-1599) est chargé des préparatifs pour l’entrée de Charles IX à Paris, et en 1572 des fêtes pour le mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre.

22279. La civilité et l’humanisme aboutissent-ils finalement à cette logique sommaire de l’exécution ? L’on se souvient de l’émoi qu’a soulevé Denis Crouzet par son évocation du « rêve perdu de la Renaissance ». Dans son livre La nuit de la Saint-Barthélemy, Un rêve perdu de la Renaissance, Paris, Fayard, 1994, l’auteur avait simplement authentifié la fiction philosophique qui accompagne la volonté d’exterminer les huguenots. Après tout, il n’est pas plus choquant de parler du néo-platonisme de la cour des Valois que de rappeler, comme l’a fait un autre intellectuel, que les nazis écoutaient de la musique de Bach, et que le raffinement n’a jamais empêché la barbarie (G. Steiner, Langage et silence, Paris, Le Seuil, 1969). Voir, en particulier, la revue L’Histoire (1994), n° 175 et n° 177.

22380. Jeanne d’Albret était morte le 9 juin et avait été inhumée trois semaines plus tard, le 1er juillet.

22481. J. Garrisson, Marguerite de Valois, Paris, Fayard, 1994, p. 7.

22582. Et non pas à l’intérieur comme le montre le célèbre film sur la reine Margot, adapté, il est vrai, d’Alexandre Dumas.

22683. SHPF, Ms 846 (5) : extraits des mémoires d’É. Cruzeau, 3 octobre 1572.

22784. D. Crouzet, La nuit de la Saint-Barthélemy, op. cit., p. 29.

22885. Né dans une famille modeste du Vermandois, Pierre de La Ramée (1515-1572) se distingue par sa logique qui rompt avec l’aristotélisme. Sa philosophie exerce une influence notable en Angleterre.

22986. D. Crouzet, La nuit de la Saint-Barthélemy, op. cit., p. 18.

23087. R. Reuss (éd.), « Un nouveau récit de la Saint-Barthélemy par un bourgeois de Strasbourg », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 22 (1873), pp. 374-381.

23188. Voir en particulier, H. Duccini, Concini, Paris, Albin Michel, 1991, p. 322 sq. Il est vrai que dans le cas de Concini les sévices exercés sur le corps déterré de l’ancien favori tendent à reproduire les supplices que l’on aurait souhaité lui administrer. Mais le luxe des opérations, poussées jusqu’à la nécrophagie, dépasse singulièrement toute explication rationnelle. Le parallèle entre Concini et Coligny mérite cependant d’être mentionné (p. 333).

23289. J. de Léry, Histoire d’un voyage en terre de Brésil, (éd.) F. Lestringant, Paris, Montpellier, Max Chaleil, 1992, Ch. XV, pp. 149-150. Jean de Léry séjourne au Brésil en 1557. Il s’est embarqué en novembre 1556 pour la France antarctique. Son récit de voyage est imprimé en 1578-1580. Jean de Léry (1536-1613) : né dans un village de Bourgogne, est d’abord cordonnier de son état. Réfugié à Genève, il part pour l’Amérique en 1556. De retour, il hésite entre sa profession de cordonnier, le métier d’aubergiste de son épouse et une vocation pastorale. Présent à Sancerre, il publie en 1574 son Histoire mémorable de la ville ; mais son chef d’œuvre ne voit le jour qu’en 1578 à Genève. Cette Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil raconte le séjour de dix mois effectué par le jeune homme dans la baie de Rio de Janeiro, du 7 mars 1557 au 4 janvier 1558. Elle constitue, au dire de Claude Lévi-Strauss, un authentique « bréviaire de l’ethnologue ». L’édition utilisée ici est celle de 1580.

23390. On se reportera pour cet extrait à l’autre édition récente du même texte, J. de Léry, Histoire d’un voyage en terre de Brésil, (éd.) F. Lestringant, Paris, Librairie générale française, « Le livre de poche », 1994, Ch. XV bis, pp. 578-579. Ces détails sont ajoutés à partir de 1585.

23491. Id., p. 582.

23592. Id., p. 579.

23693. Gn 9, 6-7.

23794. Mi 3, 3. L’existence de Michée est située au viiie siècle avant J.-C.

23895. F. Lestringant, Le cannibale. Grandeur et décadence, Paris, Perrin, 1994, pp. 34-35. L’auteur poursuit que la « théophagie constitue l’assise religieuse de l’anthropophagie, son socle à demi enseveli et sa justification ultime ».

23996. « Autobiographie de Pierre Dumoulin d’après le manuscrit autographe », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 33 (1884), pp. 172-173.

24097. J.H. Mariéjol, La Réforme et la Ligue. L’Édit de Nantes (1559-1598) (1904), Paris, Tallandier, 1983, p. 158, voit là l’origine manifeste d’un « parti politique », dès 1573. Cette périodisation précoce, même si on ne l’adopte pas jusqu’au bout, trahit bien en tout cas l’effondrement de l’opposition binaire catholiques/réformés.

24198. W.H. Huseman, La personnalité littéraire de François de La Noue, 1531-1591, Paris, A.-G. Nizet, 1986.

24299. Elle est cependant publiée dès 1574, quatre ans avant la première édition de l’Histoire d’un voyage en terre de Brésil.

243100. G. Nakam (éd.), Au lendemain de la Saint-Barthélemy. Guerre civile et famine.
Histoire mémorable du Siège de Sancerre (1573) de Jean de Léry, Paris, Anthropos, 1975, pp. 290-291.

244101. Deut 28, 53. On notera au passage la forte tonalité scripturaire du passage, et l’usage hébraïsant du mot « Loi », ou Torah pour désigner le Pentateuque.

245102. G. Nakam (éd.), Au lendemain, op. cit., p. 294.

246103. F. Lestringant, Une sainte horreur ou le voyage en Eucharistie, xvie-xviiie siècles, Paris, PUF, « Histoires », 1996, pp. 66-67.

247104. Id., ibid., p. 98 pour une reproduction du « Renversement de la grande marmite » de 1561.

248105. J. Garrisson, Protestants du Midi, 1559-1598, Toulouse, Privat, 1991, p. 7.

249106. Des assemblées s’étaient déjà tenues dans les années 1560 : Nîmes (novembre 1562) ; Bagnols (printemps 1563) ; Montpellier (automne 1567) ; Nîmes (décembre 1569) ; Nîmes (février 1570) ; Anduze (juin 1570)… Mais elles avaient une vocation plus régionale que nationale, en se substituant aux « estats » de Languedoc. Après la Saint-Barthélemy, elles se fixent sur les états généraux du royaume.

250107. Ces mesures se retrouvent dans l’édit de Beaulieu. Yolet, Philippi et Chavagnac sont chargés de porter ces demandes à Paris.

251108. L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, p. 3.

252109. A. D. Hérault, B 22-289 : « Délibération de l’assemblée provinciale réunie à Anduze, le 7 février 1573 ». Texte cité intégralement par J. Garrisson, Protestants du Midi, op. cit., p. 339 sq.

253110. Principaux points de ce règlement : création de conseils de généralité, chargés de vérifier la gestion des deniers, et d’États généraux, réunis tous les trois mois. Des assemblées de généralités nomment les membres de ces deux instances. Eux-mêmes dépendent d’assemblées diocésaines. Les États généraux, pour leur part, regroupent nobles, députés du tiers et magistrats. Cette juridiction se superpose aux privilèges municipaux qui sont conservés sans changements. Un serment est également élaboré. Les huguenots se promettent mutuellement assistance, tout en affirmant leur fidélité à la couronne et au royaume.

254111. N. Acq. fr. 23488, p. 65 sq. Ce texte a été transcrit par Eugène et Émile Haag, La France protestante, Genève, Slatkine, 1966, 10 vol., X, pp. 104-109. Une version légèrment différente de ce texte, en quarante et non plus en trente-trois articles, figure dans le Réveille-matin des Français de 1574, sous le titre prophétique, « Arrest de Daniel ». J. Garrisson, Les protestants au xvie siècle, Paris, Fayard, 1988, pp. 383-384. Le dernier article envisage clairement la possibilité du tyrannicide : « Et s’il plaisait à Dieu de toucher le cœur des tyrans et les changer, comme il est en sa puissance, lors de bonne volonté ils [les protestants] se soumettent à ceux que Dieu leur a ordonnés pour princes naturels et leur rendent tout devoir de bons et obéissants sujets. Mais si le mal est venu jusqu’au comble et que la volonté de Dieu soit de les exterminer, s’il plaît à Dieu susciter quelque chrétien vengeur des offenses et libérateur des affligés, qu’à celui-là ils se rendent sujets et obéissants comme à un régent que Dieu leur a envoyé et en attendant cette obtention, qu’ils se gouvernent par l’ordre ci-devant écrit en forme de loi ».

255112. L. Bergon, « L’installation de la Réforme à Millau », De l’humanisme aux Lumières. Mélanges en l’honneur d’Élisabeth Labrousse, (éd.) M. Magdelaine, M.-C. Pitassi, R. Whelan, A. McKenna, Paris/Oxford, Universitas, The Voltaire Foundation, 1996, pp. 45-52.

256113. Ce majeur, noble ou roturier, est assisté d’un conseil de vingt-quatre. À ces vingt-cinq hommes, on ajoute soixante-quinze magistrats chargés en particulier d’appliquer les peines : « condamnation de mort, bannissement ou mutilation de membres ». Chaque instance est ainsi hiérarchisée : le majeur dépend des vingt-quatre, les vingt-cinq dépendent des cent pour toute décision d’importance, guerre, paix ou bien public.

257114. J. Delumeau, Naissance et affirmation de la Réforme, Paris, PUF, 1965 (Nlle édition en cours), p. 181. Pour la postérité de cette formule, citons en particulier J. Garrisson, Protestants du Midi, op. cit., p. 185.

258115. J. Garrisson, Henri IV, Paris, Le Seuil, 1984, p. 103.

259116. A. Jouanna fournit une réponse négative à cette question, La France du xvie siècle, op. cit, p. 506.

260117. N. Acq. fr. 23488, p. 5. Il s’agit d’un résumé institutionnel anonyme de l’organisation des huguenots, fin xvie ou début xviie siècle.

261118. Voir l’excellente contribution d’H. Zuber, « La noblesse protestante… », Avènement d’Henri IV. Quatrième centenaire, Pau, J. & D., 1990, pp. 73-91.

262119. A. Jouanna, La France du xvie siècle, op. cit, p. 493.

263120. Né en 1555, il meurt en 1584.

264121. A. Landurant, Montgomery le régicide, Paris, Tallandier, 1988, p. 225.

265122. Henri Ier, prince de Condé (1552-1588).

266123. Henri Ier, duc de Montmorency, comte de Damville (1534-1614). Son frère François, duc de Montmorency, lui transmet son titre à sa mort en 1579. Il est le père de cette Charlotte, mère du Grand Condé, pour lequel Henri IV brûlera d’un amour insensé à la fin de ses jours.

267124. N. Acq. fr. 23488, p. 111 sq.

268125. Henri III se trouve alors à Avignon.

269126. Damville accepte mal le contrôle de ses actions : il traite les conseillers de « républicains ».

270127. Formule de De Thou, rapportée par L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, p. 21. Dans le nouveau règlement, l’ancienne assemblée diocésaine est supprimée ; le conseil de généralité devient assemblée provinciale, les états généraux, assemblées générales.

271128. A. Herman, « The Huguenot Republic and Antirepublicanism in Seventeenth-Century France », Journal of the History of Ideas 53 (1992), p. 255.

272129. Discours merveilleux de la vie, actions et deportement de Catherine de Médici, Royne-mère (1575-1576), (éd.) N. Cazauran, Genève, Droz, 1995, p. 271.

273130. Henri de Lorraine, duc de Guise (1550-1588), fils aîné de François.

274131. S’il se montre au prêche à Alençon dès le mois de février, la réconciliation « définitive » d’Henri de Navarre avec la religion réformée se situe le 13 juin à Niort – avant sa nouvelle conversion au catholicisme en 1593.

275132. J. P. Babelon, Henri IV, Paris, Fayard, 1982, p. 215.

276133. C’est moi qui mets en italique.

277134. François de Pons, seigneur de Mirambeau, pour la Saintonge, et Claude de La Croix, pour Sézanne. Philippe Duplessis-Mornay refuse de siéger, bien qu’élu. Les députés seraient 383, pour les trois ordres – mais il existe une incertitude sur ce chiffre si l’on prend en compte l’assistance réelle des membres du tiers (voir A. Jouanna, La France du xvie siècle, op. cit, p. 517).

278135. Convoqués pour le 15 novembre, les États ne tiennent leur séance d’ouverture que le 6 décembre au château. Jean Bodin est au nombre des participants et rédige un journal.

279136. Contrairement à l’Angleterre, la France n’adopta jamais les principes d’une monarchie mixte cependant. Les Six livres de la République, parus la même année 1576, permettaient à Jean Bodin de distinguer soigneusement le « gouvernement mixte », qui associe toutes les composantes du corps social, de la monarchie mixte, qu’il réprouve parce qu’elle entraîne une confusion des pouvoirs.

280137. BNF, Ms fr. 15813, fol. 57 sq. : « Avis du duc de Nevers aux États de Blois, janvier 1577, pour l’entretenement d’une seule religion en France ».

281138. A. Thomas, sieur d’Embry, L’Isle des Hermaphrodites recemment descouverte, Paris, 1605.

282139. J. Boucher, La Cour de Henri III, Rennes, Ouest-France, 1986, p. 26.

283140. E. Fremy, Henri III pénitent, Paris, 1885.

284141. M. Pecquet, Des confréries de pénitents à la Compagnie du Saint-Sacrement, xviie siècle N° 69 (1965), p. 17. Déjà en 1562, dans le contexte de l’édit de janvier, le pouvoir royal avait tenté d’endiguer leur implantation à Marseille, Arch. com. Marseille, GG 79 : 12 janvier, cité par M. Venard, « Les confréries en France au xvie siècle et dans la première moitié du xviie siècle », Société culture, vie religieuse aux xvie et xviie siècles, Paris, PUPS, 1995, p. 62 sq.

285142. Une confrérie du nom de Jésus est fondée dans le Paris ligueur, en 1590.

286143. R. R. Harding, « The Mobilization of Confraternities against the Reformation in France », Sixteeenth Century Journal 11 (1980), pp. 93-94.

287144. Cela ne l’avait pas empêché de partager avec Henri de Navarre les faveurs de Charlotte de Beaune, baronne de Sauve.

288145. Stegmann, op. cit., pp. 171-178. Les 363 articles de cette ordonnance, signée en mai 1579, sont vérifiés par le parlement de Paris en janvier suivant.

289146. Stegmann, op. cit., pp. 179-191.

290147. Un représentant du Languedoc, un autre du Dauphiné et de la Provence, un troisième pour l’Ouest (de la Bretagne à l’Angoumois), un quatrième pour une vaste région qui va de l’Île-de-France à l’Auvergne, en incluant la Picardie et la Normandie.

291148. J. Pussot, Journalier ou Mémoire, Reims, 1858, pp. 18-19. Cité par D. Crouzet, « Recherches sur les processions blanches, 1583-1584 », Histoire, Économie et Société (1) 1982, pp. 516-517.

292149. Y. Cazaux, Henri IV ou la grande victoire, Paris, Albin Michel, 1977, p. 20.

293150. Pourcentage donné d’après F. Garrisson qui a calculé que sur « 93 articles de l’édit de Nantes, plus d’une soixantaine conservaient […] leur ancienne rédaction », Essai sur les commissions d’application de l’édit de Nantes, Montpellier, P. Déhan, 1964, p. 20. Voir également l’article ancien de P. Beuzart, « L’édit de Nantes création ou aboutissement ? », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 91 (1942), pp. 16-24.

294151. [Anon.], De la concorde dans l’État par l’observation des Édits de pacification, Paris, au Palais, 1599, p. 19.

295152. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, Paris, Vrin, 1979.

296153. L’on notera qu’Henri IV finit par recourir davantage au registre de l’oubli qu’à celui du pardon comme le signale M. De Waele, « Une question de confiance ? Le parlement de Paris et Henri IV, 1589-1599 », Ph. D., McGill, 1995, p. 251.

297154. E. Pasquier (1529-1615), Recherches de la France, Paris, G. de Luyne, 1660, VIII, Ch. 45, p. 737.

298155. Il faut certes préciser que les spoliations de biens d’Église, leur laïcisation répondent aux nécessités de la bienfaisance ou de l’éducation qui échoient désormais, dans les villes sous contrôle huguenot, aux municipalités.

299156. A. Jouanna montre précisément l’importance du débat sur la « souverainté partagée » lors des états généraux de 1576 (La France du xvie siècle, 1483-1598, Paris, PUF, 1996, p. 517 sq.). J. Bodin, qui est du reste présent à ces états, donnera sa pleine valeur théorique au terme dans les Six livres de la République parus opportunément la même année, quelques mois plus tôt.

3. Ligueurs et monarchomaques

3001. R. Marienstras, Le proche et le lointain, Paris, Minuit, 1981.

3012. P. Valéry, Œuvres, Paris, NRF, « Pléiade », 1992, I, p. 965.

3023. J’emprunte ce double qualificatif à J.-M. Constant, La Ligue, Paris, Fayard, 1996, p. 9.

3034. J. Delumeau, Le péché et la peur. La culpabilisation en Occident, xiiie-xviiie siècles, Paris, Fayard, 1983, p. 109.

3045. G. Steiner, Dans le château de Barbe-Bleue. Notes pour une redéfinition de la culture, Paris, Gallimard, « Folio essais », 1986, p. 40. La formule de « crime humaniste », qui a été reprochée à D. Crouzet, me paraît rejoindre très précisément les analyses de G. Steiner sur les ambiguïtés de la modernité qui a autorisé les mêmes hommes à jouer Bach ou Beethoven et à faire fonctionner les camps de la mort.

3056. É. Bourgeois, L. André notent, de façon sans doute très subjective, l’infériorité de la littérature pamphlétaire de la Fronde par rapport à l’époque de la Ligue : « agitation souvent factice et ridicule » ; « absence totale d’idées généreuses », « préoccupation exclusive des intérêts mesquins » (Les sources de l’histoire de France, xviie siècle (1610-1715), IV : Journaux et pamphlets, Paris, Auguste Picard, 1924, pp. 18-19).

3067. F. Furet, Le passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au xxe siècle, Paris, Robert Laffont/Calmann-Lévy, 1995, p. 39. F. Furet utilise la formule pour caractériser en particulier les liens entre fascisme et communisme en notre siècle ; nous la reprenons plus généralement ici, sans impliquer la moindre comparaison entre fascisme, communisme, catholicisme ligueur et protestantisme.

3078. Montaigne, « Apologie de Raimond Sebon », v. 1576, Essais, II, ch. 2, Œuvres complètes, Paris, Le Seuil, 1967, p. 184.

3089. D. Van Kley, The Religious Origins of the French Revolution, New Haven, Yale University Press, 1996, pp. 28-29. L’auteur mentionne le caractère à la fois immanent et imminent de l’attente ligueuse.

30910. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, 1589-1715, Paris, Robert Laffont, 1995, 2 vol., I, p. 27.

31011. A. Jouanna, article « monarchomaques », Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, PUF, 1996, pp. 850-853.

31112. G. Barclay, De regno et regali potestate adversus Bucharnum, Brutum, Boucherium et reliquos monarchomachos, Paris, 1600.

31213. La synthèse la plus complète demeure celle de R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV. Le problème du tyrannicide et l’affermissement de la monarchie absolue, Paris, Gallimard, 1964, Livre II, Chapitre un : « Il est permis de tuer le tyran », pp. 47-90. Il résume ainsi la situation : « Des événements nous montrent l’influence profonde des doctrines. C’est, en 1562, le meurtre de François de Guise, que les calvinistes considéraient comme tyran, par le protestant Poltrot de Méré, acte célébré comme une grâce de Dieu par les ministres protestants ; ce sont les projets pour faire tuer la Reine Élisabeth Ire, alors que le pape l’avait déclarée hérétique, avait délié ses sujets de leur serment de fidélité, et excommunié ceux qui lui demeureraient fidèles, celui de 1571, où le duc de Norfolk et des conjurés anglais devaient provoquer un soulèvement, celui de 1583, où le duc Henri de Guise et le duc de Mayence se préparaient à utiliser les services d’un gentilhomme anglais, et de tels projets, dont la préparation fut poussée très loin, ne semblèrent anormaux ni aux papes, ni aux ducs français, ni au roi d’Espagne, Philippe II, car, après la publication de la bulle du pape Pie V, Élisabeth Ire n’était plus qu’un tyran d’usurpation. Ce sont les tentatives d’assassinat contre le chef de la révolte des Pays-Bas, Guillaume le Taciturne, dont la dernière fut couronnée de succès, celle de Balthazar Gérard, un Franc-Comtois fanatique, à Delft, le 10 juillet 1584, et tous ces agresseurs sont fortement influencés par les doctrines sur le tyrannicide ; c’est l’assassinat d’Henri III, roi de France, par le moine Jacques Clément, à Saint-Cloud, le 2 août 1589 ; c’est le complot des poudres des catholiques Catesby, Guido Fawkes, pour faire sauter Jacques ier d’Angleterre avec son Parlement, le 5 novembre 1605 ; ce sont les attentats contre la vie d’Henri IV, une vingtaine, dont le plus notable fut, après les tentatives de Barrière et du dominicain flamand Ridicauwe en 1593, celui de l’étudiant Jean Chastel, le 27 décembre 1594, suivi de nombreux autres, le second de Ridicauwe en 1595, ceux de l’avocat Jean Guédon, en 1596, d’un tapissier de Paris en 1597, du chartreux Pierre Ouin en 1598, du capucin anglais François Langlet en 1599, de Nicole Mignon en 1600, de Julien Guédon, le frère de Jean, en 1602, avant que Ravaillac ne réussît », pp. 89-90.

31314. L’ouvrage n’est édité qu’à titre posthume, en 1532.

31415. Machiavel, Discours sur Tite Live, Œuvres complètes, Paris, NRF, « Pléiade », 1952, p. 633 et p. 637.

31516. É. de La Boétie (1530-1562) : l’ami de Montaigne est solennellement défendu par les Essais, son discours contre la tyrannie, considérablement minimisé (Essais, I, ch. 28).

31617. É. de La Boétie, De la servitude volontaire ou contr’un, Paris, Gallimard, 1993, p. 93.

31718. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610, Seyssel, Champ Vallon, 1990, 2 vol., II, p. 514.

31819. Les travaux sur l’eucharistie occupent en particulier la XIIIe session du concile, ouverte le 11 octobre 1551. Les pères reprennent la doctrine de la transsubstantiation, « conversion de toute la substance du pain en la substance du corps du Christ notre Seigneur » et de la substance du vin « en la substance de son sang ». Ils défendent également l’adoration autonome des espèces, ce Saint Sacrement devant lequel on se prosterne avec dévotion. En 1562, la question de la messe fait rejaillir l’analyse : tout en admettant le caractère unique et rédempteur du sacrifice offert une fois pour toutes sur la croix, l’Église catholique réaffirme la perpétration de cette oblation lors de la messe. C’est ainsi le pouvoir du prêtre qui se trouvait conforté : le sacrifice justifie le sacerdoce, au moment où la Réforme protestante conclut au sacerdoce universel des fidèles et à la vanité de la réitération du sacrifice. La différence entre les deux grandes confessions tient bien, comme l’a écrit avec force P. Chaunu, à la perception du temps (P. Chaunu, Église, culture et société, Paris, SEDES-CDU, 1981, p. 377).

31920. J. Garrisson, Protestants du Midi, 1559-1598, Toulouse, Privat, 1991, p. 180.

32021. R. Mousnier, L’Assassinat d’Henri IV. Le problème du tyrannicide et l’affermissement de la monarchie absolue, Paris, Gallimard, 1964, p. 74.

32122. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu., op. cit., I, pp. 43-44.

32223. « A master of equivocation ». La formule est de Q. Skinner, The Foundations of Modern Political Thought, Cambridge, Cambridge University Press, 1980, II, p. 192.

32324. J. Calvin, Institution, op. cit., I, « Épître au roi », p. 8, p. 13.

32425. Id., ibid., p. 34.

32526. P. Mesnard, L’Essor de la philosophie politique au xvie siècle, Paris, J. Vrin, 1951, p. 295. Voir J. de Missècle, Les Huguenots et la royauté au xvie siècle, Comar, 1932.

32627. Rom, XIII, 1.

32728. J. Calvin, op. cit., IV, Ch. 16 : « Du gouvernement civil », p. 203. Dans la version de 1560, ce chapitre devient le chapitre 20 du livre 4.

32829. Id., p. 201. Cette importance de la Loi est inséparable du respect que Calvin voue à la Torah juive, contrairement aux inspirés qui s’estiment libérés des prescriptions morales – les fameux « libertins spirituels », ancêtres des libertins. Calvin distingue en fait entre trois types de lois : la loi cérémonielle ou prescriptions propres au judaïsme, la loi judiciaire, la loi morale enfin, qui revêt une portée universelle (Id., p. 217). On consultera ici J. Carbonnier, « Le calvinisme entre la fascination et la nostalgie de la loi », Études théologiques et religieuses 1990 (64), pp. 507-517.

32930. Id., p. 206.

33031. Le terme magistrat, repris inlassablement dans la tradition calviniste ultérieure, de Théodore de Bèze à John Locke, recouvre donc des formes politiques distinctes : la fonction prime ici sur la dénomination. Dieu seul est Seigneur ; les magistrats calvinistes n’évoquent-ils pas immanquablement ces « juges » d’Israël qui ont précédé historiquement la royauté ? Le livre des Juges rapporte ces épisodes au sein du Pentateuque. Du reste, peu importe le mot qui désigne le souverain, il doit être fidèle à sa vocation. En cas d’infidélité, admet Calvin à contrecœur, ses sujets lui doivent toujours le respect et l’obéissance, tout comme les Hébreux ont dû s’incliner devant Nabuchodonosor. Calvin se livre ici à une exégèse embarrassée de Jérémie, XXVII, 5 : « C’est moi qui ai fait la terre, les hommes et les animaux […] Maintenant je livre tout ce pays entre les mains de Nebucanetsar, roi de Babylone » (J. Calvin, Institution, op. cit., IV, Ch. 16 : « Du gouvernement civil », p. 233).

33132. La théologie de Calvin est cependant plus complexe : le magistrat, le juge occupent une position sacrée. Cela ressort clairement de l’exégèse du psaume 82 : « Dieu se tient dans l’assemblée de Dieu ; il juge au milieu des dieux ». Qui sont ces « dieux », dont le Dieu unique d’Israël s’entoure ? Ce sont les gouvernants selon Calvin, ceux qu’il appelle les « supérieurs », en précisant qu’ils sont les « lieutenants de Dieu ». Pour ajouter qu’ils doivent rendre compte de leurs actions à Dieu (J. Calvin, Institution, op. cit., IV, Ch. 16 : « Du gouvernement civil », p. 204). Ces « lieutenants », tirant de Dieu leur vocation, ne sont pas sans évoquer la monarchie absolue. Du moins l’on voit clairement comment rien dans la théologie calviniste ne contredit l’idée d’un droit divin des rois. L’absolutisme huguenot du grand siècle, s’il ne constitue pas l’aboutissement strict de l’enseignement du Réformateur, se coule du moins sans difficultés dans le moule de sa pensée.

33233. J. Calvin, Institution, op. cit., IV, p. 237.

33334. Id., p. 238.

33435. Id., p. 238-239. Calvin se situe nettement ici dans un contexte préabsolutiste : il fait confiance aux pouvoirs intermédiaires, et en premier lieu, dans le cas français, aux états généraux du royaume pour remontrer aux rois les justes droits du peuple. La résistance se distingue radicalement de la vengeance privée ; elle demeure tributaire d’une hiérarchie sociale, soigneusement préservée : les magistrats inférieurs (les représentants des états) peuvent remontrer aux magistrats supérieurs (les rois) les infractions qu’ils commettent. Comme l’écrit R. M. Kingdon : « En développant l’idée d’une résistance constitutionnelle, les théoriciens huguenots se distançaient nettement de leurs prédécesseurs du moyen âge. Ceux-ci ont souvent fait place au droit de résister à un tyran, ou de le déposer, mais ils ont rarement réservé ce droit à des institutions précises. Les conciliaristes, toutefois, font exception à cette tendance générale, puisqu’ils ont confié au concile œcuménique d’Église le pouvoir de résister à un pape qui serait tyran ou hérétique. Mais il semble que l’on n’ait que rarement tiré un parallèle entre les pratiques ecclésiastiques et celles de la vie séculière. En confiant à des institutions séculières bien déterminées le pouvoir de résister, les théoriciens huguenots se sont donc montrés vraiment novateurs.
Cette nouveauté va se révéler d’une grande importance pour les générations à venir, car les grandes révolutions qui ont frayé la voie aux traditions gouvernementales modernes, celles des xvie, xviie et xviiie siècles, ont été des révolutions constitutionnelles. La résistance des calvinistes hollandais à la couronne espagnole s’est institutionnalisée dans les États Généraux, celle des puritains à la couronne anglaise dans le Parlement, celle, enfin, des Colonies américaines au gouvernement anglais, au xviiie siècle, dans les « législatures coloniales » et dans le Congrès continental. Enfin la résistance révolutionnaire à la couronne de France, à la fin du xviiie siècle, s’est d’abord incarnée dans les États Généraux, puis dans les corps législatifs qui lui ont succédé » (T. de Bèze, Du droit des Magistrats sur leurs subjets, 1573, (éd.) R. M. Kingdon, Genève, Droz, 1970, Introduction, pp. XXXVII-XXXVIII). Calvin est assurément « conciliariste » sur le plan civil : les corps intermédiaires peuvent user de remontrances envers le pouvoir exécutif. Arlette Jouanna commente : « Cette phrase de l’Institution servira de caution aux doctrines ultérieures de la résistance légitime. Il faut cependant préciser que Calvin a toujours formellement désavoué les manifestations violentes de l’opposition à la tyrannie » (A. Jouanna, La France du xvie siècle, 1483-1598, Paris, PUF, 1996, p. 309). Finalement, le grand principe demeure la fidélité à Dieu, plus que la soumission aux hommes, ou encore, selon le propos de Pierre dans les Actes des apôtres : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Acte V, 29). Qu’il vaille mieux obéir à Dieu qu’aux hommes : cette maxime, marquée de bon sens, prend au gré des circonstances une force incroyable. Elle a constitué, historiquement, l’un des plus vibrants appels à la résistance huguenote – en minorant l’exigence évangélique de soumission à César. D. Crouzet ajoute à ces références les Quarante-sept sermons […] sur les huit derniers chapitres des prophéties de Daniel (La Rochelle, 1565).

33536. Bodleian Library, Oxford, Ms Bod. 740, fol. 490 ro-495 vo.

33637. Genèse XVI, 5-9.

33738. M. Engammare (éd.), Jean Calvin. La servante chassée, Genève, Minizoé, 1995, pp. 12-14. Voir également « Calvin monarchomaque : du soupçon à l’argument », Protestantisme et politique. Colloque 1995 du Centre d’Histoire des Réformes et du Protestantisme de Montpellier, (éd.) M. Péronnet et E. Rebardy-Julia, Montpellier, Université Paul-Valety, 1997 ; J. Delumeau, T. Wanegffelen, Naissance et affirmation de la Réforme, Paris, PUF, 2012.

33839. Id., ibid., p. 28.

33940. « Vrai est qu’il nous faut avoir ici une distinction, c’est que si nous sommes molestés en nos corps, que nous devons porter patiemment cela. Mais ce n’est pas à dire qu’il nous faille cependant déroguer au souverain empire de Dieu pour complaire à ceux qui ont prééminence dessus nous » (Id., pp. 28-29).

34041. Id., pp. 46-47.

34142. R. M. Kingdon, « Calvinism and resistance theory », The Cambridge History of Political Thought 1450-1700, (éd.) J. H. Burns, M. Goldie, Cambridge, Cambridge University Press, 1994, p. 193. Les théories de résistance en langue anglaise sont plus précoces, rappelle R. M. Kingdon, qui cite J. Ponet, C. Goodman et J. Knox parmi les adversaires résolus de la reine Marie Tudor dans les années 1550. En français, l’on pourrait certes citer, avant cette date, les Remonstrances aux fidèles qui conversent entre les papistes de P. Viret (1547). Le texte recommande la résistance des magistrats inférieurs. Mais mieux vaut restreindre le terme monarchomaques aux théoriciens ultérieurs.

34243. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu, op. cit., II, p. 33.

34344. Sentence redoutable et arrest rigoureux du jugement de Dieu, à l’encontre de l’Impiété des Tyrans, recueillies tant des sainctes excriptures comme de toutes autres histoires, Lyon, 1564.

34445. Requeste et remonstrance du peuple adressante au Roy, 1567, pp. 15-16.

34546. Déclaration et protestation de ceux de la religion réformée de la Rochelle, 1568, p. A4.

34647. Problement rédigé en latin dès juin-juillet 1573, publié en français l’année suivante.

34748. R. E. Giesey, J. H. M. Salmon (éd.), Francogallia by Francis Hotman, Cambridge, Cambridge University Press, 1972, p. 3. François Hotman (1524-1590), juriste, né à Paris, mort à Bâle. Fils de Pierre Hotman, sieur de Villiers-Saint-Paul appartient à une famille silésienne installée à Paris sous Louis XI. Son père est l’un des magistrats de la « chambre ardente ». Ses frères suivent un chemin comparable : Antoine est avocat-général au parlement sous la Ligue, Jean est chancelier du cardinal de Lorraine, quant à Charles, il est l’un des idéologues et des organisateurs du catholicisme ultra.
François avait suivi les cours de Pierre de L’Estoile à Orléans. À Paris, il rencontre Charles Dumoulin et François Baudoin avec lequel il finit par se brouiller. Il découvre la Réforme, et se rend à Lyon puis à Lausanne. Plusieurs théories circulent sur l’origine des Francs : Connan est partisan de l’explication celtique de l’école « gauloise », tandis que Dumoulin, qu’il suit en cela, se rallie à la théorie de l’influence germanique des institutions. (Le même raisonnement se retrouvera chez Pasquier ou chez J. du Tillet). Pareillement, il emprunte à Dumoulin son nationalisme juridique, hostile à l’application pure et simple du droit romain en France. En 1548, Hotman passe par Lyon et Genève, pour se fixer finalement à Lausanne. En 1555, grâce à la protection de Sturm, il reçoit des lettres de bourgeoisie de Strasbourg. Il fait partir Baudoin et le remplace en 1556. En 1558, comme en 1559, Hotman participe à deux missions diplomatiques auprès de l’électeur palatin. Il aurait inspiré, selon certains, la conjuration d’Amboise en 1560. Hotman est également l’auteur de la célèbre attaque du cardinal de Lorraine, le « Tigre ». Il participe aux guerres civiles. Après 1563, Hotman accepte d’enseigner à Valence et il se rapproche de L’Hôpital ; en 1567, il est à Bourges, mais il doit s’enfuir devant l’opposition des étudiants. Il est dans Sancerre lors du siège de la ville, et à la faveur de la paix de Saint-Germain (août 1570), il revient à Bourges. Après la Saint-Barthélemy et la mort de Charles IX, il souhaite la succession au trône du duc d’Alençon ou d’Henri de Navarre. Il s’installe à Genève après le décès de sa femme, fin février 1582, puis à Bâle en 1589. Il meurt l’année suivante.

34849. « Toute la Gaule universellement était départie en cités ou républiques, lesquelles ne se gouvernaient pas toutes d’une même sorte » (F. Hotman, Francogallia, trad. Simon Goulart, La Gaule françoise (1574), Paris, Fayard, 1991, p. 20). Quant aux « Français » proprement dits, ils viendraient originellement des Francs, ainsi appelés parce qu’ils étaient libres des Romains. La royauté, à l’origine, était décernée par les états du royaume et par le peuple : « Le royaume de la France gauloise ne soulait pas anciennement être transférée des pères aux enfants, comme par droit successif, mais être décerné et déféré au plus digne par l’avis des états et par les voix du peuple » (Id., p. 73).

34950. La rédaction de la première version aurait elle-même été commencée fin 1567, et continuée dans l’entourage de Condé en 1568. Dans sa première mouture, le traité appartient donc à une série de textes demandant l’assemblée des états. La parution en 1573, un an après la Saint-Barthélemy, est donc en soi assez trompeuse. Une deuxième version, élargie, paraît en 1576. Une nouvelle édition voit enfin le jour en 1586. Hotman accepte le caractère désormais héréditaire de la couronne de France. Il utilise pareillement le droit romain et le droit canon dans sa démonstration – contrairement à la démarche coutumière précédente (voir R. E. Giesey, J. H. M. Salmon (éd.), Francogallia by Francis Hotman, Cambridge, Cambridge University Press, 1972).

35051. P. Mesnard, op. cit., pp. 336-337.

35152. Mc 2, 27.

35253. T. de Bèze, Du droit des magistrats sur leurs subjets, 1573-1574, (éd.) R. M. Kingdon, Genève, Droz, 1970, p. 9. C’est moi qui souligne.

35354. Id., ibid., p. 32.

35455. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu, op. cit., II, p. 44.

35556. De la puissance légitime du Prince sur le peuple et du peuple sur le Prince., sl., 1581, p. 24.

35657. Id., ibid., p. 37.

35758. Id., p. 62.

35859. Id., p. 95.

35960. Id., p. 105.

36061. Id., p. 264.

36162. H. Kretzer, « Remarques sur le droit de résistance des calvinistes français au début du xviie siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 123 (1977), p. 55. D. Crouzet, pour sa part, analyse les choses ainsi : « Du Plessis-Mornay concédera, face à un roi élu jadis et ordonné pour le bien de tous, le droit de résistance légitime aux magistrats inférieurs, « les officiers du Royaume ». Pour le peuple qui fait les rois et dont aucune prescription n’abolit ou n’aliène la souveraineté originaire, prime, aussi dans la perspective du double contrat, le service de Dieu » (D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu, op. cit., II, p. 45).

36263. Id., ibid., p. 58.

36364. R. E. Giesey, « The Monarchomach Triumvirs : Hotman, Beza and Mornay », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 32 (1970), pp. 41-56.

36465. J. H. M. Salmon, « Catholic resistance theory. Ultramontanism, and the royalist response, 1580-1620 », The Cambridge History of Political Thought, op. cit., p. 219.

36566. A. Lebigre, La révolution des curés. Paris, 1588-1594, Paris, Albin Michel, 1980, p. 25.

36667. J.-M. Constant, Les Guise, Paris, Hachette, 1984, pp. 193-209.

36768. Le traité est signé au chateau de Joinville par Jean-Baptiste de Taxis et Jean Morero au nom du roi d’Espagne, et par le duc de Guise et le duc de Mayenne. Le cardinal de Bourbon est représenté par Maineville. Les comploteurs prévoient la succession du cardinal de Bourbon sur le trône de France, la proscription du protestantisme, la réception du concile de Trente, l’aide à l’Espagne aux Pays-Bas.

36869. Jean Prévost, curé de Saint-Séverin, Jean Boucher, curé de Saint-Benoît, Matthieu de Launoy, chanoine de Soissons, Julien Le Pelletier, curé de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, Jean Gincestre, curé de Saint-Germain, les avocats Louis Dorléans et Jean de Caumont, le maître des comptes Pierre Acarie. Charles Hotman, sieur de Rocheblond, est le frère du célèbre huguenot.

36970. É. Barnavi, Le Parti de Dieu. Étude sociale et politique des chefs de la Ligue parisienne, 1585-1594, Bruxelles, Nauwelaerts, 1980, p. 51.

37071. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu, op. cit., II, p. 288.

37172. Cité par J. Cornette, p. 302. Voir texte dans Davila, Histoire des guerres civiles, Paris, 1657, pp. 383-388.

37273. S. Goulart (éd.), Mémoires de la Ligue, Amsterdam, Arskée et Mercus, 1758, 6 vol., I, pp. 56-63. Henri III répond par sa Déclaration de la volonté du roi sur les nouveaux troubles de ce royaume (avril 1585), id., I, pp. 63-73.

37374. Chacun des seize quartiers est à son tour divisé en quatre sections, les cinquantaineries, ayant à leur tête un cinquantenier. Les cinquantaineries sont à leur tour réparties en quatre dixaineries, dirigées par des dixainiers. Cela fait au total une impressionnante milice de petits chefs : seize quarteniers, soixante-quatre cinquanteniers et deux cent cinquante-six dixainiers. Les seize quartiers sont Sainte-Genevière, Saint-Séverin, Cité-Notre-Dame, Saint-Antoine, Saint-Gervais, Saint-Esprit-la-Grève, Saint-Jean-en-Grève, Temple, Saint-Martin, Sépulcre-Saint-Denis, Saint-Eustache, Saint-Jacques-de-l’Hôpital-Halles, Saint-Honoré, Saints-Innocents-Sainte-Opportune, Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Jacques-de-la-Boucherie.

37475. R. Descimon, J. Nagle, « Les quartiers de Paris du Moyen Âge au xviiie siècle », Annales ESC 34 (1979), p. 961.

37576. Id., ibid.

37677. R. Descimon, « Les barricades de la Fronde parisienne. Une lecture sociologique », Annales ESC 45 (1990), p. 398.

37778. Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), né dans une famille de robe, participe activement à la réconcilation d’Henri III et d’Henri de Navarre, dont il se révèle l’un des plus fidèles serviteurs. Son Histoire universelle et ses Mémoires, de tonalité royaliste et gallicane, donnent la formulation canonique du demi-siècle.

37879. BNF, N. Acq. Fr. 23 478, p. 219 sq.

37980. L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, pp. 128-129. Le traité de Nemours, le 7 juillet, est enregistré par le parlement le 18 juillet. Cet édit succède à un accord avec les Guise, conclu à Épernay le 20 juin 1585. Deux nouveaux édits accentuent la dérive antihuguenote du pouvoir, le 7 octobre, puis le 26 avril 1586.

38081. L. Anquez, op. cit., p. 37.

38182. A. d’Aubigné, Histoire, Genève, Droz, 1992, VI, p. 307. Fils de Jean d’Aubigné et de Catherine de l’Estang, Agrippa d’Aubigné naît en Saintonge en 1552. Il participe à la bataille de Jarnac en 1569, et échappe heureusement à la Saint-Barthélemy. Il entre très tôt au service d’Henri de Navarre, futur Henri IV. En 1620, il se fixe à Genève et meurt dix ans plus tard. Commencé dès les années 1570, son poème les Tragiques (1616) constitue l’œuvre de toute une vie.

38283. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., II, p. 342.

38384. L’on peut avancer une estimation : les protestants ne seraient plus qu’un million, soit à peu près un Français sur vingt. J. Cornette, Chronique de la France Moderne. Le xvie siècle, Paris, Sedes-CDU, 1995, p. 303.

38485. Mémoires de la Ligue, op. cit., I, pp. 214-220. Grégoire XIII, mort le 10 avril 1585, avait eu pour successeur le cardinal Montalto, élu le 24 avril, sous le nom de Sixte Quint. Grégoire XIV reprend la mesure en 1590.

38586. Cité par J. H. Mariéjol, La Réforme et la Ligue. L’Édit de Nantes (1559-1598), Paris, Tallandier, 1983, p. 279.

38687. BNF, N. Acq. Fr. 23 478, p. 243 sq.

38788. Cité par Y. Cazaux, Henri IV ou la grande victoire, Paris, Albin Michel, 1977, p. 75.

38889. J. Garrisson, Guerre civile et compromis (1559-1598), Paris, Le Seuil, 1991, p. 195.

38990. Cité par A. Lebigre, La Révolution des curés. Paris 1588-1594, Paris, Albin Michel, 1980, p. 39.

39091. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, Paris, Vrin, 1979, pp. 214-216.

39192. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., II, p. 168, p. 171 et p. 174.

39293. Id., ibid., p. 166.

39394. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610, Seyssel, Champ Vallon, 1990, 2 vol. ; La nuit de la Saint-Barthélemy. Un rêve perdu de la Renaissance, Paris, Fayard, 1994 ; F. Lestringant, La cause des martyrs, Mont-de-Marsan, Éditions InterUniversitaires, 1991.

39495. D. Richet, « Aspects socio-culturels des conflits religieux à Paris dans la seconde moitié du xvie siècle », Annales ESC 32 (1977), p. 785, note 40.

39596. F. Lestringant (éd.), Théâtre des cruautés des hérétiques de notre temps de Richard Verstegan, Paris, Éditions Chandeigne, 1995, « Préface », p. 42.

39697. J. Cottin, Le regard et la parole. Une théologie protestante de l’image, Genève, Labor et Fides, 1994, p. 258. Également O. Christin, Une révolution symbolique. L’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, Minuit, 1991.

39798. F. J. Baumgartner, Radical Reactionaries ; The Political Thought of the French Catholic League, Genève, Droz, 1976, pp. 68-73. Le texte est une réponse sans doute provoquée par les écrits de Duplessis-Mornay, qui y répond à son tour, ainsi que De Belloy (P. Duplessis-Mornay, Lettre d’un gentilhomme Catholique françois contenant breve response aux calomnies d’un certain prétendu anglois, sl, 1586 ; De Belloy, De l’authorité du roy et crimes de lèze majesté qui se commettent par ligues, sl, 1587).

39899. L. Dorléans, Advertissement des Catholiques anglois aux François catholiques (1586), Archives curieuses de l’histoire de France, (éd.) Cimber, Louis, Danjou, Félix, Paris, Éditions Beauvais, 1834-1841, 27 vol., XI, pp. 136-137.

399100. F. Lestringant (éd.), Théâtre des cruautés des hérétiques de notre temps de Richard Verstegan, Paris, Éditions Chandeigne, 1995, préface, p. 7 sq.

400101. Id., ibid., p. 9.

401102. « Relation de la bataille de Coutras », Archives curieuses, op. cit., XI, p. 264.

402103. Sans compter l’opposition croissante entre Condé et Navarre, qui s’arroge le fait d’armes. Le prince de Condé, blessé d’un coup de lance, meurt en mars.

403104. Cette armée nombreuse – on l’évalue à vingt mille hommes – a été recrutée par Jean Casimir, régent du Palatinat, avec l’argent de la reine d’Angleterre, du roi du Danemark et de divers princes, mais elle se heurte au mauvais accueil des populations.

404105. M. Fogel, Les Cérémonies de l’information dans la France du xvie au xviiie siècle, Paris, Fayard, 1989, p. 173.

405106. Quelques jours plus tard, le 16 décembre, la Sorbonne confirme la possibilité de déposer les mauvais rois. La monarchie de plus en plus est menacée.

406107. « En principe, Paris n’a pas de municipalité. Paris, ville du roi, doit être administrée par les officiers royaux […] Par coutume, le roi laisse exercer un certain nombre de pouvoirs de “police” à un “bureau de ville”, qui, à l’origine, représentait la corporation des “marchands de l’eau”. D’où le nom de son chef, le Prévôt des marchands de Paris, assisté de quatre échevins élus, et d’officiers municipaux […] Le Bureau de ville est aidé d’un Conseil de trente conseillers et d’une Assemblée, élue par les “bourgeois de Paris”, et les corps de la capitale, selon un système fort compliqué ». Ces institutions représentent tous les bourgeois. Paris est divisée en seize quartiers et vingt-cinq seigneuries appartenant au roi, à l’évêque ou aux abbayes. (R. Mousnier, « Les structures administratives, sociales, révolutionnaires de Paris au temps de la seconde Ligue (1585-1594), Les Cités au temps de la Renaissance, (éd.) M.-T. Jones-Davies, Paris, 1977, pp. 153-154).

407108. Témoignage cité par D. Richet, « Les barricades à Paris, le 12 mai 1588 », Annales ESC 45 (1990), p. 390.

408109. Saint-Yon, échevin ligueur, « Histoire très véritable de ce qu’il est advenu en cette ville de Paris (mai 1588) », Archives curieuses, op. cit., XI, p. 345.

409110. D. Richet, « Les barricades à Paris, le 12 mai 1588 », Annales ESC 45 (1990), p. 391.

410111. N. Poulain, « Procès verbal », Archives curieuses, op. cit., XI, p. 301. Nicolas Poulain, lieutenant de la prévôté de l’Île-de-France, natif de Saint-Denis, a été contacté par la Ligue en 1585, afin de devenir mouchard pour le roi. Son procès-verbal couvre la période allant de janvier 1585 à mai 1588.

411112. Le drapier Compain, Cotteblanche, De Près et Rolland.

412113. G. du Vair, Après les barricades (1588), Œuvres, Paris, S. Cramoisy, 1641, p. 563. Conseiller au parlement de Paris, maître des requêtes de Henri IV, président du parlement de Provence, Guillaume Du Vair (1556-1621) devient garde des sceaux de Louis XIII à la fin de sa vie, tout en étant évêque de Lisieux à partir de 1617. Ce « politique » résolu et éloquent s’intéresse à Démosthène et à Cicéron, avant de mêler étroitement stoïcisme et christianisme.

413114. Édit du 21 juillet 1588, Recueil de pièces originales et authentiques concernant la tenue des États généraux, Paris, Barrois l’aîné, 1789, 5 vol., IV, p. 90 sq ; également BNF, N. Acq. Fr. 23 478, pp. 325-333.

414115. Le tiers est représenté par cent quatre-vingt-une personnes, le clergé compte cent trente-quatre membres, la noblesse quatre-vingt-seize. Étienne Pasquier comme Montaigne se trouvent à Blois à l’époque, mais sans participer aux États auxquels ils n’ont pas été élus.

415116. Recueil de pièces originales, op. cit., IV, p. 43 sq : « Harangue faite par Henri III, roi de France et de Pologne, à l’ouverture de l’assemblée des États généraux en la ville de Blois, le 16 octobre 1588 », pp. 43-44.

416117. Id., ibid., p. 46.

417118. Id., p. 49.

418119. Id., p. 52.

419120. G. Picot, Histoire des États généraux, Paris, 1888, 5 vol., III, pp. 394-395.

420121. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, Paris, Vrin, 1979, pp. 216-217.

421122. P. Chevallier, Les Régicides. Clément, Ravaillac, Damiens, Paris, Fayard, 1989, p. 23 sq.

422123. D. Richet, « Politique et religion : les processions à Paris en 1589 », De la Réforme à la Révolution, pp. 69-82.

423124. Les choses horribles contenues en une lettre envoyée à Henry de Valois par un enfant de Paris, le vingthuitiesme de janvier 1589 ; Charmes et caractères de osrcelleire de Henry de Valoy, trouvez en la maison de Miron son premier médecin et conseiller ordinaire de son conseil privé, Paris, 1589.

424125. J. H. M. Salmon, « Catholic resistance theory », op. cit., p. 225. On rapprochera le texte de Boucher de celui d’un Anglais, William Reynolds, auteur sous le nom de Guliemus Rossaeus d’un intéressant De justa reipublicae christianae in reges impios et haereticos authoritate, 1590.

425126. R. Descimon, Qui étaient les Seize ?, op. cit., pp. 231-232.

426127. Id., ibid., p. 235, avance le chiffre de 40 % d’hommes âgés d’au moins quarante ans, tout en reconnaissant le caractère aléatoire de cette approximation.

427128. L’on trouve un excellent résumé de cette « révolution urbaine et provinciale » chez J.-M. Constant, La Ligue, op. cit., pp. 259-312.

428129. P. Chevallier, Les Régicides, op. cit., p. 36 sq.

429130. Id., ibid., p. 42.

430131. D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu, op. cit., I, p. 474 sq.

431132. Discours sur les causes et raisons qui ont meu justement les François de prendre les armes contre Henry de Valois jadis leur Roy, traduict de Latin en François sur l’exemplaire envoyé de Rome, sl., n. d., p. 8.

432133. Id., p. 27. C’est moi qui souligne.

433134. Id., p. 36.

434135. Discours sur les calomnies imposées, aux Princes et Seigneurs Catholiques, par les Politiques de nostre temps, 1588, pp. 13-14.

435136. Id., p. 24.

436137. Id., pp. 37-45.

437138. Id., p. 53.

438139. Déclaration dernière de feu F. Thomas Beaux-Amis docteur en Theologie, Carme Parisien, sur le livre par luy jadis mis en lumiere sous ce titre, Remonstrance au peuple François qu’il n’est permis à aucun subjet sous quelque pretexte que ce soit prendre les armes contre son Prince, Paris, G. Chaudière, 1589, pp. 14-15. Cité par D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu, op. cit., II, p. 466.

439140. J. Boucher, Apologie pour Jean Chastel Parisien, 1595, p. 27.

440141. Id., ibid., p. 30.

441142. Id., pp. 84-86.

442143. Id., p. 30 ; pp. 74-80.

443144. Juan Mariana (v. 1536-1623) entre à la compagnie de Jésus en 1554, et passe la plus grande partie de sa vie à Tolède. Son œuvre la plus connue est le De rege et regis institutione (1598-1599). Ce manuel d’éducation, dans la continuité des traités humanistes, est rédigé pour le futur Philippe III. La question du tyrannicide est abordée dans le livre I, ch. 6 : « An tyrannum opprimere fas sit », et au ch. 7 : « An liceat tyrannum veneno occidere ». Voir P. Mesnard, L’essor de la philosophie politique au xvie siècle, Paris, J. Vrin, 1951, pp. 549-566.

444145. P. Constant, Invective contre l’abominable parricide attenté sur la personne du roy très chrestien Henri IV, roi de France et de Navarre, Paris, F. Morel, 1595.

445146. Y. Cazaux, Henri IV ou la grande victoire, Paris, Albin Michel, 1977.

446147. Sur l’influence de la Ligue outre-Manche, voir l’ouvrage inégalé de J. H. M. Salmon, The French Religious Wars in English Political Thought, Oxford, Clarendon Press, 1959.

447148. A. Lebigre, La Révolution des curés. Paris 1588-1594, Paris, Albin Michel, 1980, p. 12.

448149. R. Mousnier, Les Hiérarchies sociales en France de 1450 à nos jours, Paris, PUF, 1969, p. 53.

449150. Id., ibid., p. 54. L’on pourrait rapprocher ce propos de R. Mousnier de la phrase de Jean de Caumont en 1585, reproduite par D. Bitton, The French Nobility in Crisis, Palo Alto, Stanford University Press, 1969, p. 145 : « Jamais hérétique ne fut noble ; ils sont tous menteurs, tous vilains, tous lâches et de cœur failli ; le catholique est vraiment noble ».

450151. Comme l’écrit J. M. Constant « La Ligue de la fin du xvie siècle est le révélateur des aspirations des sociétés urbaines. À Dijon, Henri Drouot, en 1937, explique les troubles en identifiant une guerre latente entre deux bourgeoisies, la grande qui possède les offices et tient le pouvoir et la “seconde” faite d’avocats et de procureurs qui voient leur avenir personnel bouché, les places importantes étant déjà occupées. Pour compenser cette situation, cette bourgeoisie seconde se jette dans la Ligue par foi religieuse et pour retrouver des libertés communales. À ce schéma Denis Richet a ajouté pour Paris une dimension culturelle entre le monde des officiers du roi et celui des avocats et des auxiliaires de justice. Au contraire, des historiens anglo-saxons insistent sur les luttes de factions transcendant les groupes sociaux. Pour Robert Descimon, loin de consacrer l’éclatement urbain, la Ligue veut reconstituer l’unanimité urbaine de l’époque médiévale autour des privilèges et des libertés qui constituent le ciment urbain pour retrouver l’unité dans une triple alliance : officiers du roi, avocats et “bons marchands”. De ce fait la ville se dresse contre l’État et les magistrats du parlement qui le symbolisent parce qu’ayant un pied dans le système urbain et un autre dans l’État, ils ont choisi finalement ce dernier. Le triomphe d’Henri IV sur la Ligue sera le leur : désormais, ils seront avec l’aide de la monarchie les maîtres des villes, les avocats, les marchands et les bourgeois vivant de leurs rentes n’étant plus en mesure de leur tenir tête » (La société française aux xvie-xviie-xviiie siècles, Gap, Ophrys, 1994, p. 66).

451152. Id., La Ligue, Paris, Fayard, 1996, p. 37 sq.

Deuxième partie : L’édit. Histoire immédiate

4521. Les négociations préalables à la paix de Vervins avaient débuté le 9 février. La France était représentée par Bellièvre et Sillery, l’Espagne par Richardot et Taxis ; la papauté avait délégué le cardinal de Florence et le général des cordeliers.

4532. Rapporté par R. Joxe, « L’édit de Nantes et les religionnaires du comté nantais », Revue du Bas-Poitou et des provinces de l’Ouest 82 (1970), p. 491.

4543. L’on ne connaît avec certitude ni le lieu précis, ni la date de la signature de l’édit. La date généralement retenue est le 13 avril au soir – mais sans preuve formelle. Quant au lieu, on hésite entre le château de Nantes, et selon une autre tradition, la maison à tourelles du négociant André Ruys, décrite par un bombardement en septembre 1943 (voir R. Joxe, « L’édit de Nantes et les religionnaires du comté nantais », Revue du Bas-Poitou et des provinces de l’Ouest 82 (1970), pp. 489-507).

4554. Il faut bien voir ce que cette somme a de théorique. Dès 1598, le receveur des Églises réformées n’aurait touché que la moitié de cette somme, qui baisse encore les années suivantes. J. Garrisson, Protestants du Midi, 1559-1598, Toulouse, Privat, 1991, p. 84.

4565. N. Acq. Fr. 23 479, « Harangue de Mr de Pontcarré au parlement de Bordeaux pour la vérification de l’Édit de ceux de la religion prétendue réformée 1599 », p. 245 sq.

4576. Id., p. 237 : « Instruction donnée par le Roi à Mr de Pontcarré allant à Bourdeaux pour la vérification de l’Édit de Nantes. Du 20 Mars 1599 ».

4587. Pontcarré est cependant écarté de son application. Deux commissaires sont nommés, Jacques Caumont de La Force, côté protestant, et Eustache de Refuge, seigneur de Précy, maître des requêtes, intendant du Lyonnais en 1600.

4. La monarchie absolue, une chance pour la France ?

4591. Selon l’excellente formule de D. Richet, La France moderne : l’esprit des institutions, Paris, Flammarion, 1973, p. 67. Voir également D. Venturino, « La naissance de l’Ancien Régime », The French Revolution and the Creation of Modern Political Culture (éd.) K. Baker, F. Furet et al., Oxford, Pergamon Press, 1989, 3 vol., II, pp. 11-40.

4602. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, 1589-1715, Paris, Robert Laffont, 1995, 2 vol., p. 117. Si nous donnons à l’expression « monarchie absolue » un sens essentiellement politique dans cette étude, il est possible de lui accorder également un contenu social. Nous renvoyons essentiellement ici à l’analyse de R. Descimon : « La fin du xvie siècle a vu consacrer l’absorption des hiérarchies économiques dans celles des rangs » (Qui étaient les Seize ? Mythes et réalités de la Ligue (1585-1594), Paris, Klincksieck, 1983, p. 264).

4613. À la limite même, si l’on adopte une interprétation maximaliste, pourquoi ne pas dire, comme le dit un auteur récent, que la monarchie a été absolue depuis Clovis ? (M. Antoine, « La monarchie absolue », The French Revolution, op. cit., I, pp. 3-24).

4624. C. de Seyssel (1450-1520), conseiller de la Maison de Savoie avant de passer au service de Louis XII, il accomplit sa carrière aux parlements de Toulouse puis de Paris en qualité de maître des requêtes. Publiée en 1519 seulement, La grant monarchie de France avait été, il est vrai, rédigé antérieurement sous le règne de Louis XII. Guillaume Budé, à la même époque, parvenait à des conclusions inverses en notant que le roi était délié des lois.

4635. L’historien britannique R. J. Bonney propose une chronologie parallèle à celle-ci lorsqu’il écrit que « les années entre l’assassinat des Guises en décembre 1588 et celui d’Henri IV en mai 1610 formèrent le “creuset” du développement de l’absolutisme en France ». Il insiste justement sur l’effet déterminant de l’assassinat d’Henri IV en 1610 dans la fixation définitive de la doctrine absolutise (L’Absolutisme, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1989, p. 119).

4646. É. Pasquier (1529-1615), Recherches de la France, Paris, G. de Luyne, 1660, VIII, Ch. 5, p. 669, pour cette citation et les suivantes. Les Recherches commencent à paraître en 1560.

4657. F. de Gravelle, Politiques royales, Lyon, J. Périer, 1596, pp. 104-105.

4668. Id., ibid., p. 213. Cette critique de Machiavel n’est pas sans évoquer le Discours d’État sur le moyens de bien gouverner (1576) d’Innocent Gentillet.

4679. Id., p. 211.

46810. Id., p. 223.

46911. Id., p. 221.

47012. Id., pp. 224-225.

47113. Id., pp. 415-416.

47214. Id., p. 413.

47315. Nous nous rangeons sur ce point à l’analyse de F. Bluche qui montre les contresens que risque d’induire le mot « absolutisme » pour désigner un régime qui se distingue tant du despotisme que de la tyrannie (articles « absolutisme » et « monarchie absolue », Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, Fayard, 1990).

47416. D. Parker, The Making of French Absolutism, New York, St Martin’s Press, 1983, p. 2.

47517. J. N. Figgis, The Divine Right of Kings (1re édition 1896), New York, Harper Torchbooks, 1965, p. 137 en particulier ; R. J. Bonney, L’absolutisme, op. cit., p. 18 sq.

47618. R. Mousnier, Les institutions de la France sous la monarchie absolue, 1598-1789, Paris, PUF, 1974-1980, 2 vol., I, p. 300. Notons que R. Mousnier adopte précisément cette date de 1598 comme point de départ de son ouvrage sur la monarchie absolue.

47719. J. Bodin (1524-1596) est souvent présenté, dans la généalogie de l’absolutisme, comme le précurseur d’une lignée qui aboutit à l’avocat général Cardin Le Bret, auteur de La souveraineté du roi (1632). Il définit minutieusement la souveraineté comme la « puissance absolue et perpétuelle d’une république ».

47820. G. Oestreich, « Strukturprobleme des europäischen Absolutismus », Vierteljahreshefte für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte 1969 (55), p. 339 sq. ; Y.-M. Bercé, La Naissance dramatique de l’absolutisme, 1598-1661, Paris, Le Seuil, 1992.

47921. J. Delumeau, Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l’Occident d’autrefois, Paris, Fayard, 1989, pp. 21-27.

48022. N. Acq. Fr. 23 479, « Harangue de Mr de Pontcarré au parlement de Bordeaux pour la vérification de l’Édit de ceux de la religion prétendue réformée 1599 », p. 248.

48123. Id., pp. 248-249.

48224. L. Dorléans, 18 avril 1603. Cité par M. De Waele, « Une question de confiance ? Le parlement de Paris et Henri IV, 1589-1599 », Ph. D., McGill, 1995, p. 156.

48325. Y. Cazaux, Henri IV, op. cit., p. 97.

48426. I. Gentillet, L’Anti-Machiavel (éd.) C. E. Rathé, Genève, Droz, 1968, p. 476.

48527. J.-B. Legrain, La Décade contenant la vie et les gestes d’Henry le Grand, Rouen, 1633.

48628. [Anon.], Le premier livre d’Amadis de Gaule, Paris, Hachette, 1918, 2 vol. C’est dans l’Amadis que la célèbre maîtresse d’Henri de Navarre, Diane d’Andoins, comtesse de Guiche et de Gramont, trouve son joli nom de « Corisande ».

48729. D. Crouzet, « Les fondements idéologiques de la royauté d’Henri IV », Avènement d’Henri IV. Quatrième centenaire, Pau, J. & D., 1990, pp. 165-194.

48830. A. d’Aubigné, Les Tragiques, (éd.) F. Lestringant, Paris, NRF, 1995, « Au lecteur », p. 341.

48931. H. de Monantheuil, Panégyric d’Henri IV, Pairs, F. Morel, 1594, pp. 20-21.

49032. Ce caractère montagnard est encore évoqué dans le poème que l’ancien ligueur Louis Dorléans consacre au disparu, après son assassinat en 1610 : « Le prince généreux que douceur accompagne/Et qui a son esprit des grâces enseigné/Est semblable au coupeau [sommet] d’une haute montagne/ Que le ciel de roseau a fraîchement baigné » (La plainte humaine sur le trépas du roi Henri le Grand, Paris, F. Huby, 1613, p. 13).

49133. A. d’Aubigné, op. cit., II, 985 sq., p. 143.

49234. Id., ibid., « Préface » de F. Lestringant, p. 31.

49335. H. Hauser, Les Sources de l’histoire de France, xvie siècle, vol. IV : Henri IV (1589-1610), Paris, A. Picard, 1915, p. 2.

49436. Id., ibid., p. 5.

49537. J.-P. Babelon, Henri IV, Paris, Fayard, 1982, p. 7.

49638. Duplessis-Mornay, Philippe, Mémoires et correspondance, Paris, Treuttel et Würtz, 1824-1825, 12 vol., II, p. 478. Les « amours découverts » en question sont la passion du roi pour Diane de Gramont, comtesse de Guiche.

49739. Cité par L. Anquez, op. cit., p. 39. À l’échelle nationale, l’organisation ecclésiastique repose sur dix grandes provinces. Sur le plan religieux, la cellule de base est le consistoire. Il regroupe, pour chaque Église, pasteur(s) et anciens, parfois associés aux diacres. Deux fois par an a lieu le colloque ; le synode national se rencontre annuellement. Les synodes nationaux regroupent des représentants, envoyés par les synodes provinciaux. Le onzième synode national, qui se tient à La Rochelle en 1581, précise les relations entre ces différentes instances. J. Aymon, Les synodes nationaux des Églises réformées de France, La Haye 1710, I, Synode de La Rochelle, 1581. « C’est de l’autorité des synodes nationaux que dépendent les provinciaux ; les colloques doivent aussi être soumis aux synodes provinciaux et les consistoires aux colloques ». L’organisation politique du parti huguenot est parallèle : chaque colloque délègue trois représentants, représentant en quelque sorte les trois ordres du royaume : un pasteur, un noble, un juriste. Ainsi se trouve constituée une assemblée provinciale. Elle désigne son propre exécutif (entre cinq et sept membres). Celui-ci envoie des représentants à l’assemblée générale. Assemblée provinciale et conseil de la province ont la haute main sur les affaires politiques, financières ou militaires. L’assemblée générale se réunit annuellement : elle comporte un ou deux représentants de chaque province. Au total, on compte, pour les dix provinces, huit ou seize gentilshommes et représentants du tiers, auxquels il faut adjoindre deux ou quatre pasteurs. Le bureau se compose d’un président, assisté d’un secrétaire. On peut insister tour à tour sur l’aspect novateur ou sur le caractère traditionnel de ces instances. Ainsi, la noblesse joue-t-elle un rôle prédominant. Cela a pour effet d’asservir souvent le parti huguenot à des conflits nobiliaires. Il a parfois même un comportement d’État, en envoyant des députations à l’étranger, ou encore en refusant de mettre ses forces au service d’Henri IV contre l’Espagne ; Il va même jusqu’à saisir les recettes royales là où il se trouve. À l’inverse, au crédit en quelque sorte du parti huguenot, le caractère relativement « démocratique » de son fonctionnement : liberté de propos, principe électif. Le parti protestant est fortement structuré ; c’est un partenaire redoutable dans les négociations – là où peut-être les ligueurs étaient plus faciles à diviser.

49840. « Nous, députés des Églises, seigneurs, gentilshommes et autres, représentant en cette assemblée tout le corps desdites Églises, reconnaissant pareillement la vocation d’une élection légitime et qualité naturelle dudit seigneur roi de Navarre, autorisée et confirmée par plusieurs notables bénédictions de Dieu à la défense desdites Églises réformées de cet État ; nous soumettons de plus en plus à la protection et conduite légitime de sa majesté, et promettons de ne nous en départir jamais, moyennant la grâce et bonne volonté de Dieu ; ains, au contraire, de lui obéir, servir et subvenir de nos vies, biens et moyens en une tant juste et nécessaire défense sans y rien épargner, et particulièrement encore de l’assister et secourir de tous nos pouvoirs, contre tous ceux qui voudraient le troubler en la jouissance des droits, autorité et qualités que Dieu, la nature et la loi lui donnent en ce royaume, comme premier prince du sang, attendu que les empêchements qui lui pourraient être donnés ne sont qu’en haine de ladite religion réformée » (L. Anquez, p. 454. C’est moi qui souligne).

49941. Anquez, op. cit., pp. 50-51.

50042. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, Paris, Vrin, 1979, pp. 218-219.

50143. P. de L’Estoile, Mémoires-journaux, (éd.) G. Brunet, A. Champollion et al., Paris, Librairie des bibliophiles, 1875-1896, 12 vol., II, p. 132 : 8 août 1583 : propos apocryphe d’Henri IV : « Le roi me fait beaucoup d’honneur par toutes ses lettres ; par les premières, il m’appelle cocu et par ses dernières, fils de putain ».

50244. Rapporté par Y. Cazaux, Henri IV, op. cit., pp. 199-200. Voir également BNF, Ms ital. 1738, fol. 42 : récit de l’ambassadeur de Venise, Giovanni Mocenigo. Absent lors de l’événement (il se trouve à Tours) ; il recueille les informations à chaud entourant la mort d’Henri III.

50345. J.-A. de Thou, Histoire universelle, depuis 1543 jusqu’en 1607, La Haye, Scheurleer, 1740, 11 vol., VII, p. 493.

50446. R. S. Love, « The Symbiosis of Religion and Politics : Reassessing the Final Conversion of Henri IV », Historial Reflections / Réflexions Historiques 21 (1995), pp. 27-56.

50547. J.-P. Babelon, op. cit., p. 439. P. du Belloy (v. 1540-1613) : emprisonné lors de la journée des barricades, puis évadé, il devient maître des requêtes ordinaires puis en 1593 avocat général du parlement de Toulouse.

50648. C. Dumoulin, La première partie du traicté de l’Origine, progres et excellence du Royaume et monarchie des François, Lyon, La Salamandre, 1561, p. 32. Référence fournie par A. Y. Haran, « Messianisme politique et rêve impérial en France anx xvie et xviie siècles », thèse dirigée par Y.-M. Bercé, Université de Paris-Sorbonne, exemplaire dactylographié, 1995, p. 187.

50749. J.-H. Mariéjol, La Réforme et la Ligue. L’Édit de Nantes (1559-1598), Paris, Tallandier, 1983, p. 340.

50850. Le 30 novembre 1589, un arrêt du parlement fait roi le cardinal de Bourbon ; mais ce dernier meurt le 9 mai 1590, alors qu’il est emprisonné au château de Fontenay-le-Comte. Restent alors en lice de ce côté-là Charles, quatrième cardinal de Bourbon, et Charles, comte de Soissons.

50951. La déclaration du 4 août 1589 à Saint-Cloud reprend l’édit de Poitiers de 1577 tout en limitant sa portée sur quelques points. A. Poirson écrivait justement au siècle dernier : « Le roi cédant à la violence qui lui fut faite par les seigneurs catholiques au camp de Saint-Cloud, inséra dans la déclaration du 4 août une clause restrictive de l’édit de Poitiers, et défavorable aux dissidents : il fut forcé de décréter que, pour le temps qui s’écoulerait enre son avènement et la convocation des états généraux chargés de régler les rapports entre les deux religions, les huguenots seraient privés des offices et gouvernements dans toutes les villes autres que celles qui étaient en leur pouvoir au moment de la déclaration, et que ces offices et gouvernements seraient réservés aux seuls catholiques. Pareillement une restriction avait été apportée à la liberté religieuse des dissidents, entière, absolue, telle qu’ils pouvaient la prétendre en droit strict. Par l’article 2 de la déclaration de Saint-Cloud, ils conservaient bien l’exercice de leur culte dans les villes et châteaux mentionnés par l’édit de Poitiers et par le traité de la trêve [avril 89] […] ; mais l’exercice de leur culte leur était interdit dans les autres villes, ce qui comprenait la plupart des villes moyennes du nord, du centre, de l’est de la France, et toutes les grandes villes à l’exception d’un petit nombre situées au midi du royaume. Cette restriction, déjà contenue dans l’édit de Poitiers, n’était pas une aggravation de la situation des calvinistes, mais le maintien d’un état inégal et pénible pour eux. Dans ces villes, ils ne conservaient que la liberté de conscience, et la faculté de se livrer individuellement aux pratiques de leur religion dans l’intérieur de leurs maisons : pour l’exercice de leur culte, ils devaient se transporter dans la ville du bailliage ou sénéchaussée où il était établi » (Histoire du règne de Henri IV, Paris, Didier, 1862-1867, 4 vol., II, pp. 481-482).

51052. N. M. Sutherland, The Huguenot Struggle for Recognition, New Haven, (Ct) Yale University Press, 1980, p. 293 sq.

51153. Henri IV, Recueil des Lettres missives, (éd.) Berger de Xivrey, Paris, Imprimerie royale, 1843-1876, III, pp. 69-7.

51254. Y. Cazaux, Henri IV, op. cit., p. 156 sq.

51355. Les articles de la Sainte Union des Catholiques françois, Paris, G. Bicon, 1588, fol. 16.

51456. L’Arpocratie. Ou Rabais du caquet des Politiques & Jébusiens de notre âge (1589), Mémoires de la Ligue, (éd.) S. Goulart, Amsterdam, Arskée et Mercus, 1758, 6 vol., IV, vers p. 103.

51557. Discours de la divine élection du Très-Chrétien Henry roi de France, Tours, 1590. Cité par D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610, Seyssel, Champ Vallon, 1990, 2 vol., II, p. 578.

51658. R. S. Love, « Henri IV et Ivry, le monarque chef de guerre », Revue Historique des Armées 182 (1991), p. 18. Également, R. S. Love, « “All the King’s Horsemen” : The Equestrian Army of Henri IV, 1585-1598 », Sixteenth-Century Journal 22 (1991), pp. 511-533.

51759. P. Corneio, Discours bref et véritable (1590), Mémoires de la Ligue, op. cit., IV, vers p. 291. Raconte en août 1590 un cannibalisme d’enfants.

51860. Mémoires de la Ligue, op. cit., IV, p. 317. Ce discours s’adresse, à l’origine, au cardinal de Gondi et à l’archevêque de Lyon.

51961. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., III, note, p. 285.

52062. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, op. cit., pp. 224-226. Voir également Decrussy, Isambert, Tallandier (éd.), Recueil des anciennes lois françaises, op. cit., XV, pp. 28 ; E. et É. Haag, La France protestante, Genève, Slatkine, 1966, 10 vol., X, pp. 209-210.

52163. Henri IV finit par convoquer lui-même une assemblée des protestants à Mantes, en mai 1593. L’assemblée s’ouvre le 8 octobre. Du 8 novembre au 9 décembre, les députés rédigent deux cahiers, l’un concernant leurs griefs les plus généraux, l’autre les cas particuliers. Le roi arrive en décembre et s’adresse à l’assemblée. Il assure ses amis que sa récente conversion n’a pas altéré ses sentiments à leur égard : « L’union de tous, tant catholiques que réformés, est désirée par tous les gens sages et honnêtes et ne sera pas empêchée par les intrigues de quelques malicieux » (Mémoires de la Ligue, op. cit., V, p. 780). Six membres de l’assemblée sont envoyés par le roi à Vernon, traiter avec la cour. Ils rencontrent le chancelier de Bellièvre, d’Escars, de Pontcarré, Chandon et Forget. Au bout de huit jours, ils s’en reviennent à Mantes. Le chancelier leur a clairement fait entendre qu’il fallait d’abord consolider le pouvoir d’Henri IV avant de songer à accéder aux demandes des protestants. Appelés à se contenter de l’édit de Nérac, les protestants peuvent espérer plusieurs nouvelles concessions pour leurs cultes et l’abrogation solennelle de l’édit de Nemours. Quant au roi, quelque serment qu’il prête de lutter contre l’hérésie lors de son sacre, il s’engageait à ne jamais leur faire la guerre. L’assemblée se rend à Meulan les 23 et 24 décembre et revient à Mantes – où elle siège jusqu’au 23 janvier. Les députés se séparent, non sans avoir dressé le formulaire d’un nouveau serment de vivre et mourir dans la confession de leur foi, sous la protection du roi.

52264. Comme le serment du sacre de lutter contre l’« hérésie » ou celui de la réception des chevaliers du Saint-Esprit auraient pu l’y contraindre.

52365. M. Wolfe, The Conversion of Henri IV. Politics, Power, and Religious Belief in Early Modern France Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1993.

52466. Dialogue entre M. de Vic et le Manant, « Un dialogue historique du temps de la Ligue », (éd.) C. Valois, Annuaire-Bulletin de la Société de l’Histoire de France 45 (1908), p. 209. La discussion met aux prises Dominique de Vic, gentilhomme partisan d’Henri de Navarre qui commandait les troupes royalistes à Saint-Denis en 1590, et un ligueur parisien. Le ligueur campe sur ses positions.

52567. Lettre d’Henri IV aux Églises réformées, 25 mai 1593, A. Stegmann, Édits des guerres de religion, op. cit., pp. 231-232.

52668. G. Picot le disait avec clarté au siècle dernier : « Mayenne avait été nommé lieutenant général du royaume, en attendant les États. Il était donc forcé de réunir autour de lui une assemblée nationale. Il l’avait convoquée d’abord pour le 3 février 1590, puis il l’avait ajournée au 20 janvier 1591. Ses irrésolutions continuelles, ainsi que les événements de la guerre, avaient également modifié le lieu de la réunion : Melun, Orléans, Reims et Soissons avaient été tour à tour désignés. Au moment de prendre une détermination définitive, Mayenne avait craint de voir le pouvoir lui échapper, et il avait toujours réculé, espérant obtenir la toute-puissance par ses intrigues. Cependant, les Espagnols ayant menacé de lui refuser les secours qu’il implorait s’il ne réunissait pas les États pour l’élection d’un roi, le chef de la Ligue avait cédé : il avait fixé la convocation au 20 décembre 1592, à Paris, où il comptait que les États, protégés par quarante mille bourgeois armés, seraient à l’abri du coup de main que le duc de Parme rêvait pour enlever leurs votes et assurer l’élection espagnole. » (Histoire des États généraux, Paris, 1888, 2e édition, 5 volumes, IV, pp. 70-71).

52769. Déclaration faite par Monseigneur le duc de Mayenne, lieutenant général de l’État et couronne de France pour la réunion de tous les catholiques de ce royaume (décembre 1592), Mémoires de la Ligue, op. cit., V, p. 276.

52870. Id., p. 270.

52971. Proposition des princes, prélats, officiers de la couronne et principaux seigneurs catholiques, tant du conseil du roi qu’autres, étant près de sa Majesté, tendant à fin de parvenir au repos tant nécessaire à ce royaume ; pour la conservation de la religion catholique et de l’État., Mémoires de la Ligue, op. cit., V, pp. 288-291.

53072. Mémoires de la Ligue, op. cit., V, pp. 278-286.

53173. Clergé, 49 ; noblesse : 24 ; tiers : 55. G. Picot, op. cit., IV, p. 74.

53274. André de Brancas, amiral de Villars, lieutenant général de Normandie, ardent ligueur ; François d’Averton, comte de Belin, gouverneur de Paris, modéré, ennemi du parti espagnol ; Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy (1542-1617), ancien partisan des Guise, devenu modéré.

53375. É. Benoist, Histoire de l’Édit de Nantes, Delft, A. Beman, 1693-1695, I, livre 6, p. 273. Gaspard de Schomberg, du reste, était luthérien, du moins à l’origine, mais il s’était converti au catholicisme sous Charles IX. Il meurt en 1599.

53476. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, 1589-1715, op. cit., I, p. 28.

53577. Réponse à l’instante proposition que plusieurs font, que pour avoir une paix générale & bien établie en France, il faut que le roi change de religion et se range à celle de l’Église romaine, Mémoires de la Ligue, op. cit., IV, pp. 659-690.

53678. Id., p. 665.

53779. R. Stauffer, « Calvin et la catholicité évangélique », Revue de théologie et de philosophie 115 (1983), pp. 135-156.

53880. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., III, pp. 823-824.

53981. Lettre reproduite in extenso par Y. Cazaux, Henri IV, op. cit., pp. 435-439.

54082. J. P. Babelon, op. cit., p. 561 sq.

54183. On trouvera la réaction de Jean Boucher à la nouvelle de conversion d’Henri IV dans ses Neuf sermons de la simulée conversion, et nullité de la prétendue absolution de Henri de Bourbon, prince de Béarn à Saint-Denis en France, le dimanche 25 juillet 1593, Paris, 1594. sermons prononcés à Saint-Merry, du 1er au 9 août 1593. L’ouvrage est saisi et brûlé en avril 1594.

54284. Rohan, Duplessis-Mornay, Sancy, Rosny et Fresnes-Canaye sont présents tandis que Feydeau expose les griefs de ses coreligionnaires.

54385. François Morin, sieur de Cromé, Dialogue d’entre le Maheustre et le Manant (éd.) P. M. Ascoli, Genève, Droz, 1977, p. 43, p. 45, p. 47, et p. 52. Cromé était un ligueur issu d’un milieu de robins bourguignons. Le manant est le représentant du peuple, le maheustre, celui des courtisans. Il existera aussi une version royaliste de ce texte.

54486. Explication fournie par S. Goulart, Mémoires de la Ligue, op. cit., IV, p. 97.

54587. M. Yardeni, La conscience nationale en France pendant les guerres de religion (1559-1598), Paris et Louvain, Nauwelaerts, 1971, p. 255.

54688. Le sacre eut lieu à Chartres le 27 février 1594 ; or la sainte ampoule, contenant l’huile utilisée par saint Rémi pour Clovis était restée à Reims ; on trouva donc une huile au moins aussi sainte, puisqu’elle avait été bénite par saint Martin, l’évangélisateur des Gaules, avant d’être conservée à Noirmoutier.

54789. Ce placard était daté du 20 mars à Senlis. Voir le texte chez J. Cornette, Chronique de la France Moderne. De la Ligue à la Fronde, Paris, Sedes-CDU, 1995, pp. 43-44.

54890. G. Coquille, Discours des droits ecclésiastiques et libertés de l’Église gallicane. Cité par M. Yardeni, La conscience nationale, op. cit., p. 278.

54991. P. Pithou, Libertez de l’Église Gallicane, Paris, R. Estienne, [septembre] 1594, pp. 2-3. L’ouvrage porte « imprimé par Mamert Patisson, imprimeur du roi ».

55092. Pierre Le Roy, chanoine de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle, Pierre Pithou, avocat gallican, accepte en 1594 la charge d’avocat général du parlement de Paris ; Nicolas Rapin, poète ; Jean Passerat, poète également ; Jacques Gillot, Florent Chrestien, ancien précepteur calviniste d’Henri IV.

55193. Satyre ménippée, (éd.) E. Tricotel, Genève, Slatkine, 1971, p. 19. La première édition de cette œuvre, bien que parue en 1594 chez Jamet Mattayer, porte la date 1593 pour signaler cette première circulation manuscrite, doublée il est vrai de l’impression tourangelle d’un premier texte, la Vertu du catholicon, intégré dans l’ensemble.

55294. Satyre ménippée, vol. II, Paris, A. Lemerre, 1881, respectivement pp. 1-97 et p. 99-133.

55395. Id., pp. 196-200.

55496. J.-F. Dubost, La France italienne, xvie-xviie siècle, Paris, Aubier, 1997, p. 308 sq.

55597. Id., p. 205 sq.

55698. Testament de la Ligue (1594), id., p. 221.

55799. L’Ixion espagnol, autrement le Berceau de la Ligue (1594), id., p. 243.

558100. Épitaphe de la Ligue (1594), id., p. 215.

559101. Le jeu de l’Afflac (1595), id., p. 284.

560102. A. Lebigre, La Révolution des curés. Paris 1588-1594, Paris, Albin Michel, 1980, p. 13.

561103. J. Garrisson, Henri IV, Paris, Le Seuil, 1984, p. 9.

562104. Selon l’estimation de Sully, Henri IV aurait dépensé 42 millions de livres tournois pour acheter ses adversaires ligueurs. Les recherches actuelles révisent ces chiffres à la baisse, et parviennent à la somme, déjà fabuleuse, de 24 millions (D. Parker, op. cit., p. 47).

563105. 23 décembre 1593 : ralliement personnel du duc de Villeroy ; 4 janvier 1594, ralliement de la ville de Meaux ; Bourges en février. L’entrée du roi dans Paris, en mars 1594, a un effet important sur la province : les villes de Normandie, de Champagne, de Bourgogne se ralllient presque toutes ; reddition d’Abbeville, 11 mai 1594 ; Poitiers ouvre ses portes en juin. Laon résiste mais est investi en août ; reddition de Beauvais, août 1594 ; Amiens, 10 octobre.

564106. BNF, Ms Fr 3990, fol. 94.

565107. Id., fol. 132 sq.

566108. Voir F. Garrisson, Essai sur les commissions d’application de l’édit de Nantes, Montpellier, P. Déhan, 1964, en particulier, p. 78.

567109. Id., ibid., p. 50.

568110. R. Descimon, C. Jouhaud, La France du premier xviie siècle, 1594-1661, Paris, Belin, 1996, p. 28.

569111. Mémoires de la Ligue, op. cit., VI, p. 67.

570112. En règle générale, Henri IV permet aux villes de ne pas accueillir le culte protestant, mais à condition de le permettre dans leur bailliage ou sénéchaussée – excepté à Paris, à Rouen, à Amiens ou en Provence. L’édit pour Paris prohibe l’exercice dans la capitale et dix lieues à la ronde. Quant à la Provence, le culte semble s’y maintenir à Lourmarin, La Roque d’Anthéron, Mérindol et Cabrières, aux confins de la province.

571113. A. Poirson, op. cit., p. 486. La France compte environ trois cent vingt bailliages et sénéchaussées ; l’exclusion ne s’applique donc qu’à dix-sept d’entre eux : quatorze pour la Provence, un pour Paris, un pour Amiens et un pour Rouen.

572114. A. Arnauld, Première philippique à la France, s. 1., 1592, pp. 26-28 ; Seconde Philippique à la France, s. 1., 1592, pp. 20-23.

573115. Le pape Clément VIII tente de détourner Henri de l’alliance anglaise. La France, la Hollande et l’Angleterre signent une ligue offensive le 24 mai 1596. Le cardinal d’Ossat, évêque de Rennes, rend ainsi compte de ses conférences avec le souverain pontife en février 1597 : « Je dis à sa sainteté que le roi qui faisait particulière profession de tenir sa parole, ne pourrait sitôt se développer de cette alliance, qui ne faisait que venir d’être renouvelée et jurée. Le pape me dit que ce serment avait été fait à un hérétique, et que sa majesté avait fait un autre premier serment à Dieu et à lui pape » (La Houssaye, Lettres du cardinal d’Ossat, Amsterdam, P. Humbertt, 1708, 5 vol., II, p. 358). A. d’Ossat (1536-1604) représente fidèlement les intérêts français à Rome à partir de 1577. Il obtient l’absolution d’Henri IV en 1595 et l’annulation de son mariage quatre ans plus tard. Sans oublier, évidemment, la défense de l’édit de Nantes.

574116. A. Poirson, op. cit., II, p. 8. Henri IV mentionne également deux tentatives d’assassinat récentes de Barrière et de Chastel (Pierre Barrière est exécuté en août 1593 pour avoir voulu attenter à la vie du roi ; Jean Chastel est écartelé en place de Grève le 29 décembre 1594, après avoir blessé Henri IV au visage). Puis il se tourne vers les calvinistes : « Il chercha à prévenir les craintes, l’opposition, la révolte, dans le parti protestant dont il s’était séparé. Le 6 février, il fit enregistrer au parlement de Paris, et ordonna d’enregistrer dans les autres parlements son nouvel édit en faveur des calvinistes. Par cet acte, il confirmait l’édit de 1577, le plus avantageux de ceux que ses prédécesseurs avaient accordés aux réformés, et il y ajoutait les articles secrets accordés à Mantes. La liberté de conscience, l’accès à tous les offices, compris ceux de judicature, l’accès aux charges et dignités de l’État étaient assurés aux dissidents. Le roi se flattait, et les plus sages des contemporains espéraient avec lui, qu’il avait ainsi gagné les religionnaires du royaume, et s’était en outre concilié la bienveillance des puissances étrangères protestantes » (A. Poirson, op. cit., même page). Les opérations militaires contre l’Espagne ont lieu conjointement en Franche-Comté, en Artois et au Luxembourg.

575117. G. Du Roussaud de La Combe, Recueil de jurisprudence canonique et bénéficiale, Paris, 1771, 2e partie, p. 101.

576118. 4 novembre 1596-26 janvier 1597 ; G. Picot, op. cit., IV, pp. 109-172. Henri IV marque des points à Rouen : il obtient l’enregistrement de l’édit de Poitiers par le parlement, et obtient en février 1597 la réintégration d’un conseiller, chassé du même parlement pour calvinisme.

577119. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., IV, p. 623. L’assemblée siège jusqu’à la fin du mois de janvier 1597 (la dernière s’était tenue en 1558). L’on accorde au roi un nouvel impôt le « sou pour livre » ou « pancarte », levé à l’octroi, tout en proposant d’établir un conseil de raison pour aider le roi dans sa lourde tâche. Il ne durera guère.

578120. Id., ibid., pp. 657-658.

579121. Barthélemy Laffemas (1545-1611) appartenait à la petite noblesse désargentée du Dauphiné. Son fils Isaac passera au service de Richelieu.

580122. Claude de La Trémoille, duc de Thouars (1566-1604), et Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, duc de Bouillon (1555-1623), sont les chefs naturels des huguenots les plus revendicatifs. Ayant épousé en secondes noces Élisabeth de Nassau, fille de Guillaume le Taciturne, duc d’Orange, Bouillon est paré d’un prestige international incontestable. Il avait épousé précédemment Charlotte de La Marck, duchesse de Bouillon.

581123. De Thou se souvient dans ses Mémoires : « Durant la longueur et l’incertitude du siège d’Amiens, de Thou avait souvent pressé les ducs de Bouillon et de La Trémoille de lever des troupes et de les mener devant Amiens. Il leur avait remontré que s’ils ne le faisaient, ils s’attireraient la haine du public, et trouveraient les parlements moins diposés à vérifier un édit qu’ils s’efforçaient d’étendre par de nouvelles conditions […] Le duc de Bouillon, avec des troupes qu’il avait levées dans le Limousin aux dépens du roi, s’en alla dans l’Auvergne et dans le Gévaudan où Montmorencey-Fosseuse avait recommencé la guerre ; et le duc de La Trémoille, avec des troupes levées sur le même pied dans le Poitou y resta inutilement, sans que l’un ni l’autre donnassent de secours au roi » (J.-A. De Thou, Mémoires, Mémoires pour servir à l’histoire de France, (éd.) Michaud, Poujoulat, vol. XI, Paris, 1838, p. 367). Aubigné tente de laver ses coreligionnaires de cette faute en évoquant la présence au siège d’Amiens du régiment de Navarre ; mais il s’agit d’un régiment mi-partie, appartenant aux troupes régulières (Aubigné, Histoire universelle, Livre 5, ch. 2, vol. III).

582124. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., IV, pp. 825-826.

583125. M. Yardeni, La Conscience nationale, op. cit., pp. 198-199.

584126. Le Manifeste de la France, s. 1., 1589, pp. 40-41.

585127. J. Dewald, Aristocratic Experience and the Origins of Modern Culture, Berkeley, University of California Press, 1993, pp. 32-33.

586128. En juin, le 13e synode national des Églises réformées, qui se tient à Montauban, réclame un acte nouveau afin de mettre fin à la période d’incertitude que connaît le royaume. L’on insiste sur l’impossibilité d’en revenir simplement à la lettre des édits de pacification antérieure.

587129. A. Jouanna, La France du xvie siècle, 1483-1598, Paris, PUF, 1996, p. 645.

588130. 1) Bretagne, Normandie ; 2) Picardie, Champagne, Sedan, Metz ; 3) Île-de-France, Orléanais, Berry ; 4) Touraine, Anjou, Maine, Perche, Loudunois, Saintonge, Aunis, La Rochelle, Angoumois, Bas Poitou ; 5) Haut Poitou ; 6) Bourgogne, Lyonnais, Dauphiné, Provence ; 7) Bas Languedoc, Vivarais, basse Auvergne ; 8) Haut Languedoc, Haute Auvergne, Haute Guyenne, Quercy, Rouergue, Armagnac, Comminges, Bigorre ; 9) Basse Guyenne, Gascogne, Bordelais, Agenois, Périgord, Limousin.

589131. Selon son règlement ont lieu les assemblées suivantes qui se tiennent à Saumur, en 1595, et à Loudun, l’année d’après.

590132. J. Aymon, Tous les synodes, op. cit., I, p. 212.

591133. N. Acq. Fr. 23 489, p. 3 sq. : Actes de l’assemblée de Loudun, à compter du 1er avril 1596. La permission royale pour cette réunion remonterait au 1er mars. L’assemblée se tient au logis du sieur de Chouppes, gouverneur et lieutenant de Loudun et du duché du Loudunois.

592134. Vendôme, 23 novembre 1596, Saumur, 5 mars 1597, Châtellerault, 16 juin 1597.

593135. L’assemblée est cependant insatisfaite. Elle envoie Lanoue et La Primaudaye auprès du roi en mars 1595 pour réclamer des conditions plus avantageuses – démarche reprise en avril 1596 par Vulson, à la demande de l’assemblée de Loudun. Henri est alors au siège de La Fère et, exaspéré, il exige la dissolution de l’assemblée. Les huguenots refusent d’obtempérer.

594136. Lettre de Duplessis à de La Fontaine, juin 1596. Citée par Anquez, op. cit., p. 70.

595137. N. Acq. Fr. 23 489, pp. 9-10.

596138. Id., pp. 17-19. C’est moi qui souligne. Le sieur Vulson est chargé d’apporter la lettre au roi.

597139. Id., p. 25 : article 51 de l’assemblée de Loudun,

598140. Id., p. 46. Article 104. Une tractation très serrée s’engage : des messes contre des cultes, la restitution des biens d’Église contre des assurances politiques. Ce partage est également régional : les lieux de concession sont essentiels pour les huguenots du Nord de la Loire ; dans les régions méridionales, lorsque le protestantisme est majoritaire, les catholiques dépendent du bon vouloir des huguenots s’ils veulent retrouver leurs biens. Les implications de ces restitutions sont complexes : elles impliquent pour les protestants la renonciation à tout un patrimoine qu’ils se sont approprié. Ils devront, en outre, acquitter la dîme (articles 3 et 25 de l’édit).

599141. Soffrey de Calignon, ancien chancelier de Navarre, est calviniste, Schomberg, d’origine luthérienne, de Vic et de Thou, des catholiques éclairés. De Thou essaie de se récuser dans un premier temps. Voir BNF, Ms fr. 4047, fol. 259 : lettre à Villeroy, secrétaire d’État.

600142. Henri IV, Recueil des Lettres missives (éd.) Berger de Xivrey, Paris, Imprimerie royale, 1843-1876, IV, pp. 616-617.

601143. Ce troc continue l’année suivante. L’assemblée de Châtellerault, le 9 août 1597, se cabre. Il ne saurait être question de permettre la célébration de la messe à La Rochelle : « L’assemblée délibérant sur les lettres des sieurs maire, échevins, conseillers et pairs de La Rochelle, et l’Église d’icelle en date du 5 août du présent, et remontrance du sieur du Coudray leur député, a ordonné qu’au traité avec MM les députés du roi, il sera persisté à ce que la messe ne soit rétablie dans la ville de La Rochelle ni banlieue d’icelle : et en cas qu’on trouvât les députés aheurtés à ne le vouloir accorder, il ne sera rien conclu audit traité sans en avoir donné premièrement avis auxdits seigneurs de La Rochelle, et représenté les difficultés qui seront mises en avant » (N. Acq. Fr. 23 489, p. 244). La même décision est répétée le 28 août. Voir F. Garrisson, op. cit., p. 94. Henri IV trouve cette attitude foncièrement déraisonnable (voir N. Acq. Fr. 23 478, fol. 710).

602144. Henri envoie à Loudun deux émissaires, de Vic et Calignon. Ils rencontrent les députés huguenots le 22 juillet 1596. Ils doivent négocier en prenant pour référence l’édit de 1577. Les protestants exigent d’eux un nouvel édit, et emportent la partie. Les négociations préalables à l’édit commencent fin 1596. Du côté du roi, elles sont conduites par de Thou, Calignon et de Vic, côté huguenot, l’on trouve Vulson, Clairville, Du Plessis-Mornay, Constans, de Cazes, Charnier, sans oublier Bouillon et La Trémoille. Ils sont placés sous le regard de l’assemblée générale.

603145. La Houssaye, Lettres du cardinal d’Ossat, Amsterdam, P. Humbertt, 1708, 5 vol., II, p. 439.

604146. Cité par Anquez, op. cit., p. 73.

605147. Fouquerolles, ambassadeur de France à Londres, avait reçu le 2 avril des instructions précisant le caractère souvent intempestif des huguenots.

606148. Constans, de Cazes, La Motte et Charnier.

607149. Cité par L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, pp. 80-81.

608150. Plaintes des Églises Réformées de France sur les violences & injustices qui leur sont faites en plusieurs endroits du Roïaume, & pour lesquelles elles se sont, en toute humilité, à diverses fois adressées à Sa Majesté (1597), Mémoires de la Ligue, op. cit., VI, pp. 428-486. Citons le début de ce texte : « Il n’y a si forte patience qui ne rompe, à se voir longtemps et sans relâche violentée ; et le moindre, le plus naturel effet de l’impatience, c’est la plainte du mal qu’on souffre, n’ayant la nature voulu faire l’homme du rang des créatures du tout dépourvues de sentiment. De tout temps aussi on a cru que la moindre liberté est celle de la langue ; la dernière cruauté, la plus désespérée tyrannie, vouloir étouffer les soupirs, empêcher les gémissements des oppressés. On ne saurait donc trouver mauvais que nous, qui faisons profession de la religion réformée, et avons tous ce bien d’être nés dans la France, royaume de sa nature le moins rigoureux qui fut oneques, et dont les sujets jouissent d’autant de libertés qu’il se peut, venions à faire ouïr nos plaintes sur tant d’outrages, violences et injustices qui nous sont faites tous les jours, et faites non point ici ou là, mais en tous les endroits du royaume, faites en un temps, sous un règne, qui moins en avoit d’apparence, qui plus nous devait d’espérance. Que plût à Dieu que ceux qui se sont pas mieux français que nous, se fussent contenus en modestie et amitié fraternelle, ou au moins civile avec nous, comme nature, comme Dieu même les y avait obligés. Nos déportements passés, cette longue et opiniâtre patience que nous avons montrée à souffrir tout ce qu’on a voulu nous dire et faire, suffit-elle point pour enseigner combien nous nous tairions volontiers ? Notre conscience aussi nous rend un témoignage véritable, et plein de consolation, que bien que ce ne soit, ni pour néant, ni pour peu, que nous nous écriions – encore est-ce à regret –, que nous découvrons au monde ces hontes de notre patrie, que nous faisons voir que ces Français, qui déjà l’espace de plus de trente-cinq ans ont tant bu de notre sang, n’en sont pas encore désaltérés. Et Dieu veuille qu’à ce coup au moins nos plaintes puissent profiter, Dieu veuille qu’elles puissent percer ces oreilles qui jusqu’aujourd’hui ont été si farouchement bouchées à nos gémissemnts, puissent amolir les cœurs de ceux qui, bien que compatriotes, ont tant haï notre conservation, quelque connaissance que leur ait pu donner le passé, que nous ne saurions périr qu’en leur compagnie, ne pouvons être enterrés que dans les masures de l’État. Dieu veuille que ces cœurs, voyant dans nos plaintes l’horreur des cruautés qu’ils nous ont fait souffrir, qu’ils nous font tous les jours souffrir, qu’ils nous menacent encore de nous faire plus longtemps souffrir, viennent à se ressouvenir qu’ils sont hommes, et sont Français, faisant profession particulière de courtoisie et d’humanité. » (I, pp. 428-429). C’est moi qui souligne.

609151. Id., p. 430.

610152. Id., pp. 431-432.

611153. Id., p. 433.

612154. Id., p. 434.

613155. Id., p. 480. Le parlement de Bordeaux, par la bouche du président Florimond de Raemond, ordonne l’exhumation du corps d’un petit enfant à Ozillac en Saintonge, et souhaite étendre la mesure à tous les corps de protestants, ensevelis depuis dix ans.

614156. Id., pp. 480-482 pour cette citation et la suivante. Sur relations entre cannibalisme et catholicisme dans la controverse eucharistique, voir en particulier F. Lestringant, Le Cannibale. Grandeur et décadence, Paris, Perrin, 1994, pp. 34-35.

615157. A.-P. Floquet, Histoire du parlement de Normandie, Rouen, E. Frère, 1840-1842, 7 vol., IV, p. 130.

616158. Id., p. 486.

5. L’édit, foisonnant et baroque

6171. H. Kretzer, « Remarques sur le droit de résistance des calvinistes français au début du xviie siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 123 (1977), p. 74.

6182. R. Nürnberger, Die Politisierung des französischen Protestantismus, Tübingen, J.C. B. Mohr, 1948, p. 132.

6193. É. Labrousse montre pour sa part que la révocation de ce même édit correspond en 1685 à la réaffirmation du principe (« Une foi, une loi, un roi ? ». La Révocation de l’édit de Nantes, Paris et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985.

6204. J. Wollenberg, Les trois Richelieu. Servir Dieu, le Roi et la Raison, Paris, F-X. de Guibert, 1995, p. 127.

6215. A. de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution (1856), Paris, NRF, « Idées », 1967, p. 242.

6226. A. Poirson, Histoire du règne de Henri IV, Paris, Didier, 1862-1867, 4 vol., II, p. 474.

6237. Thierry Wanegffelen, « Les chrétiens face aux Églises dans l’Europe moderne », Nouvelle Revue du Seizième Siècle 11 (1993), pp. 41-42.

6248. O. Christin, La paix de religion. L’Autonomisation de la raison politique au xvie siècle, Paris, Le Seuil, 1997, p. 74 sq.

6259. J. Courvoisier, De la Réforme au protestantisme, Paris, Beauchesne, 1977.

62610. D. Ligou, « Pourquoi la révocation de l’édit de Nantes », Un siècle et demi d’histoire protestante, (éd.) L. Hamon, Paris, Maison des sciences de l’homme, 1989, p. 32).

62711. O. Christin, « La coexistence confessionnelle, 1563-1567 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 141 (1995), p. 485.

62812. H. Hauser, Les sources de l’histoire de France, xvie siècle, vol. IV : Henri IV (1589-1610), Paris, A. Picard, 1915, p. 1.

62913. Nous citons ici à dessein l’édition fautive de P. de L’Estoile (1546 ?-1611), Mémoires et journal, II, (Henri IV et Louis XIII), Paris, Nouvelle collection des mémoires pour servir à l’histoire de France, 1837, II, p. 292-293.

63014. P. de L’Estoile (1546-1611), Mémoires-journaux, (éd.) G. Brunet, A. Champollion et al., Paris, Librairie des bibliophiles, 1875-1896, 12 vol., VII, p. 122 pour cette citation et la suivante. Ce qui intéresse le plus P. de L’Estoile, en fait, ce sont encore les histoires de loups ou de lycanthropes, sur lesquels ils revient plusieurs fois à l’automne-hiver 1598. Les Mémoires-journaux couvrent la période 1574-1610. L’Estoile appartient visiblement à un tiers parti, favorable à Henri IV.

63115. Pompes & ceremonies faitres à l’acte solennel auquel le roi jura publiquement la Paix, en la présence des Députés d’Espagne, décrites en une lettre adressée à un Gentilhomme d’Auvergne, par un sien Ami étant à Paris, Mémoires de la Ligue, (éd.) S. Goulart, Amsterdam, Arskée et Mercus, 1758, VI, pp. 632-633. P. de l’Estoile rapporte exactement la même cérémonie, en termes comparables.

63216. M. de Béthune, duc de Sully, mentionne au nombre des projets d’Henri IV le « développement du projet de pacification générale, et de confédération européenne » en 1607. Sully aurait proposé à Henri IV de « former un corps commun de république chrestienne, tousjours pacifique dans elle mesme, qui soit composée de tous les Estats, royaumes, républiques et seigneuries, faisans profession du nom de Jésus Christ, dans l’Europe ». Tout en veillant à « tels esgards, tempéramens et assaisonnemens que chascun des associez y puisse trouver son contentement avec des seuretez suffisantes pour les faire vivre en repos et leurs peuples aussi ». Ce beau projet est, certes, dirigé contre les Habsbourg, qu’il faudrait cantonner « dans le seul continent des Espagnes, enclos de mer de trois costez, et du quatriesme des monts pyrénées » (Mémoires des sages et royales œconomies d’Estat, Paris, Firmin Didot, 1837, 2 vol., II, pp. 212-215).

63317. N. Acq. Fr. 23 479 : « Édits, arrêts et autres actes concernans ceux de la Religion Prétendûe Réformée en France, depuis le mois d’avril 1598 jusques en l’An 1604 inclusivement », V, p. 357 sq. : « Harangue de Monsieur le chancelier de Bellièvre dans le parlement de Paris » (1599).

63418. P. de L’Estoile, op. cit., p. 138.

63519. Quelques jours plus tard, le 19 avril, Gabrielle donnait le jour à un fils, Alexandre, surnommé plus tard le chevalier de Vendôme.

63620. J.-L. Bourgeon, « L’édit de Nantes », Nantes dans l’histoire de la France, (éd.) A. Croix, Nantes, Ouest éditions, 1991, p. 67.

63721. Des placards sont cependant apposés sur la porte du château en 1561.

63822. P. Bois, (éd.), Histoire de Nantes, Toulouse, Privat, 1977, pp. 207-209 ; A. de Wismes, Les grandes heures de Nantes, Paris, Perrin, 1992, pp. 69-69 ; E. Leroux, Histoire d’une ville et de ses habitants. Des origines à 1914, Nantes, ACL, 1984, p. 43. Quant au lieu où a été promulgué le célèbre édit, l’on hésite entre la maison des Tourelles et le château. Alexandre, fils de Gabrielle d’Estrées, naît du reste au château le 19.

63923. Y.-M. Bercé, La naissance dramatique de l’absolutisme, 1598-1661, Paris, Le Seuil, 1992, p. 13.

64024. En janvier 1598, le roi est préoccupé par les troupes levées par Bouillon et La Trémoille. La Trémoille a levé l’année précédente trois régiments en Poitou, placés sous le commandement de Nesde, de Jonquières et Boisguérin. Ces derniers, contre toute attente, n’ont pourtant pas participé à la prise d’Amiens et sont restés en Poitou, sous prétexte de protéger la province des chefs ligueurs. Bouillon a levé ses troupes en Limousin et les a menées en Auvergne et en Gévaudan pour aider, dit-on, Ventadour à reprendre Mende, occupée par un rebelle, Montmorency-Fosseuse.

64125. A. Poirson, op. cit., II, p. 511 : « Le roi et le pays ne pouvaient donc se le dissimuler : le lendemain du jour où ils mettaient fin à la Ligue catholique par le désarmement du duc de Mercœur, ils allaient se trouver en présence d’une Ligue protestante. Une nouvelle guerre religieuse et politique attendait un État sortant de trente-huit années de guerre civile et étrangère, et arrivé à ce degré d’épuisement où une dernière crise suffit pour décider la mort. Le roi sauva à la France cette fatale épreuve en accordant l’édit de Nantes aux calvinistes. Le pacte qu’il conclut avec eux contenait des conditions pleines de danger pour l’avenir, du jour où le gouvernement cesserait d’être puissant et ferme. Mais, dans le présent, la paix était assurée, le pays pouvait se reprendre à la vie et à la prospérité : la sagesse de Henri allait au plus pressé ».

64226. Cité par É. Benoist, Histoire de l’Édit de Nantes, Delft, A. Beman, 1693-1695, vol. I, Préface générale, non paginé.

64327. Henri IV, Recueil des Lettres missives, (éd.) Berger de Xivrey, Paris, Imprimerie royale, 1843-1876, IV, p. 964.

64428. L’assemblée de Châtellerault ne disparaît pas tout de suite ; le brevet du 30 avril 1598 précise : « Permet sa Majesté […] aux députés de ladite religion assemblés en ladite ville de Châtellerault, de demeurer ensemble au nombre de dix en la ville de Saumur, pour la poursuite de l’exécution de son édit, jusqu’à ce que son dit édit soit vérifié en sa cour de parlement de Paris, nonobstant qu’il leur soit enjoint par ledit édit de se séparer promptement, sans toutefois qu’ils puissent faire au nom de ladite assemblée aucunes nouvelles demandes, ni s’entremettre que de la sollicitation de ladite exécution, députation et acheminement des commissaires qui seront pour ce ordonnés ». En pratique, l’assemblée, prorogée jusqu’à la réunion du parlement de Bordeaux, se maintiendra jusqu’en 1601.

64529. G. Déageant, « Mémoire touchant feu M. le chancelier de Calignon », 21 octobre 1630. P. Bayle évoque les origines dauphinoises de Charnier, et sa mort, emporté par un boulet au siège de Montauban en 1621. Puis il continue : « Il n’était pas moins dans son parti ministre d’État que ministre d’Église. On ne vit jamais un homme plus roide, plus inflexible, plus intraitable par rapport aux artifices que la cour mettait en usage pour affaiblir les protestants. Ce fut, dit-on, lui qui dressa l’édit de Nantes » (P. Bayle, Dictionnaire historique et critique, Rotterdam, M. Bohm, 1720, 4 vol., I, pp. 841-842). On se reportera ici à l’article ancien de A. Bernus, N. Weiss, « La rédaction de l’Édit et sa préparation par les députés des Églises réformées », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 305-324.

64630. J.-L. Bourgeon, op. cit., p. 76.

64731. É. Benoist, Histoire de l’Édit de Nantes, op. cit., I, p. 220.

64832. Id., ibid., p. 224 pour cette citation et la suivante.

64933. Id., p. 226.

65034. Id., livre 6, pp. 254-255.

65135. B. Cottret, Le Christ des Lumières. Jésus de Newton à Voltaire, 1680-1760, Paris, Le Cerf, 1990, p. 9 et présentation ; « La religion de Cromwell. Pour une histoire de la foi », Historiens et géographes, Histoire religieuse I, Tiré à part n° 341, octobre 1993, pp. 157-164 ; Calvin, biographie, Paris, J.-C. Lattès, 1995, p. 350.

65236. J.-L. Bourgeon, op. cit., p. 76. L’hypothèse d’une signature le 30 avril avait été avancée par P. E. Vigneaux, « La véritable date de l’édit de Nantes et des actes additionnels », Revue des Études Historiques 75 (1909).

65337. C’est du reste la date retenue comme probable par D. Ligou, Le protestantisme en France de 1598 à 1715, Paris, SEVPEN, 1968, p. 9.

65438. J.-P. Babelon, Henri IV, Paris, Fayard, 1982, p. 685.

65539. É. Benoist, Histoire de l’Édit de Nantes, op. cit., V, pp. 251-252.

65640. La liste des places de sûreté est donnée par C. Bergeal, A. Durrleman, Protestantisme et libertés en France au xviie siècle. De l’édit de Nantes à sa révocation, 1598-1685, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1985.

65741. L’on évoque ainsi l’édit de Beaulieu, le 6 mai 1576 : « En conséquence de l’édit fait sur la pacification des troubles de France, pour la diversité des religions par le roi Henri III au commencement de son avènement à la couronne, furent au mois de mai 1576 par lui exigées et établies, en tous les parlements, des chambres appelées de la justice composées de deux présidents et seize conseillers mi-partis, savoir la moitié catholiques, et la moitié de la Religion Prétendue Réformée ; et à cause de ce dites par aucune chambres mi-partie et par d’autres, chambres de l’édit pour juger et terminer en dernier ressort tous les procès civils et criminels entre ceux de ladite religion ; ou les procès qu’ils ont avec les catholiques […]. Auquel effet pour chaque chambre furent créés un président, et huit conseillers de ladite religion » (B. de La Roche Flavin, Treize livres des parlemens de France, Genève, Matthieu Berjon, 1621, p. 40).

65842. L’article 11 ne mentionne qu’un lieu de culte, l’article 6 des articles secrets porte ce chiffre à deux.

65943. A. Poirson, Histoire du règne de Henri IV, Paris, Didier, 1862-1867, 4 vol., II, pp. 480-481.

66044. J. Aymon, Tous les synodes nationaux des Églises réformées de France, La Haye, C. Delo, 1710, 2 vol., I, p. 219.

66145. L’union du Béarn et de la France est proclamée par Louis XIII le 31 décembre 1616, mais elle ne devient effective qu’avec l’occupation française et l’édit d’octobre 1620.

66246. C. Dartigue-Peyrou, La Vicomté de Béarn sous le règne d’Henri d’Albret, 1517-1555, Paris, Belles-Lettres, « Publications de la Faculté des Lettres de l’université de Strasbourg », 1934, p. 201.

66347. Le jeune Charles était proclamé roi de Castille et d’Aragon en 1516, à Bruxelles. En 1519, il devenait empereur. Henri de Valois, duc d’Anjou, frère cadet de Charles IX, est élu roi de Pologne en juin 1573. Mais il séjourne six mois à peine dans son royaume, de février à juin 1574, avant de revenir en France pour succéder à son frère.

66448. Il est Henri III de Navarre, avant de devenir Henri IV en France.

66549. Voir lettre d’Henri IV à M. de Villiers, son ambassadeur à Venise le 29 avril, exposant ses raisons.

66650. L. Soulice, « Le protestantisme béarnais en 1598 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 325-342 ; « Édit donné à Fontainebleau pour rétablir l’exercice de la religion catholique en Béarn » (15 avril 1599), Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 332-337 ; « Arrêt du conseil », Pau, 17 août 1599, Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 337-338 ; « Reiglement et déclaration du Roy sur certains articles de l’édict accordé à ses subjectz catholiques », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 338-342.

66751. B. Vogler, « En Alsace : orthodoxie et territorialisme », Histoire des protestants en France, Toulouse, Privat, 1977, p. 173.

66852. « Reiglement et déclaration du Roy sur certains articles de l’édict accordé à ses subjectz catholiques », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 338-342. Tout comme l’édit, ce texte est signé Du Plessis et Loménie.

66953. « Arrêt du conseil », Pau, 17 août 1599, Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 337-338.

67054. L’assemblée du clergé est cependant au courant, par plusieurs indiscrétions, de la création de chambres mi-parties (A. Lods, « L’édit de Nantes devant le parlement de Paris, 1599 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 48 (1899), p. 127).

67155. P. de Beloy, Conference des edicts de pacification, Paris, P. L’Huillier, J. Mettayer, 1600, préface, non paginé.

67256. P. Constant, De l’excellence et dignité des rois, Paris, J. Mettayer, 1598, poème final, non paginé.

67357. Id., ibid., p. 190.

67458. Id., p. 117.

67559. Id., p. 312.

67660. A. d’Aubigné, Histoire universelle, (éd.) A. Thierry, Genève, Droz, 9 vol., 1981-1995, IX, pp. 250-252, pour cette citation et la suivante, toutes tirées de J.-B. Legrain (1565-1642), Décade contenant la vie et gestes de Henry le Grand, Paris, J. Laquehay, 1614, p. 346. Né à Paris d’une famille noble des Pays-Bas, son père est conseiller au Châtelet. Proche d’Henri IV, conseiller et maître des requêtes de Marie de Médicis, il meurt à Montgeron, et est inhumé à Villeneuve-Saint-Georges.

67761. J.-B. Legrain, Décade, op. cit., p. 347.

67862. Beyoglu, sur la rive nord de la Corne d’Or : lieu de résidence des étrangers à partir du xvie siècle.

67963. J.-B. Legrain, Décade, op. cit., p. 348.

68064. Id., p. 349.

68165. Benoist est également l’auteur des Délais de Dieu dans la vengeance de ses élus, Amsterdam, H. Desbordes, 1687, et de Sermons sur divers sujets, Delft, H. de Krooneveld, 1698.

68266. É. Benoist, Histoire de l’Édit de Nantes, op. cit., préface, non paginé.

68367. Id., ibid., I, livre 7, p. 317.

68468. Id., I, livre 7, p. 321.

68569. « La plus grande gloire des souverains consistant à être l’image de Dieu, il ne faut jamais leur persuader qu’il soit indigne d’eux de traiter leurs sujets comme Dieu traite les hommes. Or Dieu ne fait point de difficulté de contracter avec les hommes, de s’obliger à eux, et de les obliger à lui par des conditions réciproques, et jamais il n’allègue le prétexte de sa grandeur, ou de la sujétion des créatures, pour éluder la force des traités où il est entré avec elles » (Id., I, livre 7, p. 326).

68670. Id., I, livre 7, pp. 314-315.

68771. B. Cottret, « Diplomatie et éthique de l’État. L’ambassade d’Effiat en Angleterre (1624-1625) », L’État baroque (éd.) H. Méchoulan, J. Cornette, Paris, Vrin, 1985, p. 231.

68872. J. Garrisson, Histoire des protestants en France, Toulouse, Privat, 1977, p. 117 sq.

68973. P. de Félice, « Comment l’édit de Nantes fut observé », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), p. 203.

69074. Id., p. 204.

69175. Id., ibid., p. 228.

69276. Michelet avait déjà précisé que l’édit, loin d’être la charte du parti réformé, marquait l’arrêt du protestantisme : « Par l’édit de Nantes, ils eurent la liberté de conscience, mais non de culte ». Pour préciser : « Le culte ne leur fut permis que dans leurs villes huguenotes et chez des seigneurs hauts justiciers. Les chambres à part pour les juger. On leur laissait pour huit ans leurs petites places d’asile » (J. Michelet, Histoire de France, Lausanne, Éditions Rencontre, 1965-1966, 12 vol., VII, pp. 452-453 pour l’ensemble de ces développements, achevés en 1854-1855).

69377. A. Poirson, Histoire du règne de Henri IV, Paris, Didier, 1862-1867, 4 vol., II, pp. 512-517.

69478. G. Hanotaux, Histoire du cardinal de Richelieu, Paris, Firmin Didot, 1893-1903, 3 vol., I, p. 526.

69579. Y. de La Brière, « Comment fut adopté et accepté l’édit de Nantes », Études 98 (1904), pp. 759-778 et 99 (1904), pp. 44-63.

69680. F. Garrisson, Essai sur les commissions d’application de l’édit de Nantes, Montpellier, P. Déhan, 1964, p. 27.

69781. Id., ibid., p. 27.

69882. Anon., De la concorde dans l’État par l’observation des Édits de pacification, Paris, au Palais, 1599, p. 22.

69983. J. Garrisson, Henri IV, Paris, Le Seuil, 1984, p. 280, pour cette citation et la suivante.

70084. R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV. Le problème du tyrannicide et l’affermissement de la monarchie absolue, Paris, Gallimard, 1964.

70185. Id., « L’édit de Nantes », The Huguenots and Ireland, (éd.) C. E. J. Caldicott, H. Gough, J.-P. Pittion, Dun Laoghaire, Glendale Press, 1987, p. 30.

70286. Id., Les institutions de la France sous la monarchie absolue, 1598-1789, Paris, PUF, 1974-1980, 2 vol., I, p. 300 sq. L’ordre protestant suit, dans l’énumération de Roland Mousnier, la noblesse, les anoblis, les bourgeois, le commun et le clergé catholique.

70387. D. C. Margolf, « Adjudicating Memory : Law and Religious Difference in Early Seventeenth-Century France », Sixteenth-Century Journal 27 (1996), pp. 399-418.

70488. Id., L’homme rouge ou la vie du cardinal de Richelieu, Paris, R. Laffont, 1992.

70589. J. Carbonnier, « Sociologie et psychologie de l’Édit de Révocation », La Révocation de l’édit de Nantes et le protestantisme français en 1685, (éd.) R. Zuber, L. Theis, Paris, Société de l’Histoire du Protestantisme Français, 1986, p. 32.

70690. É. Labrousse, « Une foi, une loi, un roi ? ». La révocation de l’édit de Nantes, Paris et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985, p. 28 ; J. Garrisson, L’édit de Nantes et sa révocation. Histoire d’une intolérance, Paris, Le Seuil, 1985, p. 16.

70791. D. Crouzet, article « édit de Nantes », Dictionnaire de l’Ancien Régime, (éd.) L. Bély, Paris, PUF, 1996, p. 469.

70892. Y. de La Brière, « Comment fut adopté et accepté l’édit de Nantes », Études 99 (1904), p. 61.

70993. Il poursuivait : « Il y en a deux autres principales en Europe ; la paix d’Augsbourg, accordée aux Luthériens du Saint-Empire par Charles Quint, en 1555 ; la “Lettre de Majesté”, octroyée en 1609 par l’empereur Mathias à ses sujets de Bohême. En France, nombreuses avaient été les paix de religion depuis 1562. Le plus semblable à l’édit de Nantes est l’édit de Poitiers, de 1577, dont bon nombre d’articles sont passés tout entiers dans celui de Nantes. La grande différence, c’est que l’édit de Nantes a duré, à cause de la lassitude et de l’impuissance des belligérants » (R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV, op. cit., pp. 127-128). Charles Quint avait été contraint d’accepter à contrecœur la paix religieuse d’Augsbourg le 25 septembre 1555. Entre luthériens et catholiques, un principe régna en maître : les sujets devaient adopter la religion du prince, selon le principe cujus regio, ejus religio :. (Les villes libres impériales et les États ecclésiastiques catholiques échappaient toutefois à la règle). La paix d’Augsbourg mettait effectivement fin aux guerres de religion en Allemagne. Mais l’empereur Rodolphe devait être moins heureux : en 1609, il accordait la liberté religieuse à la Bohême, par sa Lettre de Majesté. Les protestants recevaient le droit de construire leurs écoles et leurs temples. Ce fut un tollé : Mathias, élu roi de Hongrie en 1608, écarte Rodolphe du trône et lui succéde officiellement en 1612. L’empereur Ferdinand II conduit une politique de reconquête catholique dynamique qui provoque la riposte des nobles calvinistes de Bohême. C’étaient en 1618 les débuts de la guerre de Trente ans. La France fut plus heureuse que l’Empire car la reprise des guerres religieuses en 1620 n’entraîna pas un embrasement comparable. Le régime de l’édit de Nantes, certes chaque jour plus précaire, dura jusqu’en 1685. Pour une comparaison entre la France et l’Allemagne, voir en particulier les analyses de K. J. Seidel, « Zentrale Ständevertreutung und Religionsfrieden in Deutschland und Frankreich (1555-1614), Deutschland und Frankreich in der frühen Neuzeit, Festschrift für Hermann Weber zum 65. Geburstag, (éd.) H. Durchhardt, E. Schmitt, Munich, Oldenburg, « Ancien Régime, Aufklärung und Revolution », 1987, pp. 187-220.

6. Le temps de l’édit

7101. AN, U 769, fol. 215- : « Harangue de maître Antoine Guyot […], président de la chambre des comptes, du 1er juin 1598 ».

7112. Id., fol. 216.

7123. Id., fol. 217.

7134. Anon., Sur l’Édit du mois d’avril 1598 publié le 25 février 1599, sl., nd., p. 19.

7145. Giovanni Botero avait précisément consacré un traité à la « raison d’État », Della ragione di stato (1589). Il distinguait la bonne raison d’État du machiavélisme cynique. Or l’ouvrage est précisément traduit en français cette année 1598. Sur cette notion, voir M. Senellart, Machiavélisme et raison d’État, Paris, PUF, 1989 ; M. Cottret, « Raison d’État et politique chrétienne entre Richelieu et Bossuet », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 138 (1992), pp. 515-536 ; Y.-C. Zarka, (éd.) Raison et déraison d’État, Paris, PUF, 1994.

7156. Est-il possible de mentionner l’État dans le cas anglais ? Kenneth Dyson y voit une aberration (K. Dyson, « England, an aberrant case », The State Tradition in Western Europe : A Study of An Idea and an Institution, Oxford, M. Robertson, 1980, pp. 36-44) ; R. Mandrou, L’Europe « absolutiste ». Raison et raison d’État, 1649-1775, Paris, Fayard, 1977, p. 9.

7167. P. de Félice, « Comment l’édit de Nantes fut observé », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), p. 204.

7178. Anon., De la concorde dans l’État par l’observation des Édits de pacification, Paris, au Palais, 1599, p. 8. L’ouvrage est attribué à Maître Ribbier, avocat au parlement de Paris.

7189. Id., ibid., p. 15.

71910. M. Turchetti, Concordia o tolleranza ? F. Bauduin e i « Moyenneurs », Milan, F. Angeli, 1984.

72011. Cité par R. H. Bainton, Michel Servet, hérétique et martyr, Genève, Droz, 1953, p. 22.

72112. L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, pp. 76-77. La mise en garde s’adresse à Feuquerolles. C’est moi qui souligne.

72213. O. Chaline, article « parlements », Dictionnaire de l’Ancien Régime, (éd.) L. Bély, Paris, PUF, 1996, p. 960 sq.

72314. C’est le fameux édit de la « paulette », qui prévoit le versement d’un droit annuel et d’un droit de mutation sur les offices (voir R. Mousnier, La vénalité des offices sous Henri IV et Louis XIII, Paris, PUF, 1971, 2e édition).

72415. A. Jouanna relève l’expression en 1602 (article « noblesse, noblesses, Dictionnaire de l’Ancien Régime, op. cit., p. 889.

72516. G. Zeller, Les institutions de la France au xvie siècle, Paris, PUF, 1987, p. 147.

72617. B. Cottret, « Le Roi, les Lords et les Communes. Monarchie mixte et états du royaume en Angleterre (16e-18e siècle) », Annales ESC 41 (1986), pp. 127-150.

72718. Une ordonnance de 1345 le dote d’un personnel stable et spécialisé.

72819. G. Zeller, op. cit., pp. 147-148.

72920. B. de La Roche Flavin, Treize livres des parlemens de France, Genève, Matthieu Berjon, 1621, p. 921. L’ouvrage est dédié à l’archevêque de Toulouse, Louis de La Vallette, et se recommande de Loyseau.

73021. M. de Marillac, « Traité de la Cour de Parlement de Paris », AN, U 928, fol. 19. Cité par M. De Waele, « Une question de confiance ? Le parlement de Paris et Henri IV, 1589-1599 », Ph. D., McGill, 1995, p. 19.

73122. « L’homme étant créé pour vivre, non comme les herbes et les plantes, ne même comme les bêtes brutes vivant sensuellement, mais selon la raison colloquée en l’entendement, propre, partie à la spéculation et contemplation, partie à l’action, est participant de deux vies, l’une desquelles gît en la contemplation des choses du tout séparées du corps, et l’autre en l’action d’icelui. Desquelles avec Laplace en son traité de la vocation (P. de La Place, Traité de la vocation et manière de vivre, Paris, F. Morel, 1561), nous tirons cette division générale des états ou professions, les unes consistant en la spéculation et théorique et les autres en l’action et pratique. Les dernières consistent, ou en office privé, c’est-à-dire exercé par personnes privées, ou bien en office public exercé par personnes publiques. L’office privé consiste, partie en office économique, c’est-à-dire domestique, comme en la conduite et gouvernement de femme, enfants, maison et famille ; partie en autre office, et manière de vivre en général de personnes privées et non aucunement publiques, comme sont les arts mécaniques et métiers. L’office public consiste, partie en règlement de l’intérieur, partie de l’extérieur, à savoir en l’état ecclésiastique pour régir l’intérieur et conscience des hommes, et en l’état politique, institué pour la paix et tranquillité extérieure et corporelle. L’état politique s’exerce partie sans armes, et partie par armes : celui des armes est exercé par officiers militaires, celui qui s’exerce sans armes par magistrats, partie non souverains, partie souverains, concernant la justice et finances. Les souverains pour la justice sont nos parlements en France ». (Id., ibid., Chapitre 1 : « De la source et division des professions, estats et magistratures jusques aux souverains », pp. 1-2).

73223. Id., p. 7. L’auteur insiste cependant sur le fait que la sédentarisation du parlement de Paris remonte à Philippe le Bel.

73324. « Les parlements anciennement étaient les assemblées des princes, officiers de la couronne, prélats et plus grands seigneurs et notables personnages de l’Église et de la noblesse du royaume, pour délibérer des affaires d’État et faire justice souverainement aux sujets d’icelui » (Id., p. 3).

73425. Id., pp. 28-29.

73526. Id., p. 29. L’auteur évoque en particulier la possibilté de l’appel comme d’abus. Il détaille aussi les différentes chambres du parlement de Paris : la grand-chambre ou chambre dorée, chambre des enquêtes, des requêtes, chambre criminelle à La Tournelle, chambre de l’édit.

73627. Id., p. 892.

73728. M. de L’Hospital, Œuvres complètes, Genève, Slatkine, 1968, 5 vol., I, p. 360.

73829. Id., p. 893.

73930. Id., p. 894.

74031. Anon., De la concorde, op. cit., p. 22.

74132. É. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964, 3 vol., II, planche 16, au regard de la page 144. Il semble vraisemblable que la gravure se rapporte à un autre événement du règne.

74233. É. Labrousse, « Les protestants sous le régime de la tolérance », Histoire de la France Religieuse, xive-xviiie siècle, (éd.) J. Le Goff, R. Rémond, Paris, Le Seuil, 1988, p. 444. Jan Luyken ou Luiken (1649-1712) est également un observateur attentif des coutumes juives ou du monde de l’enfance (voir S. Schama, L’embarras de richesses. La culture hollandaise au siècle d’or, Paris, NRF, 1987, en part. p. 642 et 768).

74334. La légende d’un roi non-absolutiste se retrouve implicitement dans une autre gravue, du xviiie siècle cette fois-ci. Guillaume d’Orange, devenu Guillaume III d’Angleterre, y a les traits d’Henri IV et de Marc Aurèle (Composition allégorique de G. Debrié, présentée par B. Cottret, La Glorieuse révolution d’Angleterre, 1688, Paris, Gallimard, 1988, illustration n° 29). Sur le reflux des théories contractuelles avec Henri IV, voir les remarquables analyses de R. Descimon et A. Guéry, « Un État des temps modernes ? », L’État et les pouvoirs, (éd.) J. Le Goff, Paris, Le Seuil, 1989, Histoire de la France, (éd.) A. Burguière, J. Revel, II, en particulier p. 185 et p. 195.

74435. L. Séguier, frère d’Antoine, et doyen de Notre-Dame. Sur les Séguier, voir le remarquable essai de D. Richet, De la Réforme à la Révolution, Paris, Aubier, 1991, pp. 155-284.

74536. Collection des procès-verbaux des assemblées générales du clergé de France depuis 1560 jusqu’à présent, Paris, 1767, 8 vol., I, p. 653. F. J. Baumgartner, « The Catholic Opposition to the Edict of Nantes », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 40 (1978), pp. 34-43.

74637. L’opposition du parlement de Paris à cette mesure précède la signature même de l’édit de Nantes. Le premier président Achille de Harlay (1536-1616) proclame dès mars 1598 son opposition à la présence d’officiers huguenots (voir M. De Waele, op. cit., p. 377).

74738. P.-V. Palma-Cayet, Chronologie septennaire de l’histoire de la paix entre les roys de France et d’Espagne, Paris, 1607, pp. 46-47. Converti à la Réforme, et élève du célèbre Ramus, un temps précepteur du jeune Henri de Navarre, Palma Cayet aurait abjuré en 1595. François de Bonne, duc de Lesdiguières (1543-1626), homme de guerre et diplomate, deviendra lieutenant général du gouvernement du Dauphiné. Il se retourne contre ses coreligionnaires à la fin de sa vie et abjure le calvinisme au profit de la religion du roi.

74839. Il s’en explique dans sa lettre du 17 août 1598 au duc de Luxembourg.

74940. J.-A. De Thou, Mémoires, Mémoires pour servir à l’histoire de France (éd.) Michaud, Poujoulat, vol. XI, Paris, 1838, p. 371.

75041. Cité par Y. de La Brière, « Comment fut adopté et accepté l’édit de Nantes », Études 99 (1904), p. 54.

75142. La Houssaye, Lettres du cardinal d’Ossat, Amsterdam, P. Humbert, 1708, 5 vol., III, p. 172.

75243. La réunion est mentionnée par le représentant des Provinces-Unies en France, Lettres et négociations de Paul Choart, seigneur de Buzenval, ambassadeur ordinaire de Henri IV en Hollande, et de François d’Aerssen, agent des Provinces-Unies en France (1598-1599), Leyde, 1846. Voir Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 2 (1852), p. 29 sq.

75344. Du Plessis, Mémoires, IX, p. 200.

75445. Il semble bien qu’il s’agisse d’une mise à l’écart. Encore que les talents diplomatiques de la famille Séguier soient indéniables. Mais Henri IV ne pouvait-il craindre l’influence de Louis, doyen de Notre-Dame, sur son frère Antoine, pour répercuter les appréhensions du clergé devant l’édit ? C’est l’interprétation de P. de l’Estoile. D. Richet (op. cit., pp. 251-252) conforte largement cette appréciation, en relevant toutes les mentions défavorables à l’édit de Nantes dans la correspondance d’A. Séguier (AN, KK 1373). Cette interprétation n’apparaît cependant pas dans son journal (BNF, Ms fr 18039). A. Séguier (1552-1624) avait pu intégrer le parlement de Tours en 1590 grâce à la protection spéciale du roi.

75546. La Force, Mémoires, Paris, Charpentier, 1843, 4 vol., I, p. 299. Jacques Nompar Caumont de La Force est nommé en 1593 gouverneur du Béarn et vice-roi de Navarre. Il est encore aux côtés d’Henri IV lors de son assassinat.

75647. Id., ibid., p. 301.

75748. F. d’Aersen, 22 février 1599, « Vérification et enregistrement de l’édit de Nantes », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 2 (1854), tome 2, p. 33. Sur les capucins, voir B. Dompnier, « Les étapes de l’expansion des capucins en Europe à l’époque moderne (1600-1750) », Moines et monastères dans les sociétés de rite grec et latin, (éd.) J.-L. Lemaitre, Genève, Droz, 1996, pp. 139-155. L’on trouve une bonne illustration de leur réputation négative dans le pamphlet de P. Dumoulin, Le capucin, Sedan, P. Jannon, 1641.

75849. A. Lods, « L’Édit de Nantes devant le parlement de Paris », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 48 (1899), pp. 124-138. Étude d’AN : XIA 8640 sq. Voir également E. D. Glasson, Le parlement de Paris. Son rôle politique depuis le règne de Charles VII jusqu’à la révolution (1901), Genève, Slatkine, 1974, p. 95 sq., J. H. Shennan, The Parlement of Paris, Ithaca (N. Y.), Cornell University Press, 1968, p. 237.

75950. J.-B. Legrain, Décade contenant la vie et gestes de Henry le Grand, Paris, J. Laquehay, 1614, p. 712.

76051. Lettre d’Aerssen, 21 janvier 1599, « Vérification et enregistrement de l’édit de Nantes », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 2 (1853), p. 32. L’article utilise en particulier la correspondance diplomatique de Paul Choart, seigneur de Buzenval, ambassadeur d’Henri IV en Hollande et de François d’Aerssen, agent des Provinces-Unies en France. Buzenval est un ami de Duplessis ; quant à Francis d’Aerssen, il vient pour la première fois en France en 1594 ; il y revient à vingt-six ans pour accompagner Justin de Nassau et Oldenbarnevelt pour protester contre la paix franco-espagnole. Il est à Nantes en avril 1598.

76152. N. Acq. Fr. 23 479, p. 219-224 : « Les paroles que le Roi a tenues aux députés du Parlement de Paris le 7 janvier 1599 pour la vérification de l’Édit de Nantes » ; cf. R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV, Paris, NRF, 1964, p. 334 sq.

76253. N. Acq. Fr. 23 479, p. 219 sq.

76354. N. Acq. Fr. 23 479, p. 219. Ce texte est intégralement rapporté dans Henri IV, Recueil des Lettres missives (éd.) Berger de Xivrey, Paris, Imprimerie royale, 1843-1876, 9 vol., V, pp. 89-94, et par R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV. Le problème du tyrannicide et l’affermissement de la monarchie absolue, Paris, Gallimard, 1964, pp. 334-337.

76455. Aerssen à Oldenbarnevelt, 13 janvier 1699, « Vérification et enregistrement », op. cit., p. 31.

76556. Henri IV, Lettres et missives, op. cit., V, pp. 89-90.

76657. R. Mandrou, Magistrats et sorciers en France auxviie siècle, Paris, Plon, 1968, p. 172.

76758. L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622 (1859), Genève, Slatkine, 1970, p. 188 sq. L’exemplaire original a été détruit en 1628 lors de la prise de La Rochelle.

76859. R. Patry, Philippe Duplessis-Mornay, un huguenot homme d’État, 1549-1623, Paris, Fischbascher, 1933, p. 377.

76960. BNF, N. Acq. Fr. 23 479, p. 297 sq. : « Cahier dressé en l’assemblée de Châtellerault, présenté par les sieurs de Coudray et de Cazes, députés près du Roy, et répondu à Blois au Conseil d’État le 21. Aout 1599 ». L’on adresse à Henri IV des « plaintes et remontrances », présentées « en toute humilité » au nom de ses « très humbles sujets et serviteurs ». Après avoir souligné l’intérêt de la première mouture du texte, les protestants regrettent sa version finale et définitive, jugée ambiguë « tant en l’exercice de la religion qu’en l’administration de la justice ». S’ensuivent alors plusieurs objections, avec les réponses apportées par le roi : 1) sur la fin de l’article 3 proscrivant le prêche ou l’exercice réformés dans des églises ou maisons d’ecclésiastiques, les protestants craignent que cette interdiction ne s’étende aux « fiefs et seigneuries desdits ecclésiastiques ». Le roi répond que l’objection est largement couverte par l’article 9 qui permet la « continuation de l’exercice de ladite R. P. R. ès villes et lieux où il doit être continué ». 2) sur la fin de l’article 9 « ces mots par eux établis » de crainte qu’ils ne permettent de réduire le nombre de lieux où l’on peut célébrer le culte réformé. La réponse officielle coupe court à toute interprétation négative : « Les termes de l’article 9 sont assez clairs, sans qu’il soit besoin entrer en aucune déclaration d’iceux, n’y ayant apparence que les commissaires dont sa majesté a fait élection pour la connaissance qu’elle a de leur expérience et intégrité, qui ont été agréés par les suppliants, y apportent aucune interprétation captieuse ou contraire à ce qui est du vrai sens et intention de l’édit, laquelle leur a été assez déclarée par les instructions qui leur ont été données ». 3) Sur l’article 11 limitant le second lieu d’exercice par bailliage, en excluant les évêchés et archevêchés ainsi que les seigneuries ecclésiastiques. 4) sur la disparition de la mention du rebaptême des enfants, déjà baptisés dans la religion protestante. La réponse est rassurante : « La défense de réitérer le baptême n’a été employée dans l’article 18 de l’édit, comme chose réprouvée par les ecclésiastiques ; même, est arrivée si rarement qu’il n’a été besoin d’en faire loi, mais où il y aurait plainte par ci-après, sa Majesté y pourvoira ». 5) Sur la disparition de la liberté du travail lors des fêtes de l’Église romaine « à huis clos et boutique fermée et sans scandale » (addition à l’article 20). Le roi reste ferme, afin d’éviter « tout sujet de contention » dans la population. 6) Contre restriction de l’« impression », de la « vente » et de l’« usage » de livres protestants dans les lieux où l’exercice de la religion réformée n’est pas permis (article 21). 7) Les huguenots s’inquiètent de la disparition de l’article 27 de la clause interdisant, dans les lettres d’offices, la mention de la religion catholique. Réponse : Cela serait inutile vu les directives déjà données par le précédent chancelier. 8) Sur l’article 30 qui prévoit qu’une chambre de justice au parlement de Paris n’admette qu’un seul protestant à la fois parmi les conseillers, au détriment des justiciables réformés. Refusé. 9) Sur l’article 37 : demande que le substitut du procureur général soit de la religion. Refusé. 10) sur l’article 34 : contre les exceptions excluant les réformés de toute affaire concernant des ecclésiastiques. 11) Inquiétude devant le retard pris à établir les chambres de justice, du fait des lenteurs des parlements. 12) Sur l’article 71 privant les enfants nés à l’étranger de leur privilège de « régnicole » s’ils ne reviennent pas dans le royaume.

77061. La Houssaye, Lettres du cardinal d’Ossat, Amsterdam, P. Humbert, 1708, 5 vol., III, pp. 316-334. En 1596, il avait déjà expliqué sa contrariété au représentant de la France, Arnaud d’Ossat.

77162. É. Rabut, Le roi, l’Église et le temple. L’exécution de l’Édit de Nantes en Dauphiné, Grenoble, La Pensée sauvage, 1987, p. 212.

77263. Id., ibid., p. 211. L’image solaire remonte au moins à la Rome antique. Elle gagne en extension au xive siècle, et plus encore au siècle suivant lorsque Louis XI crée l’écu au soleil (R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, 1589-1715, Paris, Robert Laffont, 1995, 2 vol., I, pp. 158-159).

77364. Id., pp. 209-210.

77465. É. Rabut, op. cit., pp. 9-47.

77566. J. Boutier, A. Dewerpe, D. Nordman, Un tour de france royal. Le voyage de Charles IX (1564-1566), Paris, Aubier, 1994, p. 8 : « Que signifie exactement, dans cette France du xvie siècle, l’expression “gouverner en voyageant” ? ».

77667. L’édit d’Amboise autorise le culte protestant à certaines conditions ; les commissaires doivent veiller à son application, et à cet effet, ils reçoivent l’injonction de « convoquer et assembler les officiers, capitaines, majeurs, échevins et tel autre nombre des principaux habitants », afin de vérifier la « vérité de la chose », autrement dit l’observance de la loi. Il s’agit de veiller à l’application scrupuleuse de ses articles, de « point en point ». (En 1548, la révolte de la gabelle en Guyenne amorce un processus, confirmé par les édits de pacification ; dès l’édit d’Amboise, en 1563, l’usage se répand d’envoyer des commissaires en province, députés deux par deux. La procédure des commissaires exécuteurs est déjà prévue par la déclaration royale du 3 mai 1563 organisant l’exécution de l’édit d’Amboise. Voir la Commission expédiée par le roy pour envoyer par les provinces de ce royaume certains commissaires pour faire entretenir l’edict et traicté sur la pacification des troubles advenus en iceluy /18 juin 1563/, Paris, 1563. Cité par É. Rabut, op. cit., pp. 12-13. Une pratique similaire suit l’édit de Poitiers en 1577. En 1595, pareillement, le maréchal d’Ornano et quelques autres étaient envoyés en Dauphiné pour veiller au rétablissement de la messe. Au moment de la publication de l’édit de Nantes, des commissaires sont déjà envoyés dans les pays d’élection pour le régalement de la taille : trois par généralité, incluant un conseiller d’État ou un maître des requêtes (M. Antoine, « Genèse de l’institution des intendants », Journal des Savants (1982), pp. 283-317 ; R. Mousnier, « État et commissaire. Recherches sur la création des intendants des provinces, 1634-1648 », La plume, la faucille et le marteau, Paris, PUF, 1970, pp. 179-199 ; B. Barbiche, « Les commissaires députés pour le régalement des tailles en 1598-1599 », Bibliothèque de l’École des Chartes 118 (1960), pp. 58-96 ; M. François, « Noblesse, réforme et gouvernement du royaume de France dans la deuxième moitié du xvie siècle », Actes du colloque L’Amiral de Coligny et son temps, pp. 301-312).

77768. F. Garrisson, Essai sur les commissions d’application de l’édit de Nantes, Montpellier, P. Déhan, 1964, p. 45.

77869. É. Rabut, op. cit., p. 47.

77970. M. Antoine, « Genèse de l’institution des intendants », op. cit., pp. 300-301.

78071. BNF, N. Acq. Fr 7180, fol. 139 : « « Commission aux gouverneurs des provinces pour se joindre avec les commissaires envoyés auxdites provinces pour l’exécution de l’édit de Nantes, mai 1599 ».

78172. Là où les Valois avaient souvent fait appel aux magistrats des cours provinciales, Henri IV dépêche, depuis Paris, des maîtres des requêtes et des conseillers d’État.

78273. BNF, Ms Fr. 3454, fol. 1 sq.

78374. D’autres possibilités s’offraient parfois : exercices de fief (articles 7 et 8), ou cultes de possession (article 9), lorsque l’on pouvait démontrer la poursuite du culte. Ce choix en apparence modeste des cultes de concession se révèle plus favorable à moyen terme : il limite les possibilités d’arguties ou de recours. Même si à long terme, il n’empêche pas les contestations. Palliant le déficit des exercices publics autorisés, certains exercices de fief s’accroissent démesurément, et se dotent de leur temple. En pratique la distinction entre les articles 7, 8 et 11 n’est pas aisée à maintenir : que dire des temples édifiés sur des terres seigneuriales ? Lorsque l’on appliquera l’édit à la rigueur, dans la seconde moitié du xviie siècle, l’on demandera leur destruction (voir F. Garrisson, Essai sur les commissions d’application de l’édit de Nantes, Montpellier, 1964, p. 85). Il en est ainsi à Amiens, par exemple, où, au milieu du ressentiment des catholiques, les huguenots construisent un édifice à Salouel, sur le fief de la famille Heucourt, à partir de 1612.

78475. Un exercice est autorisé à Guînes depuis 1601 par un brevet du roi.

78576. Voir AN, TT 240, 12 : Charenton, 1562-1682.

78677. N. Acq. Fr. 23 489. Cité par F. Garrisson, op. cit., p. 94.

78778. Jean, baron de Chandieu, né en 1566, est le fils aîné du célèbre ministre Antoine de La Roche Chandieu, qui avait présidé le premier synode des Églises Réformées de France à Paris.

7. Les applications de l’édit dans les parlements de province

7881. A. d’Aubigné, Histoire universelle, (éd.) A. Thierry, Genève, Droz, 9 vol., 1981-1995, IX, p. 255.

7892. É. G. Léonard Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964, 3 vol., II, p. 149.

7903. M. Greengrass, France in the Age of Henri IV. The Struggle for Stability, Londres, Longman, 1984, p. 83.

7914. Discours d’Henri IV à « Messieurs du Parlement », le 16 février 1699, N. Acq. Fr. 23 479, p. 228.

7925. Daniel-Rops, Histoire de l’Église, Paris, Fayard-Grasset, 1962-1965, VI : La Réforme catholique, pp. 209-210.

7936. La révocation, mais non ses modalités, sont en germe dans l’édit de Nantes qui prévoit en effet l’extinction future des différences religieuses, mais sans autoriser les persécutions, ni même la contrainte ecclésiastique.

7947. Henri IV, Recueil des Lettres missives, op. cit., III, p. 779 et IV, p. 623 : Lettre aux Églises réformées, 25 mai 1593 et lettre à M. Langlois, 25 juillet 1596.

7958. B. Bedos-Rezak, « Tolérance et raison d’État : le problème juif », L’État baroque, 1610-1652, (éd.) H. Méchoulan, Paris, Vrin, 1985, p. 248 sq.

7969. On en trouve copie dans les archives parlementaires d’Aix-en-Provence, A. D. Bouches-du-Rhône, B. 3343, fol. 1201 : « Ordonnance faite par le roy portant défence de ne laisser entrer dans ses royaumes aulcung Morisque ». Cette interdiction suit de près l’expulsion définitive des Morisques d’Espagne en 1609. Henri IV exprime clairement sa crainte de voir les musulmans transiter par Biscaye et la ville de Bayonne pour se fixer en France.

79710. R. Rémond, « La laïcité et ses contraires », Pouvoirs. Revue française d’études constitutionnelles et politiques, N° 75, (1995), p. 9.

79811. Le parlement de Toulouse prend toute son importance en 1420, lorsque Paris est occupé par les Anglais. À la fin de la guerre de Cent Ans, Bordeaux se dote à son tour de son parlement en 1463. Le Dauphiné, la Bourgogne et la Provence, à la suite de leur rattachement à la France obtiennent leur parlement à Grenoble en 1453, à Dijon en 1477 et enfin à Aix en 1501. L’Échiquier de Normandie ne tient encore qu’une seule session par an au xve siècle. En 1499, Louis XII le rend permanent et le dote de présidents et de conseillers résidant à demeure. Mais il faut attendre 1515 pour que François Ier élève au rang de parlement l’Échiquier de Normandie. De même, en 1554, Henri II transforme-t-il les Grands Jours de Rennes en parlement. En 1554, le parlement de Bretagne tient ses sessions soit à Rennes, soit à Nantes. Il se fixe à Rennes en 1561.

79912. Moins de mille individus à Nantes, environ trois cents à Rennes, moins encore dans les autres cas.

80013. J. Dewald, The Formation of a Provincial Nobility. The Magistrates of the Parlement of Rouen, 1499-1610, Princeton (N. J.), Princeton University Press, 1980, p. 49.

80114. Cité par A.-P. Floquet, Histoire du parlement de Normandie, Rouen, E. Frère, 1840-1842, 7 vol., IV, p. 135.

80215. Registres secrets du parlement, ibid., pp. 139-140.

80316. M. Meslin, Les Ariens d’Occident, 335-430, Paris, Le Seuil, 1967.

80417. A.-P. Floquet, op. cit., p. 153.

80518. SHPF, Ms 11 (1), fol. 12 sq. Le 18 août 1599, deux commissaires sont nommés par lettres patentes ; il s’agit de Le Camus, et de Le Roy d’Heudreville, côté protestant. Leur tâche principale sera l’octroi des cultes de concession (avril-mai 1600). Une nouvelle commission sous la régence de Marie de Médicis, en 1611, se chargera des questions de sépultures. Exercices de possession ou exercices de fief sont également fréquents en Normandie. Mais la limite entre ces deux types n’est pas toujours aisée à établir ; le syndic du clergé, le chanoine Gaude, se saisira du prétexte sous Louis XIV.

80619. Id., p. 268.

80720. D. Ligou, Le protestantisme en France de 1598 à 1715, Paris, SEDES, 1968, pp. 23-25.

80821. Avallon, archives municipales GG 130, 5. Cité par F. Garrisson, Essai sur les commissions d’application de l’édit de Nantes, Montpellier, P. Déhan, 1964, pp. 139-140.

80922. Eustache de Refuge, seigneur de Précy, maître des requêtes, intendant du Lyonnais en 1600.

81023. L’on admettait chrétiennement qu’il fallait « haïr » l’hérésie, mais « aimer les hérétiques pour favoriser leur conversion », à condition, certes, d’ôter « tous les moyens par lesquels elle se fortifie ». SHPF, Ms 846 (5) : extraits des mémoires d’É. Cruzeau.

81124. BNF, N. Acq. Fr. 23 479 : « Édits, arrêts et autres actes concernans ceux de la Religion Prétendûe Réformée en France, depuis le mois d’avril 1598 jusques en l’An 1604 inclusivement », p. 437 sq. : « Proposition du sieur de Refuge, conseiller au conseil d’État, faite au parlement de Bordeaux sur l’exécution de l’édit de Nantes l’an 1600 ».

81225. Leurs coreligionnaires de Libourne obtiennent en 1611 un temple dans le faubourg des Fontaines.

81326. N. Acq. Fr. 23 479 : « Édits, arrêts et autres actes concernans ceux de la Religion Prétendûe Réformée en France, depuis le mois d’avril 1598 jusques en l’An 1604 inclusivement », tome V, plaintes des huguenots, p. 491.

81427. Bibliothèque Mazarine, Ms 2595. Cité par F. Garrisson, op. cit., pp. 120-121.

81528. J. Delumeau, Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l’Occident d’autrefois, Paris, Fayard, 1989, p. 90.

81629. BNF, N. Acq. Fr. 23 479, p. 443 sq. : « Procès verbal des commissaires députés par le roi pur l’exécution de l’édit de pacification dans le ressort du parlement de Bordeaux, touchant l’exercice de la religion catholique, tant dans la ville de Saint-Jean d’Angély, Royan, Soubise, Barbezieux, Saujon, etc., du 3 septembre 1600 ».

81730. « [L’article 45 des articles secrets] défend de faire aucunes recherches pour les enterrements de ceux de la Religion Prétendue Réformée par ci-devant faits aux cimetières des catholiques, prétendant ceux de ladite religion que ce mot de “ci-devant” se doit entendre du jour qu’il leur aura été pourvu de place pour enterrer leurs morts, étant cet édit un traité et un contrat qui consiste en exécution réciproque, et que le roi prévoyant bien qu’il pourrait arriver du scandale si l’on les chassait des cimetières des catholiques, avant que l’on leur eût pourvu d’autres cimetières, n’a pas voulu que l’on attendît la venue des commissaires pour y pourvoir ». N. Acq. Fr. 23 479, p. 368 sq. : « Mémoire des difficultés survenues à l’exécution de l’édit, envoyé par les commissaires du mois d’août 1600 ». Les Plaintes des Églises Réformées de France avaient déjà dénoncé en 1597 la sauvagerie de ces exhumations (voir chapitre 5).

81831. F. Garrisson, op. cit., p. 150.

81932. Méry de Vic (†1622), seigneur d’Ermenonville, avait été délégué en Languedoc. Président du parlement de Toulouse, conseiller d’État, il est intendant à Lyon en 1597 et examine la dette de la ville. Ambassadeur auprès des cantons suisses en 1600. À la fin de sa vie, il est nommé garde des Sceaux (décembre 1621). Ennemond Rabot, (†1603) seigneur d’Illins, de Cornillon et de Fontant : conseiller au parlement de Grenoble en 1570, premier président du parlement de Grenoble, rallié très tôt à Henri IV. En compagnie de Lesdiguières, ces hommes avaient arbitré le différend entre la noblesse et le tiers état au sujet de la taille en Dauphiné (voir V. Chomel, Histoire du Dauphiné, (éd.) B. Bligny, Toulouse, Privat, 1973, pp. 234-239).

82033. N. Acq. Fr. 23 479, p. 259 sq. Les instructions pour le Dauphiné sont fournies in extenso par É. Rabut, Le Roi, l’Église et le temple. L’exécution de l’édit de Nantes en Dauphiné, Grenoble, La Pensée sauvage, 1987, pp. 51-55. BNF, N. Acq. Fr. 23 479, p. 283 sq. : Instruction au sieur de Vic, conseiller d’État, pour qu’il présente l’édit au parlement de Grenoble. Le texte commence par rappeler le précédent de l’enregistrement de l’édit par le parlement de Paris (4 août 1599, signé Henri et Jean Forget, conseiller d’État et président du parlement de Paris).

82134. Les présidents et conseillers du parlement de Grenoble participent tous à ses délibérations.

82235. Archives Isère, B 2341, fol. 197 sq. Cité par É. Rabut, op. cit., p. 16.

82336. Au nombre de douze : Grenoble, Fort-Barraux, Die, Nyons, Montélimar, Livron, Embrun, Gap, Serres, Puymaures, Exilles, Tallard. Voir F. de Dainville, « Cartes des places protestantes en 1620 », Journal des Savants 1968, pp. 214-243.

82437. É. Rabut, op. cit. L’auteur utilise la « Minute du procès-verbal faict en Daulphiné sur l’exéqution de l’édict de Nantes par Messeigneurs les commissaires deputez par le roy a cest effect l’an 1599 », acheté par Pierre Saint Olive en 1913, et acquises par les Archives de l’Isère en 1973. Ce document porte sur la période qui va du 26 octobre 1599 au 6 février 1601. Il est de la main de l’un des commissaires, Jean-Antoine Putod, notaire et secrétaire d’Ennemond Rabot, seigneur d’Illins, et couvre trois cahiers. Il faut y adjoindre la « Correspondance ecclésiastique » de Genève.

82538. Cité par É. Rabut, op. cit., p. 60.

82639. Voici le détail de leur tour du Dauphiné : Die (4-8 novembre), Saillans (9 novembre), Crest (9-10 novembre), Montélimar (12-14 novembre), Loriol (14-15 novembre), Valence (15-16 novembre), Romans (16-17 novembre), Saint-Marcellin (17-19 novembre), Beaurepaire (20-21 novembre), Vienne (21-22 novembre).

82740. Id., ibid., p. 61.

82841. Voir le beau livre récent d’A. Corbin, Les Cloches de la terre, Paris, Albin Michel, 1994, p. 98 sq.

82942. P. 195.

83043. É. Rabut, op. cit., p. 24.

83144. Nous nous référons toujours à l’édition fournie par É. Rabut, op. cit., pp. 207-227.

83245. P. 209.

83346. É. Rabut, op. cit., p. 211

83447. P. 215.

83548. P. 216.

83649. P. 217.

83750. P. 217.

83851. P. 220.

83952. P. 224.

84053. P. 224.

84154. R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV. Le problème du tyrannicide et l’affermissement de la monarchie absolue, Paris, Gallimard, 1964, p. 320.

84255. Nyons, archives municipales BB 12. Cité par É. Rabut, op. cit., p. 38.

84356. J. Pugh, « Social Welfare and the Edict of Nantes » : Lyon and Nîmes », French Historical Studies 1974, pp. 349-376.

84457. P. 80.

84558. P. 90.

84659. P. 93.

84760. Cité par É. Rabut, op. cit., p. 77.

84861. Id., ibid., p. 78.

84962. P. 87.

85063. P. 88.

85164. Id., p. 69.

85265. Id., p. 73.

85366. Id., pp. 76-77.

85467. P. 89.

85568. Cité par É. Rabut, op. cit., p. 29.

85669. Id., ibid., p. 65.

85770. Id., p. 66.

85871. Id., p. 68.

85972. Id., pp. 105-106.

86073. G. Snyders, La pédagogie en France aux xviie et xviiie siècles, Paris, PUF, 1965.

86174. Vers 1601-1602, les commissaires cessent leurs travaux. Ils reçoivent encore des suppliques : litiges sur l’attribution des cimetières ou sur l’usage des cloches. Dix ans plus tard, l’assemblée politique de Saumur (mai-septembre 1611) souligne les difficultés rencontrées dans l’application de l’édit – en dépit de sa confirmation par Marie de Médicis le 22 mai 1610. Une nouvelle commission est nommée pour le Dauphiné : Lesdiguières, Artus Prunier de Saint-André et François Dufaure se voient adjoindre le protestant Charles Ducros, président de la chambre de l’édit. Au printemps 1614, les commissaires se déplacent à Saint-Marcellin, Romans, Valence, Die et Grenoble. De 1614 à 1616, l’action menée par des hommes permet de dresser un rapide bilan de l’édit de Nantes.

86275. Henri IV avait envoyé, en tant que roi de France et de Navarre, et comte de Provence, trois lettres de jussion au parlement d’Aix pour obtenir l’enregistrement de l’édit – elles provenaient respectivement de Paris, le 31 décembre 1599, le 29 janvier 1600, et de Lyon, le 17 juillet (A. D. Bouches-du-Rhône, B. 3340, fol. 796 sq.). Sur la résistance du parlement, voir en partiiculier BNF, N. Acq. Fr. 23 479, p. 407 sq. : « Délibération de la cour de parlement d’Aix sur la vérification de l’édit de pacification, 31 juin 1600 » et p. 411 sq. : Remontrances. Le parlement d’Aix adresse au roi plusieurs remontrances, auxquelles Henri IV répond le 11 décembre. Elles portent en particulier sur la constitution d’une chambre mi-partie à Grenoble, habilitée à juger des causes du ressort d’Aix. Les parlementaires provençaux font ressortir les dangers de cette mesure, mais succès : « C’est ouvrir, disent-ils, la porte à l’impunité des crimes plus graves qui peuvent toucher à l’État et à une infinité d’abus qui se commettent sous ce prétexte, car arrivant quelque émotion populaire et entreprise ès villes de ladite province, il serait malaisé d’y remédier avec la célérité requise ». Henri IV accorde cependant aux Aixois que le jugement des affaires d’argent, en particulier en matière de recouvrement de créances, respecte les « règlements et arrêts » du parlement d’Aix. Il s’agit donc d’éviter de voir le parlement d’Aix et la chambre mi-partie de Grenoble parvenir à des règlements différents lors de contentieux financiers.

86376. M. Venard, « Le comportement du peuple provençal face au fait protestant, au xvie siècle », Cinq siècles de protestantisme à Marseille et en Provence, (éd.) P. Joutard, Marseille, Église Réformée de Marseille, Fédération historique de Provence, 1978, p. 25 et p. 37.

86477. Archives Départementales du Var, BB 12, fol. 76-77.

86578. Id., fol. 137-139.

86679. La future généralité de Montauban dépend du parlement de Toulouse, mais se situe techniquement en Haute-Guyenne et non en Languedoc.

86780. BNF, Ms Fr. 4102, fol. 101.

86881. Voir en particulier ici F. Garrisson, op. cit., pp. 184-185.

86982. Voir en particulier De Cazenove, « Promulgation de l’édit de Nantes dans les villes de sûreté huguenotes. Montpellier en 1600 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 343-371.

87083. T. et F. Platter, À Montpellier. 1552-1559 ; 1595-1599. Notes de voyage de deux étudiants bâlois, Marseille, J. Laffitte, 1979. Les deux hommes sont les descendants du célèbre Thomas Platter l’ancien, qui a été l’éditeur de la première version de l’Institution de la religion chrétienne de J. Calvin, en 1536. Voir E. Le Roy Ladurie, Le siècle des Platter, 1499-1628, Paris, Fayard, 3 vol. prévus, vol. I, Le mendiant et le professeur, 1995.

87184. Id., ibid., p. 184.

87285. Id., p. 197.

87386. Id., p. 205.

87487. Id., p. 206.

87588. « Articles baillés par les habitants catholiques de Montpellier par devant les commissaires exécuteurs de l’Édit de Nantes » (octobre 1600), Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 344-361. Cette supplique est signée par Guitard de Ratte, évêque de Montpellier, le syndic du clergé Talion, et diverses autres personnalités comme Roussel d’Agulhon, Engarran, Rignac, de Grilhe, Mariotte, Guillemenet, Usillis, Plantade, Mairier de Gavaudan, Plandque, Rudavel, ou Omer de Girard, député auprès du roi au printemps de 1600… Le notaire est Fesquet.

87689. Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), p. 354.

87790. « Et parce que le principal désordre pour les contraventions aux édits de pacification procède de ce que certains artisans se seraient retirés dans la présente ville de diverses provinces et contrées de la France, sans qu’on sache l’occasion de leur refuge, lesquels n’ont contracté aucune parentèle, alliance ni amitié avec les originaux habitants de ladite ville qui, advenant émotion, seraient quittes en délogeant, ne possédant aucune chose qui les pût retenir. Partant, vous plaise, Messieurs [les commissaires], attendu que par les édits de pacification il est permis à chacun de se retirer au lieu de son origine et que la cause pour laquelle ils disent être réfugiés dans ladite ville cesse à présent, vous plaira ordonner que tous artisans qui se sont venus retirer dans la présente ville de Montpellier pour vingt-cinq ans en çà, qui n’ont traité mariage avec aucunes filles de ladite ville, ne possèdent aucune maison ne bien au soleil, videront ladite ville dans trois jours. Inhibé et défendu aux consuls, présents et à venir, permettre la résidence à aucun artisan forain dans ladite ville, soit d’une ou d’autre religion, sans suffisante attestation de ses officiers et consuls des lieux de leur origine, tant pour leur extraction, bonne vie et mœurs, de l’occasion pour laquelle ils auraient quitté les lieux de leur nativité afin que la ville ne se peuple de fainéants ou que ceux qui resteront vivent en bonne paix, amitié et concorde ».

87891. Pour l’ensemble de ces références, voir les « Articles bailhés par les habitans de la Religion de Montpellier, par devant Messieurs de Champlat et du Bourg, commissaires députés par le Roy pour l’exécution de l’Édit de Nantes » (décembre 1600), Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 361-368. Noms des pasteurs de Montpellier à l’époque : Rudavel, Jean Gigord, Daniel Peyrol et Codur.

87992. Guitard de Ratte (1552-1602) s’oppose courageusement à la Ligue, avant de devenir évêque de Montpellier en 1596.

88093. BNF, N. Acq. Fr. 23 479, p. 429 sq. : « Cahier présenté au roi par ceux de la RPR de Languedoc, répondu à Lyon le 13 août 1600 ».

88194. M. Agulhon, Pénitents et francs-maçons de l’ancienne Provence, Paris, Fayard, 1984.

88295. Françis d’Aersen, 15 août 1599, « Vérification et enregistrement de l’édit de Nantes », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 2 (1854), tome 2, p. 36.

88396. Pierre Fenouillet (1572-1652) était originaire d’Annecy où il avait été le condisciple de François de Sales. Chanoine de Genève en 1604, il devint évêque de Montpellier en 1607.

88497. P. Corbière, Histoire de l’Église réformée de Montpellier, Montpellier, F. Poujol, 1861, pp. 137-139.

88598. BNF, N. Acq. Fr. 23 479, p. 453 sq : « Plaintes et remontrances présentées au roi par le sieur Colladon, député de l’assemblée générale des Églises prétendues réformées de France à Saumur, sur les contraventions et inexécutions de son édit de Nantes, brevets et articles particuliers. Répondues à Lyon en janvier 1601. Avec d’autres plaintes particulières ».

Troisième partie : Après. La postérité de l’édit

8861. A. Thierry, Agrippa d’Aubigné, auteur de l’histoire universelle, Lille, Atelier de reproduction des thèses, 1982, p. 591.

8872. F. Laplanche, Orthodoxie et prédication. L’œuvre d’Amyraut et la querelle de la grâce universelle, Paris, PUF, 1965, p. 5.

8883. Le système de Moïse Amyraut est connu sous le nom d’universalisme hypothétique. Dieu veut sauver tous les hommes, du moins avant la chute, car après elle, il décide de punir les hommes, quitte à en sauver quelques-uns, pour faire bonne mesure. Cette thèse a été très vivement attaquée par André Rivet et Pierre Dumoulin. Voir F. Laplanche, Orthodoxie et prédication. L’œuvre d’Amyraut et la querelle de la grâce universelle, Paris, PUF, 1965.

8894. J. Solé parle ainsi d’un « authentique laboratoire de la modernité, dans le domaine des sciences humaines et dans celui de la foi » (Les origines intellectuelles de la révocation de l’édit de Nantes, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 1997, p. 181).

8905. O. Ranum, Paris in the Age of Absolutism, New York, J. Wiley, 1968, p. 109 ; Les Parisiens du xviie siècle, Paris, A. Colin, 1973, p. 136.

8916. Voir S. Mours, « Essai d’évaluation de la population protestante réformée aux xviie et xviiie siècles », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 103 (1958), pp. 1-24 ; Les Églises réformées de France : tableaux et cartes, Paris et Strasbourg, 1958, pp. 157-168 ; « Essai sommaire de géographie du protestantisme réformé français au xviie siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 111 (1965), pp. 303-321 et 112 (1966), pp. 19-36 ; É. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964, 3 vol., II, p. 313 ; J. Garrisson, L’homme protestant, Paris, Hachette, 1980, p. 70 ; « La population réformée française de 1600 à 1685 », Annales ESC 42 (1987), pp. 1433-1465 ; The Huguenot Population of France, Philadelphie, American Philosophical Society (81-5), 1991. Mours propose un chiffre de 856 000 pour 1660-1670 ; É. Léonard penche pour un million au moment de la promulgation de l’édit de Nantes, et Janine Garrisson parle, elle, d’un million 250 000 protestants au début du siècle. Le dernier de ces auteurs utilise les méthodes de la « projection rétrospective » – backward projection –, plus usitée dans le cas de la population britannique que pour les populations de la France d’autrefois. Il parvient aux conclusions suivantes : « Une projection rétrospective à partir des chiffres révisés de 1660-1670 aboutit à estimer entre 900 757 et 907 115 le nombre de huguenots du royaume de France proprement dit au début du xviie siècle, auquel il faut ajouter les 100 000 à 125 000 habitants du Béarn, tous protestants de loi, sinon de cœur » (« La population réformée française », op. cit., p. 1453). On peut parler d’une régression ininterrompue jusqu’en 1660. Certaines villes, en particulier, au sud voient les huguenots perdre leur statut majoritaire – telles sont La Rochelle ou Montpellier. L’on passerait ainsi globalement d’un million de protestants au moment de l’édit à 750 000 lors de sa révocation. Pour le reste, la population huguenote se distingue peu de la population catholique, l’on note seulement une moins grande incidence de l’illégitimité ou des conceptions prénuptiales.

8927. G. Zeller, Les institutions de la France au xvie siècle, Paris, PUF, 1987, p. 69.

8938. D. Richet, La France moderne : l’esprit des institutions, Paris, Flammarion, 1973, p. 56.

8949. Nous reprenons ici globalement la périodisation proposée par D. Ligou, Le protestantisme en France de 1598 à 1715, Paris, SEDES, 1968, p. 44.

89510. Il s’agit de Fancan, en 1625. Cité par M.-E. Richard, La vie des protestants français de l’édit de Nantes à la Révolution, Paris, Éditions de Paris, 1994.

89611. A. Bailly, La Réforme en France jusqu’à l’édit de Nantes, Paris, Fayard, 1960, p. 526.

89712. H. Hauser, Les sources de l’histoire de France, xvie siècle, vol. IV : Henri IV (1589-1610), Paris, A. Picard, 1915, pp. 14-15.

8. L’âge héroïque

8981. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, 1589-1715, Paris, Robert Laffont, 1995, 2 vol., I, p. 43.

8992. J. Orcibal, Louis XIV et les protestants, Paris, Vrin, 1951, p. 29.

9003. D. Poton, « De l’édit à sa révocation : Saint-Jean-de-Gardonnenque 1598-1686 », thèse pour le doctorat, Université de Montpellier III, 1988, 2 vol., I, p. III.

9014. J. Poivre, Jérémie Ferrier (1576-1626). Du protestantisme à la raison d’État, Genève, Droz, 1990, p. 40.

9025. E. Sandys, Relations de l’estat de la religion et par quels desseins et artifices elle a été forgée et gouvernée en divers Estats de ces parties occidentales du monde, Genève, Pierre Aubert, 1626, ch. 36 : « La puissance du papat en France : les forces des réformés en ce royaume, les divisions du parti contraire, et le caractère de chaque faction », pp. 237-249. La version française est de Diodati. Notons également la présence de Paolo Sarpi aux côtés de Sandys lorsqu’il écrit son ouvrage.

9036. J. Delumeau, M. Cottret, Le catholicisme entre Luther et Voltaire, Paris, PUF, 1996, p. 92.

9047. Les pères avaient été chassés à la suite de l’attentat de J. Chastel. L’édit est enregistré par le parlement de Paris en janvier 1604.

9058. Pierre Coton (1564-1626) devient le confesseur du roi en 1607.

9069. L. Chatellier, Le catholicisme en France, xvie-xviie siècles, Paris, Sedes, 1995, 2 vol., I, p. 172.

90710. J. Garrisson, Les protestants au xvie siècle, Paris, Fayard, 1988, p. 111.

90811. É. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964, 3 vol., II, p. 325.

90912. On en jugera quelques aspects à la lecture du numéro spécial de la revue xviie siècle, consacré aux « Aspects de la spiritualité en France au xviie siècle », xviie siècle 43 (1991), pp. 1-86.

91013. M. Cassan, Le temps des guerres de religion. Le cas du Limousin (v. 1530-v. 1630), Paris, Publisud, 1996, p. 313 sq.

91114. P. Sellier, Pascal et saint Augustin, Paris, Albin Michel, 1995, respectivement p. 11 et p. 20 sq. Les réformés, du reste, ne sont pas à l’écart de cet augustinisme. P. Sellier mentionne justement leur utilisation croissante de la patristique contre les sociniens (p. 12).

91215. H. Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours, Paris, Armand Colin, 1967-1968, 12 vol.

91316. Id., ibid., III, p. 10.

91417. François de Sales, Introduction à la vie dévote, Paris, Le Seuil, 1962, p. 11, p. 22 et p. 301.

91518. La séduction de François de Sales s’étendra même à une fraction, certes minoritraire du protestantisme, fascinée par les ressorts de la mystique, en particulier Pierre Poiret (1646-1719).

91619. R. Zuber, L. Picciola, D. Lopez, E. Bury, Littérature française du xviie siècle, Paris, PUF, 1992, p. 318.

91720. Barbe Avrillot (1566-1618), en religion Marie de l’Incarnation, avait épousé le ligueur Pierre Acarie (†1613), maître des comptes. Elle entra au carmel à la mort de son époux. Voir S.-M. Morgain, Pierre de Bérulle et les carmélites de France, Paris, Le Cerf, 1995.

91821. La différence entre l’esprit italien et l’esprit français est cependant fortement marquée, comme le note J. Delumeau : « Les Oratoires créées en Italie à l’imitation de celui de Filippo Neri à Rome constituaient autant de maisons distinctes et indépendantes les unes des autres qu’il y avait de groupes de prêtres associés dans le même but et s’engageant à observer les mêmes règles. Au contraire, l’Oratoire bérullien fut fortement centralisé en la personne de son supérieur général, de qui devaient dépendre toutes les maisons de l’ordre » (Le catholicisme entre Luther et Voltaire, op. cit., pp. 134-135).

91922. P. Duplessis-Mornay, De l’Institution, Usage et Doctrine du Sainct Sacrement de l’Eucharistie en l’Église ancienne, La Rochelle, H. Haultin, 1598, p. 4. Le même Duplessis tente de convaincre les Juifs par son Advertissement […] sur la venue du Messie, Saumur, T. Portau, 1607. Le parallélisme entre les Juifs qui ont refusé Jésus et les catholiques est constant dans ces deux textes.

92023. Saint-Aldegonde, 10 juillet 1598. Pour tous ces détails, voir R. Patry, Philippe Duplessis-Mornay, un huguenot homme d’État, 1549-1623, Paris, Fischbacher, 1933, p. 382 sq.

92124. Henri IV a le plus grand mal à caser sa sœur huguenote, Catherine de Bourbon. Son ambassadeur auprès du Saint-Siège, Philippe de Béthune est activement engagé dans des négociations ardues pour obtenir les dispenses nécessaires à son mariage avec le duc de Bar. Voir R. Ritter, La sœur d’Henri IV, Catherine de Bourbon, Paris, J. Touzot, 1985.

92225. Jacques Davy Duperron (1556-1618) était lui-même le fils d’un pasteur, installé à Saint-Lô en Normandie. Il devient cardinal en 1604.

92326. BNF, Ms fr. 15813, fol. 188-190 : Conférence de Jacques du Perron avec le sieur Duplessis-Mornay.

92427. Duplessis-Mornay, Vérification des lieux impugnez de faux en l’institution de la Saincte Eucharistie, par le jésuite Richeome en ses quatre livres de la messe, Saumur, T. Portau, 1601, ou l’année suivante la Response au livre publié par le sieur évesque d’Évreux sur la conférence tenue à Fontaine-Bleau, Saumur, T. Portau, 1602.

92528. Rapporté par R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, op. cit., I, p. 109.

92629. T. Pelletier, Discours lamentable sur l’attentat commis en la personne de très heureuse mémoire Henri IV, Paris, J. Brière, 1610, p. 12.

92730. Citons au nombre des tentatives d’assassinat celles de Barrière et du dominicain flamand Ridicauwe en 1593, celle de J. Chastel en 1594, celle de Jacob en 1595, la seconde de Ridicauwe en 1595, celle de Julien Guédon en 1596, celle d’un tapissier de Paris en 1597, celle du chartreux Pierre Ouin en 1598, celle du capucin François Langlet en 1599, celle de Nicole Mignon en 1600. Voir P. Chevallier, Les régicides. Clément, Ravaillac, Damiens, Paris, Fayard, 1989, p. 121 sq.

92831. Les mânes de Henri le Grand se complaignant à tous princes, peuples de ce royaume, et à tous les potentats ses alliés durant son règne, sl, 1615. Il s’agit ici visiblement de l’œuvre d’un partisan de Condé contre Marie de Médicis.

92932. Avertissement de Henri le Grand au roi sur les affaires de son temps, sl, 1623. Le texte conseille de suivre l’exemple auguste d’Henri IV, en se méfiant des Espagnols.

93033. Fancan, La rencontre du duc de Bouillon avec Henry le grand en l’autre monde, sl, 1623.

93134. L’ombre du chancelier de l’Hospital au roi, représentant toutes les affaires d’État de la France, sl, 1622. Pamphlet contre la guerre aux protestants. L’ombre de Monseigneur le duc de Mayenne, aux princes, seigneurs, gentilshommes et peuple français, sl, 1622 : attribué à Fancan.

93235. Id., ibid. Également, J. Hennequin, Henri IV dans ses oraisons funèbres, ou la naissance d’une légende, Paris, Klincksieck, 1977.

93336. N. Acq. Fr. 4709, fol. 741-754 : « Réflexions historiques sur la mort de Henry le Grand, par Augustin Le Petit, écuyer, sieur de Canon, avocat au parlement de Normandie ». Il s’agit d’un écrit tardif, postérieur à la mort de Richelieu. Voir P. Blet, « Jésuites gallicans au xviie siècle », Archivum Historicum Societatis Jesu 29 (1960), pp. 55-84.

93437. Cité par M.-E. Richard, La vie des protestants français, op. cit., p. 104.

93538. J. Hennequin, Henri IV dans ses oraisons funèbres ou la naissance d’une légende, Paris, Klincksieck, 1977, p. 10 sq.

93639. N. Acq. Fr. 23 475, p. 5 sq. : « Extrait de la harangue funèbre sur la mort du roi Henri IV faite par monseigneur Pierre Fenouillet, évêque de Montpellier ».

93740. N. Acq. Fr. 23 475, p. 3 sq. : « Exemples des anciens empereurs qui ont donné la liberté de conscience pour le repos de l’Église ».

93841. R. Mousnier, L’assassinat d’Henri IV, Paris, Gallimard, 1964, pp. 15-17.

93942. Édit du roy sur la pacification des troubles de ce royaume, donné à Nantes au mois d’avri 1598 […], ensemble autres édits et déclarations des roys Henry IV, Louys XIII et Louys XIV à présent régnant, donnés en conséquence d’iceluy, Paris, A. Estienne, 1654.

94043. C. Bergeal, A. Durrleman, Protestantisme et libertés en France au xviie siècle. De l’édit de Nantes à sa révocation, 1598-1685, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1985, pp. 62-64.

94144. A. D. Bouches-du-Rhône, B. 3344, fol. 1446 sq.

94245. P. de L’Estoile, Journal de l’Estoile pour le règne de Henri IV et le début du règne de Louis XIII, (éd) L. R. Lefèvre, A. Martin, Paris, Gallimard, 1948-1960, III, pp. 143-144.

94346. R. Mousnier, « L’opposition politique bourgeoise à la fin du xvie siècle et au début du xviie siècle. L’œuvre de Louis Turquet de Mayerne », La plume, la faucille et le marteau, Paris, PUF, 1970, pp. 57-75.

94447. L. Turquet de Mayerne, La Monarchie aristodémocratique, ou le Gouvernement composé et meslé des trois formes de légitimes républiques, aux Estats généraux des provinces confédérées des Pays-Bas, Paris, J. Berjon, 1611, p. 47.

94548. P. 49.

94649. P. 435.

94750. B. de La Roche Flavin, Treize livres des parlemens de France, Genève, Matthieu Berjon, 1621, p. 924.

94851. R. Mousnier, op. cit., p. 62 en particulier.

94952. J. Bignon, De l’excellence des Roys et du Royaume de France, Paris, H. Drouart, 1610. Voir R. Mousnier, La plume, la faucille et le marteau, Paris, PUF, 1970, p. 47.

95053. E. de Mézeray, Abrégé Chronologique de l’Histoire de France (1668), cité par A. Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989, p. 147.

95154. P. Chevallier, Louis XIII, Paris, Fayard, 1979, p. 66.

95255. René II de Rohan, sieur de Pontivy, le père d’Henri, était mort encore jeune en 1586, après avoir servi fidèlement Henri de Navarre. Il avait épousé Catherine de Parthenay-Larchevêque. Leur fils, Henri de Rohan, participe au siège d’Amiens aux côtés d’Henri IV. Il voyage après Vervins, et est le parrain du fils de Jacques VI d’Écosse, futur Charles Ier, le roi d’Angleterre mort exécuté en 1649. Duc et pair en 1603, il épouse la fille de Sully. Il reçoit une charge de colonel des Suisses et Grisons. La mort d’Henri IV est le tournant de son existence ; elle ne l’empêche pas de participer au siège de Juliers, trois mois plus tard.

95356. Satire Ménippée de ce qui s’est passé à l’assemblée de Saumur au mois de juin 1611, avec la représentation des tableaux et enrichissements des bordures par le sieur de Tantale, ministre de France, adressée aux ministres d’Allemagne, sl., 1612.

95457. Henri II de Bourbon, prince de Condé (1588-1646). Il est le père de Louis II, dit le « Grand Condé » (1621-1686) qui fait tant parler de lui pendant la Fronde.

95558. Annoncé en janvier 1613, ce mariage est célébré deux ans et demi plus tard, en novembre 1615.

95659. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, op. cit., I, p. 113 sq.

95760. Le 25 novembre 1615, à Nîmes, Condé reçoit l’appui d’une fraction des huguenots. Trois provinces uniquement le suivent dans sa révolte – le Languedoc, la Guyenne et le Poitou –, et encore faut-il soustraire plusieurs villes comme Montpellier, Aigues-Mortes, Niort et Châtellerault. Dans l’ensemble, les réformés restent fidèles à l’édit de Nantes, face au piège involontaire qu’on leur tend.

95861. J. M. Hayden, France and the Estates General of 1614, Cambridge, Cambridge University Press, 1974, p. 61.

95962. N.-J. Morgard, Prédictions […] pour la présente année 1614 avec les centuries pour la même année, sl, nd, p. 6.

96063. J. M. Hayden, op. cit., p. 62 : Double de la lettre excrite par Monseigneur le Prince de Condé suivant le vray original, Paris, sd. L’imprimé est du 19, la version manuscrite du 18 (Voir BNF, Ms fr. 3645, fol. 62-64).

96164. Recueil des lettres de Monseigneur le prince de Condé […] avec la réponse de la royne, si, nd (1614), respectivement p. 2 vo et p. 8.

96265. H. de Rohan, Mémoire du duc de Rohan sur les choses advenues en France depuis la mort de Henri le Grand jusques à la paix faite avec les réformés au mois de juin 1629, Mémoires pour servir à l’histoire de France (éd.) Michaud et Poujolat, Nouvelle collection V, Paris, 1837, p. 493.

96366. A. Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989, p. 9.

96467. H. Duccini, Concini, Paris, Albin Michel, 1991.

96568. Cette évolution est déjà entamée en 1576 par Henri III contre les ligueurs, mais aux dépens des huguenots.

96669. Rapporté par J. Cornette, Chronique de la France Moderne. De la Ligue à la Fronde, Paris, Sedes-CDU, 1995, p. 154.

96770. G. Picot, Histoire des États généraux, Paris, 1888, V, pp. 372-373.

96871. Id., ibid., p. 206. Voir également R. Chartier, D. Richet (éd.), Représentation et vouloir politiques. Autour des états généraux de 1614, Paris, EHESS, 1982.

96972. Aymon, Tous les synodes nationaux des Églises Réformées de France, La Haye, 1710, vol. II, pp. 38-39.

97073. Déclaration du sérénissime Jacques I. roy de la Grand’Bretagne, Londres, J. Bill, 1615.

97174. L’assemblée du clergé se plaignait régulièrement de ce retard d’un demi-siècle. Elle l’avait encore fait en décembre 1605.

97275. P. Blet, Le clergé de France et la monarchie. Étude sur les assemblées générales du clergé de 1615 à 1666, Rome, Université grégorienne, 1959, 2 vol., I, p. 129 ; H. Weber, « Die Annahme des Konzils von Trient durch Frankreich », Historische Jahrbuch. 99 (1979), pp. 196-212.

97376. A.-G. Martimort mentionne en particulier l’opposition de Philippe le Bel et d’Urbain VIII à la fin du xiiie siècle, avant d’aborder le concile de Constance et l’affirmation de la supériorité du concile général sur le pape (Le gallicanisme, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1973, p. 7 sq.).

97477. E. Richer (1559-1631) avait finalement pris le parti d’Henri IV après avoir participé au mouvement ligueur.

97578. L’ouvrage est traduit en français et publié en 1612 sous le titre De la puissance ecclésiastique et politique. Voir M. Cottret, « Edmond Richer, le politique et le sacré », L’État baroque (éd.) H. Méchoulan, J. Cornette, Paris, Vrin, 1985, pp. 159-178.

97679. H. Duccini, « L’État sur la place publique : pamphlets et libelles dans la première moitié du xviie siècle », L’État baroque, op. cit., p. 292.

97780. T. Pelletier, La conversion du sieur Pelletier à la foy catholique, Paris, J. Jannon, 1609.

97881. Id., ibid., pp. 126-127.

97982. K. P. Luria, « Rituals of Conversion : Catholics and Protestants in Seventeenth-Century Poitou », Culture and Identity in Early Modern Europe (1500-1800). Essays in Honor of Natalie Zemon Davis (éd.) B. Diefendorf, C. Hesse, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1993, pp. 65-81.

98083. É. Bourgeois, L. André, Les sources de l’histoire de France, xviie siècle (1610-1715), IV : Journaux et pamphlets, Paris, Auguste Picard, 1924, p. 96.

98184. Les orgies huguenotes, Paris, P. Buray, 1615, p. 10.

98285. Id., p. 12.

98386. Id., p. 15.

98487. Id., p. 18.

98588. F. Ogier (v. 1597-1670), Jugement et Censure du livre de la Doctrine Curieuse de François Garasse, Paris, 1623, p. 7. Voir P. Debailly, « Le père Garasse, critique et disciple de Mathurin Régnier », xviie siècle 47 (1995), pp. 431-445.

98689. Rapporté par L. Rimbault, Pierre Dumoulin, 1568-1658. Un pasteur classique à l’âge baroque, Paris, Vrin, 1966, p. 169.

98790. Id., ibid., p. 169.

98891. F. Garasse (1585-1631), Le Rabelais réformé par les Ministres, et nommément par Pierre Dumoulin, ministre de Charenton, pour response aux bouffonneries insérées en son livre de la vocation des Pasteurs, Bruxelles, C. Girard, p. 52.

98992. R. Sauzet, « L’offensive catholique et l’invasion mystique », Histoire de la France Religieuse, xive-xviiie siècle, (éd.) J. Le Goff, R. Rémond, Paris, Le Seuil, 1988, p. 334.

99093. La mouche à l’antimoine, sieur de Pieds […] par M. Guinot Bergassat, son collègue, valet de pied du sieur Banere, sl, nd.

99194. J.-P. de Lescun, Apologie des églises réformées de l’obéissance du roi et des états généraux de la souveraineté de Béarn, Orthez, 1618, p. 49.

99295. Les défenses de Jean-Paul de Lescun., Orthez, 1619, pp. 26-27.

99396. C. Desplat, P. Tucoo-Chala, La principauté de Béarn, Pau, Société nouvelle d’éditions régionales et de diffusion, 1980, p. 277-278.

99497. J.-P. de Lescun, Calamité des Églises de la souveraineté de Béarn, La Rochelle, 1621, p. 20.

99598. Gaspard de Châtillon (1584-1646) : ce petit-fils de Coligny devient amiral de Guyenne, puis maréchal de France en 1622.

99699. L. Anquez, Histoire des assemblées politiques des réformés de France, 1573-1622, Genève, Slatkine, 1970, p. 349.

997100. D. Tilenus (1563-1633), Avertissement à l’assemblée de La Rochelle par Abraham Elintus, docteur en médecine, Paris, 1621, p. 17. Tilenus, né en Silésie, est d’abord un anti-arminien, finalement converti aux doctrines arminiennes et chassé de Sedan. Il meurt à Paris.

998101. D. Tilenus, Examen d’un escrit intitulé discours des vrayes raisons, Paris, 1622, p. 45.

999102. La Milletière, Discours des vraies raisons pour lesquelles ceux de la religion en France peuvent et doivent en bonne conscience résister par armes à la persécution ouverte que leur font les ennemis de leur religion et de l’État, par un des député de l’assemblée de La Rochelle, sl., 1622, p. 38.

1000103. Id., ibid., p. 46.

1001104. Id., p. 62.

1002105. Id., p. 61.

1003106. Id., p. 37.

1004107. Id., p. 37.

1005108. Id., pp. 30-31.

1006109. Id., p. 37.

1007110. Id., pp. 32-33. Voir sur ce point K. Malettke, « Huguenotten und monarchischer Absolutismus in Frankreich », Francia 15 (1987), pp. 309-310.

1008111. Le Manifeste et déclaration que Monsieur de Rohan a faict au Roy des choses qui concernent l’honneur de Dieu, le service du Roy, la Paix et repos de son Estat, sl., 1621, pp. 5-6.

1009112. Les larmes de Theognide, sur la désolation des églises réformées de France, à cause des procédures de l’assemblée de La Rochelle et ses adhérents, Bordeaux, 1621.

1010113. Il faut également mentionner la révolte des camisards (1702-1710) ou les guerres comparables que connaissent l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Bohême. En 1609, l’Espagne accorde une trêve de douze ans aux Provinces-Unies calvinistes ; la guerre de Trente ans débute par une révolte des Tchèques protestants en 1618. Dans les deux cas, la paix définitive intervient en 1648.

1011114. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, op. cit., I, p. 153.

1012115. BNF, Ms fr. 4102, fol. 19.

1013116. J. Aymon, Tous les synodes nationaux des Églises réformées de France, La Haye, C. Delo, 1710, II, p. 434. J. Diodati (1576-1649), Genevois d’adoption, d’origine italienne, traduit l’Écriture dans la langue de Dante ; B. Turrettini (1588-1631) défend le calvinisme le plus strict en Europe contre le révisionnisme arminien.

1014117. J. Cappel, Catéchisme, Sedan, J. Jannon, 1630, 5e édition, « Préface à la duchesse de La Trémoille », p. 87 et p. 96. Cité par J. Pannier, L’Église réformée de Paris sous Louis XIII, de 1621 à 1629 environ, Paris, Champion, 1931, p. 27.

1015118. P. Dumoulin, Oppositions de la Parole de Dieu avec la doctrine de l’Église romaine, Genève, P. Aubert, 1637, pp. 45-47.

1016119. P. Dumoulin, Complaintes d’un fidèle chrétien sur les misères qui sont arrivées aux Églises réformées de France, Sedan, Jannon, 1623, cité par J. Pannier, op. cit., p. 43.

1017120. Le pasteur vient de perdre un frère, Daniel, au combat contre le roi à Saint-Jean-d’Angély. Son épouse meurt également à Sedan – au moment où le même malheur échoit à Pierre Dumoulin.

1018121. S. Durant (1574-1626), Méditation pour les Églises réformées de France sur les afflictions de ce dernier temps, Sedan, J. Jannon, 1622, pp. 1-2.

1019122. Ps 82, 1.

1020123. S. Durant, op. cit., pp. 27-29.

1021124. André Delort, Mémoires inédits sur la ville de Montpellier au xviie siècle (1621-1693), Marseille, J. Laffitte, 1980, p. 1. Voir également G. Cholvy (éd.), Histoire de Montpellier, Toulouse, Privat, 1984 ; Jean Baumel, Montpellier au cours des xvie et xviie siècles, Montpellier, Éditions Causse, 1976.

1022125. A. Delort, Mémoires, op. cit., p. 3.

1023126. Id., ibid., p. 5.

1024127. BL, Egerton, Ms 2596.

1025128. J. Cornette, Le roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Sècle, Paris, Payot, 1993.

1026129. Anon., Le grand et juste chastiment des Rebelles de Nègrepelisse mis et taillez en pièces et leur ville réduite à feu et à sang par l’armée royale de Sa Majesté les 10 et 11 juin 1622, Paris, P. Rocolet, 1622.

1027130. P. Corbière, Histoire du siège de Montpellier en 1622, sous Louis XIII, Montpellier, Bœhm et fils, 1866, pp. 86-87.

1028131. R. Pillorget, S. Pillorget, France baroque, France classique, op. cit., I, p. 204.

1029132. Id., ibid., p. 208 : lettre du 12 décembre 1622.

1030133. Richelieu avait été une première fois au conseil en 1616-1617, grâce à l’appui de Marie de Médicis. Son retour aux affaires est effectif en avril 1624, après une soigneuse campagne de presse. Voir V.-L. Tapié, La France de Louis XIII et de Richelieu, Paris, Flammarion, 1967, p. 140.

1031134. Fancan, La France mourante, ou discours du chancelier de l’Hospital au chevalier Bayart, dit sans reproche, sl, 1623, p. 7.

1032135. Le pauvre Fancan est embastillé le 4 juin 1627.

1033136. J. Viénot, Histoire de la Réforme française, Paris, Fischbacher, 1926-1934, 2 vol., vol. II, p. 255.

1034137. L’Écossais Jean Cameron (1579-1625) enseigne à Sedan et à Saumur, après avoir exercé le ministère pastoral à Bordeaux. Il meurt à Montauban, après d’épuisantes controverses sur la grâce. Il a exercé une influence notable sur son élève Moïse Amyraut.

1035138. J. Cornette, Chronique de la France Moderne. De la Ligue à la Fronde, Paris, Sedes-CDU, 1995, p. 217.

1036139. D. Poton, « De l’édit à sa révocation : Saint-Jean-de-Gardonnenque 1598-1686 », thèse pour le doctorat, Université de Montpellier III, 1988, 2 vol., I, p. 377.

1037140. Id., ibid., p. 221. Voir également J. Cornette, Le roi de guerre, op. cit., ch. 6 ; A. Bosse, P. Firens, Éloge et discours sur la triomphante réception du Roy en sa ville après la reddition de La Rochelle, Paris, 1629 ; C. Jouhaud, « Imprimer l’événement. La Rochelle à Paris », Les usages de l’imprimé, (éd.) R. Chartier, Paris, Fayard, 1987, pp. 381-441.

1038141. J. Viénot, op. cit., II, pp. 293-296.

1039142. Privas se rend le 29 mai, Alès le 17 juin 1629.

1040143. C. Bergeal, A. Durrleman, Protestantisme et libertés en France au xviie siècle. De l’édit de Nantes à sa révocation, 1598-1685, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1985, pp. 69-70. Les auteurs remarquent justement qu’il n’y a pas d’édit d’Alès, mais un édit de Nîmes, confirmant la grâce d’Alès.

9. L’âge théologique

10411. B. Meynier, De l’Édit de Nantes, exécuté selon les intentions de Henry le Grand, en ce qui concerne l’establissement d’exercice public de la Religion Prétendue Réformée, Paris, A. Vitré, 1670, p. 5.

10422. L’institution de députés généraux, représentant les protestants et choisis par leurs coreligionnaires correspondait, en 1601, à cette volonté de consulter les réformés, sans avoir recours en permanence à un système d’assemblées. Mais le système se vide de son sens, et Ruvigny, en 1653, doit sa nomination à Mazarin.

10433. BNF, N. Acq. Fr. 23 490, p. 271-276.

10444. B. Barbiche, Sully, Paris, Albin Michel, 1978, p. 187.

10455. Voir ici le compte rendu donné par le Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 2 (1853-1854), p. 614 sq.

10466. D. Poton, op. cit., I, p. 377.

10477. Nous tenons à rendre ici hommage à Élisabeth Labrousse.

10488. P. J. Salazar, « Balzac lecteur de Pline », « Guez de Balzac : critique et création littéraire », xviie siècle 42 (1990), p. 299.

10499. J.-L. Guez de Balzac, Le Prince (éd.) C. Leroy, Paris, La Table Ronde, 1996, pp. 48-49.

105010. Id., ibid., p. 54.

105111. Id., pp. 62-63 pour cette citation et la suivante.

105212. Id., p. 64.

105313. P. Dumoulin, Response de Monsieur du Moulin à la lettre de Monsieur de Balzac, Genève, P. Aubert, 1638, respectivement p. 10 et p. 25.

105414. A. Adam, Histoire de la littérature française au xviie siècle, Paris, Albin Michel, 1997, 3 vol., I, p. 244.

105515. G. Naudé (1600-1653), Considérations politiques sur les coups d’État, (éd.) L. Marin, Paris, Éditions de Paris, 1988, pp. 122-123 pour cette citation et la suivante.

105616. R. Pintard, Le libertinage érudit dans la première moitié du xviie siècle, Genève Slatkine, 1983. Le texte était achevé dès 1939.

105717. Id., ibid., p. 265.

105818. Id., p. 167.

105919. G. Naudé, op. cit., p. 138.

106020. M. Hayden, « Continuity in the France of of Henry IV and Louis XIII, French Foreign Policy, 1598-1615 », Journal of Modern History 45 (1973) ; id., « France and the Estates General of 1614 », Cambridge Studies in Early Modern History 1974 ; E. Hinrichs, Fürstenlehre und politische Handeln im Frankreich Heinrichs IV, Göttingen, Max Planck Institut für Geschichte, 1969, pp. 310 sq.

106121. G. Hanotaux, duc de La Force, Richelieu, Paris, Flammarion, 1943, p. 61.

106222. M. Fumaroli, Le poète et le roi. Jean de La Fontaine en son siècle, Paris, Éditions de Fallois, 1997, p. 208.

106323. À titre personnel, Richelieu n’est pas favorable à la contrainte ecclésiastique. Il reste fidèle à un idéal de « tolérance à la Henri IV » (G. Hanotaux, duc de La Force, op. cit., p. 78). Les travaux européens les plus récents confirment cette analyse : à l’aune de son siècle, Richelieu n’est pas un persécuteur, même s’il répète à l’envi qu’il souhaite ardemment le « salut » des protestants – c’est-à-dire leur conversion –, il précise son attachement à leur « conservation temporelle » (Richelieu aux pasteurs de Montauban, décembre 1629). Tout le sépare sur ce plan du garde des sceaux, Michel de Marillac (1563-1632), attaché à l’éradiction sans appel de l’« hérésie ». Viénot donne image nuancée de Richelieu, qui n’était pas un « fanatique étroit », mais savait tirer parti des situations (J. Viénot, Histoire de la Réforme française, Paris, Fischbacher, 1926-1934, 2 vol., vol. II, p. 251). Richelieu, derrière le caractère monolithique du célèbre portrait du Louvre que lui a consacré Philippe de Champaigne, est un être contradictoire. Ou du moins, sa réputation évolue-t-elle avec les années : « cardinal de La Rochelle » selon les uns, qui incriminent sa modération envers les huguenots, Richelieu finit par imposer l’image inverse d’un homme d’État, passionnément attaché à la réduction du « parti » protestant. De même, l’homme d’Église, proche à l’origine des milieux catholiques les plus dévots, encourt-il une réputation sulfureuse qui lui vaut l’épithète, peu flatteuse, de machiavélique ou de machiavélien. Qu’en était-il réellement ? La question ne revêt pas qu’une portée personnelle, à caractère anecdotique ou psychologique – encore que la psychologie puisse aussi être objet d’histoire. Non, les motivations de Richelieu jettent un éclairage essentiel sur les ressorts de l’État, et sur ses liens avec l’Église, voire les Églises dans le cas protestant. La réduction du parti huguenot qu’effectue le cardinal, en particulier lors de l’épisode justement célèbre du siège de La Rochelle, constitue-t-elle un démenti de l’édit de Nantes ? N’est-elle pas plutôt, comme nous le penserions, son aboutissement ? Voir M. Foisil, article « Richelieu », Dictionnaire du Grand Siècle (éd.) F. Bluche, Paris, Fayard, 1990, pp. 1337-1341 ; R. Mousnier, L’homme rouge ou la vie du cardinal de Richelieu, Paris, R. Laffont, 1992 ; J. Bergin, L’ascension de Richelieu, Paris, Payot, 1994 ; J. Wollenberg, Les trois Richelieu. Servir Dieu, le Roi et la Raison, Paris, F.-X. de Guibert, 1995, traduit par É. Husson.

106424. Lettre à Schomberg, 29 décembre 1616, Richelieu, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État (éd.) D. Avenel, Paris, 1853-1877, 8 vol., I, p. 224.

106525. J. Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, Paris, Aubier, 1955, 2 vol., II, p. 133.

106626. P. Blet, « Le plan de Richelieu pour la réunion des protestants », Gregoriana 48, pp. 100-129.

106727. J. Wollenberg, Les trois Richelieu. Servir Dieu, le Roi et la Raison, Paris, F. – X. de Guibert, 1995, p. 136.

106828. A. N., TT 240, 12 (9) : Décision d’admettre à la communion et au mariages quelques luthériens, sans leur demander d’abjurer leur confession (synode de Charenton, 1631).

106929. Richelieu, Traité qui contient la méthode la plus facile et la plus assurée pour convertir ceux qui se sont séparez de l’Église, Paris, S. Cramoisy, 1651, II, 2, p. 176 et 187.

107030. Hugo de Groot, dit Grotius (1583-1645) vient pour la première fois en 1598 où il est bien reçu par Henri IV. À la chute d’Oldenbarnevelt, il est emprisonné à Loevenstein comme remontrant par Maurice de Nassau, mais il parvient à s’enfuir grâce à sa femme. Réfugié en France, il publie en 1625 le De jure belli ac pacis, qu’il dédie à Louis XIII. À partir de 1633, il assume les fonctions d’ambassadeur de Suède à Paris. L. Bély résume ainsi son action : « Grotius fut surtout un juriste. Il alla au-delà de Thomas d’Aquin (le droit des gens fait partie du droit naturel), de Vitoria (il existe une societas gentium) et de Suarez (il y a opposition entre le droit naturel imprescriptible et le droit des gens, constitué par le droit entre les États. Grotius tenta une synthèse : au lieu du dominium impérial ou pontifical, il fallait imaginer une société des nations qui s’opposerait au particularisme des États. Il distingue nettement le droit naturel, le droit des gens et le droit civil. Le premier vient de Dieu et Dieu lui obéit ; le deuxième vient de la communauté des hommes et est accepté par elle ; le troisième convient au gouvernement d’un État et de lui seul. Grotius défend l’état de droit dans les affaires internationales. La guerre ne peut être qu’une défense contre un État menaçant et une guerre juste ne doit avoir pour but qu’une paix durable » (Les relations internationales en Europe, xviie-xviiie siècles, Paris, PUF, 1992, p. 76).

107131. H. Bull, B. Kingsbury, A. Roberts, (éd.), Hugo Grotius and International Relations, Oxford, Clarendon Press, 1990, p. 69.

107232. L’absurdité de cette dernière accusation ressort clairement si l’on se réfère à l’édition en cours des Opera Theologica dont le premier volume, en 1617, est une défense de l’orthodoxie chrétienne contre le point de vue socinien (De satisfactione, (éd.) Edwin Rabbie, Assen, Maastricht, 1990).

107333. Bayle, « Article Grotius », Dictionnaire historique et critique, Rotterdam, M. Bohm, 1720, 3e édition, 4 vol.

107434. Commentatio ad loca quaedam N. Testamenti quae de Antichristo agunt, Amsterdam, I. et C. Blaeu, 1640.

107535. Samuel Desmarets, dit Maresius (1599-1673), suit des études à Paris et à Saumur, avant de recevoir sa consécration pastorale en 1620, au synode de Charenton. Un temps ministre à Laon, il s’enfuit en 1623, après avoir été victime d’une tentative d’assassinat. Il enseigne à Sedan en 1625, et s’installe en Hollande en 1634. L’homme s’intéresse également à la doctrine de la grâce des jansénistes, qu’il juge conforme à celle de Calvin.

107636. Rohan s’était enfui à Venise, pour servir finalement Louis XIII qui l’emploie comme ambassadeur auprès du corps helvétique. Il participe alors aux combats contre les Espagnols et les Impériaux. Son corps est enterrré à la cathédrale Saint-Pierre de Genève. En 1631, à Padoue, Rohan avait composé également le Parfait capitaine, inspiré par les commentaires de César. Voir J. A. Clarke, Huguenot Warrior : The Life and Times of Henri de Rohan, 1579-1638, La Haye, Nijhof, 1966.

107737. H. de Rohan, De l’interest des princes et Estats de la chrestienté, Paris, 1639, p. A2..

107838. P. 105.

107939. P. 114.

108040. D. Blondel (1591-1655), Considérations de religion et d’Estat sur la guerre angloise, et autres affaires du temps, sl, nd [v. 1652].

108141. Claude Saumaise (1588-1653) naît à Semur-en-Auxois, dans une famille de robins bourguignons, gagnés à la Réforme. Son père Bénigne Saumaise, parlementaire dijonnais, a dû fuir la ligue pour rester fidèle à Henri IV. Mais la famille semble avoir embrassé un catholicisme de façade, pour échapper aux persécutions. Remarqué par Isaac Casaubon, le jeune homme poursuit ses études à Heidelberg, puis de retour à Paris, il fréquente les frères Dupuy, Pierre et Jacques, dont le cabinet est l’un des foyers intellectuels de la capitale. Il rencontre également Grotius, et entretient une correspondance avec Peiresc. En 1623, il épouse Anne Mercier, fille du seigneur de Grigny. En 1632, il s’installe à Leyde, où il peut poursuivre ses travaux. En 1640, il retourne en Bourgogne à la nouvelle de la mort de son père.

108242. P. Leroy, Le dernier voyage à Paris et en Bourgogne, 1640-1643, du réformé Claude Saumaise, Amsterdam, APA, 1983, p. 84.

108343. Id., ibid., pp. 130-132.

108444. Léon Bouthillier, comte de Chavigny (1608-1652), secrétaire d’État.

108545. « Cette clause qui donne sur la religion, ensuite de tant d’autres beaux compliments, me fit voir clairement ce qui est de leur dessein, et que je ne dois point espérer de bon effets de leurs promesses, si je ne leur baille en échange ce qu’ils veulent avoir de moi. Il ne me donneront rien pour mes beaux yeux… ». (P. Leroy, op. cit., p. 133).

108646. Le 19 décembre 1645, Saumaise raconte que Richelieu se serait réjoui de le voir s’en prendre à la toute-puissance et à l’infaillibilité pontificales (ibid., p. 84).

108747. A. Bosse (1602-1676) lègue 1500 planches sur la société française de son temps. Voir A. Blum, Abraham Bosse et la société française au xviie siècle, Paris, A. Morancé, 1924.

108848. Marc Antoine Girard de Saint-Amant (1594-1661) ; I. Lapeyrère (1596-1676).

108949. Marseille sans miracle, Die, É. Benoît, 1644.

109050. J. Pannier, Calvin et l’épiscopat. L’épiscopat, élément organique de l’Église dans le calvinisme intégral, Strasbourg, Istra, 1927, p. 37.

109151. Pierre Dumoulin a aussi pour fils Cyrus et Théophile, et d’autres enfants encore de son second mariage.

109252. B. Armstrong, « Pierre Dumoulin and James I : the Anglo-French programme », De l’humanisme aux Lumières, Mélanges en l’honneur d’Elisabeth Labrousse. Textes recueillis par Michelle Magdelaine, Maria-Cristina Pitassi, Ruth Whelan et Antony McKenna, Paris/Oxford, Universitas, The Voltaire Foundation, 1996, pp. 17-29.

109353. P. Dumoulin, De la vocation des pasteurs, Sedan, Jean Jannon, 1618, pp. 15-17. C’est moi qui souligne.

109454. F. Laplanche, Orthodoxie et prédication. L’œuvre d’Amyraut et la querelle de la grâce universelle, Paris, PUF, 1965 ; R. Stauffer, Moïse Amyraut, un précurseur français de l’œcuménisme, Paris, Libraire protestante, 1962.

109555. P. Bayle, Choix d’articles tirés du Dictionnaire historique et critique, (éd.) É. Labrousse, Hildesheim, G. Olms Verlag, 1982, 2 vol., I, pp. 46-47.

109656. Capitaine des gardes de la reine et oncle de M. de Comminges.

109757. T. Wanegffelen, Ni Rome ni Genève. Des fidèles entre deux chaires en France au xvie siècle, Paris, Champion, 1997.

109858. B. Cottret, « Amitié et fidélité au xvie siècle : la correspondance de Calvin et de Louis Du Tillet (janvier-décembre 1538) », (à paraître).

109959. J.-M. Constant, La société française aux xvie-xviie-xviiie siècles, Gap, Ophrys, 1994, p. 31.

110060. P. Leroy, Le dernier voyage à Paris et en Bourgogne, 1640-1643, du réformé Claude Saumaise, Amsterdam, APA, 1983, p. 232.

110161. P. Bayle, article Milletière, Dictionnaire historique et critique, Rotterdam, M. Bohm, 1720, 3e édition, 4 vol.

110262. P. Bayle s’inspire en grande partie dans ce développement de Samuel Desmarets.

110363. « Lettre du synode au sieur de La Milletière », Déclaration faite par le sieur de La Milletière, Paris, 1637, appendice, non paginé.

110464. Déclaration faite par le sieur de La Milletière, Paris, 1637, p. 56.

110565. Déclaration du sieur de La Milletière des causes de sa conversion à la foy catholique, Paris, Vitré, 1645, pp. 34-35.

110666. H. Jedin, Katholische Reformation oder Gegen-Reformation ?, Lucerne, J. Stocker, 1946 ; E. W. Zeeden, Die Entstehung der Konfessionen. Grundlagen und Formen der Konfessionsbildung im Zeitalter der Glaubenskämpfe, Munich, R. Oldenbourg, 1965.

110767. Henri de Lévis, duc de Ventadour, succéde à son père Anne comme lieutenant général de Languedoc en 1622.

110868. R. Allier, La cabale des dévots, Paris, A. Colin, 1902.

110969. Gaston de Renty, 10 juin 1640. Cité par R. Triboulet, Gaston de Renty, 1611-1649, Paris, Beauchesne, 1991, p. 179.

111070. M. Pecquet, « Des confréries de pénitents à la Compagnie du Saint-Sacrement », xviie siècle N° 69 (1965), pp. 3-36 ; A. Talion, La compagnie du Saint-Sacrement (1629-1667), Paris, Le Cerf, 1990.

111171. Ms fr. 15813, fol. 77 sq. : « Relation sommaire de l’état auquel la province du Languedoc et l’entier ressort du parlement de Toulouse se sont trouvés et se trouvent à présent depuis l’avènement du roi Louis le juste jusqu’à ce jourd’hui, pour raison des occupations et usurpations que ceux qui font profession de la Religion Prétendue Réformée y avaient faites et que par le soin des sieurs de Fabry, père et fils, conseillers du roi en ladite cour du parlement de Toulouse et ses procureurs généraux en la chambre de l’édit de Languedoc, rétablie à Castres, leur ont été ôtées : et ce qu’il reste à faire pour le progrès de la catholicité et plus grande gloire de Dieu dans ladite province et ressort dudit parlement de Toulouse. Présentée par ledit de Fabry fils, sieur de Roquayrol ». Adressé au chancelier Séguier, 10 juin 1638.

111272. Encore en 1683, au moment où jouent les interdits professionnels, l’intendant Daguesseau se montre circonspect et demande que l’on tolère le maintien des religonnaires à leurs postes de contrôle de l’économie, afin de ne pas ruiner le pays (Cité par R. Sauzet, Chronique des frères ennemis. Catholiques et protestants à Nîmes du xvie au xviiie siècle, Caen, Paradigme, 1992, p. 240).

111373. P. 133 sq.

111474. A. D. Gard, G. 447 : « Mémoire contenant les plaintes des ecclésiastiques et catholiques de Nîmes » (1621). Cité par Id., ibid., p. 135.

111575. É. François, Protestants et catholiques en Allemagne. Identités et pluralisme : Augsbourg, 1648-1806, Paris, Albin Michel, 1993.

111676. R. Descimon, C. Jouhaud, La France du premier xviie siècle, 1594-1661, Paris, Belin, 1996, p. 7.

111777. Rapporté par Daniel-Rops, L’Église des temps classiques, vol. I, Le Grand Siècle des Ames, (Histoire de l’Église du Christ, Paris, Fayard, 1948-1960), 1958, pp. 174-175. La papauté avait déjà condamné les traités de Westphalie à l’époque, Innocent X les qualifiant de « perpétuellement nuls, vains, invalides, iniques, condamnés, frivoles et sans force » dans sa bulle Zelus domus meae.

111878. L. Bély, Y. M. Bercé, J. Bérenger, A. Corvisier, J. Meyer, R. Quatrefages, Guerre et paix dans l’Europe du xviie siècle, Paris, SEDES, 1991, 2 vol., I, p. 178. Les traités de Westphalie (1648) sont conclus avec la France à Münster et avec la Suède à Osnabrück. Ils consacrent un certain nombre de pertes territoriales (indépendance des cantons suisses, des Provinces-Unies, cession à la France de Metz, Toul et Verdun…). La carte confessionnelle est arrêtée à la situation de 1624. L’Empereur renforce sa domination sur les États directs des Habsbourg mais la Bohême et la Hongrie reviennent au catholicisme. C’est surtout la possibilité d’interventions étrangères, et notamment françaises qui fragilise l’Empire.

111979. J. Bérenger, Histoire de l’empire des Habsbourg 1273-1918, Paris, Fayard, 1990, p. 308 sq.

112080. Son frère aîné, Frédéric-Maurice, duc de Bouillon (1605-1652), se lie à Gaston d’Orléans contre Richelieu, après s’être converti au catholicisme.

112181. Cette trahison a gêné les « admirateurs inconditionnels du héros ». Elle s’inscrit pourtant dans la digne tradition des révoltes nobiliaires. (Voir J. Bérenger, Turenne, Paris, Fayard, 1987, p. 306 sq).

112282. The General and Particular Acts and Articles of the Late National Synod of the Reformed Churches of France Assembled by the Permission of the King at Charenton near Paris Beginning the 26th of December 1644, Londres, 1646, pp. 3-4.

112383. C. Saumaise, Apologie royale pour Charles I, Paris : Veuve Mathurin Dupuis, 1650, p. 10.

112484. Id., ibid., p. 840.

112585. M. Amyraut, Du gouvernement de l’Église contre ceux qui veulent abolir l’usage & l’autorité des synodes, Saumur, I. Desbordes, 1653, pp. 1-2.

112686. Id., ibid., p. 409.

112787. Id., p. 410. L’aboutissement ne le trouve-t-on pas dans la critique que Pierre Bayle fait de la pluralité des voix ?

112888. M. Amyraut, Discours de la souveraineté des roys, Paris, 1650, p. 167. Sur interprétation de ce psaume lors de la révolution anglaise, voir B. Cottret, « Les fils des hommes. Christologie et révolution en Angleterre (v. 1642-v. 1660) », Études Théologiques et Religieuses 67 (1991), pp. 43-66.

112989. Id., ibid., p. 80.

113090. Id., ibid., p. 99. Le rapprochement avec Filmer s’impose ici.

113191. Id., p. 180.

113292. P. Dumoulin, fils (1601-1684), A Letter of a French Protestant to a Scotishman of the Covenant, wherein one of their chiefe pretences is removed, which is their conformitie with the French Churches in points of discipline and obedience, Londres, 1640.

113393. Id., Regii sanguinis clamor ad cœlum adversus parricidas Anglicanos, La Haye, 1652 ; Histoire des nouveaux presbytériens anglois et escossois, 1660.

113494. K. Malettke, « Huguenotten und monarchischer Absolutismus in Frankreich », Francia 15 (1987), pp. 299-319.

113595. Voir B. Cottret, « La sainteté de Jacques II ou les miracles d’un roi défunt », L’autre exil. Les jacobites en France au début du 18e siècle, en collaboration avec Monique Cottret, (éd.) E. Corp, Paris et Montpellier, Presses du Languedoc, 1993, pp. 79-106 ; B. Cottret, « Ecce homo. La crise de l’incarnation royale en Angleterre (1649-1688-1701) », Le Christ entre orthodoxie et Lumières (éd.) M.-C. Pitassi, Genève, Droz, 1994, pp. 77-100.

113696. B. Cottret, The Huguenots in England, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, p. 121.

113797. B. L., Add Mss 8880, fol. 190 : Pierre II Dumoulin à Sir W. Morice, 12 janvier 1664.

113898. T. Brachet, sieur de La Milletière, La Victoire de la Vérité pour la Paix de l’Église au roy de la Grande Bretagne pour convier sa majesté d’embrasser la Foy Catholique, Paris, 1651, p. 19.

113999. Id., ibid., p. 23.

1140100. BNF, Ms fr 15889, fol. 247-283 : « Explication véritable des desseins de Cromwell touchant la religion » ; Archives Étrangères, Correspondance politique, Angleterre, 60 : « Advis à Monsieur le Cardinal » [Mazarin] fol. 368. Voir B. Cottret, Cromwell, Paris, Fayard, 1992, p. 413.

1141101. B. Cottret, Cromwell, op. cit., p. 389.

1142102. B. Cottret, « Pourquoi l’édit de Nantes a-t-il réussi ? », L’édit de Nantes, (éd.) B. Roussel, Paris et Genève, Société de l’Histoire du Protestantisme Français et Labor et Fides (sous presse).

1143103. Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 374-375. Sur le tournant de 1656, voir S. Deyon, Du loyalisme au refus, Villeneuve d’Ascq, Université de Lille III, 1976, p. 45.

1144104. B. Meynier, De l’exécution de l’Édit de Nantes, Pézenas, J. Martel, 1662.

1145105. Id., De l’exécution de l’Édit de Nantes dans les provinces de Guyenne, Poitou, Angoumois, Xaintonge et Aunis, et dans les îles de Marennes, d’Oléron et de Ré, Poitiers, J. Fleuriau, 1665.

1146106. Id., De l’Édit de Nantes, exécuté selon les intentions de Henry le Grand, en ce qui concerne l’establissement d’exercice public de la Religion Prétendue Réformée, Paris, A. Vitré, 1670.

1147107. C. Bergeal, A. Durrleman, Protestantisme et libertés en France au xviie siècle. De l’édit de Nantes à sa révocation, 1598-1685, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1985, p. 89.

1148108. J. Bérenger, Turenne, op. cit., p. 465.

1149109. A. T. Van Deursen, Professions et métiers interdits : un aspect de l’histoire de la révocation de l’édit de Nantes, Groningue, J. B. Wolters, 1960, p. 30.

1150110. R. Le Vayer de Boutigny, Dissertation sur le droit des souverains, Londres, v. 1740, pp. 153-156 : « Déclaration du Clergé de France sur la puissance ecclésiastique, Du 19 Mars 1682 ». Le fait que l’on réédite ce texte en Angleterre cinquante ans plus tard témoigne de l’intérêt porté par les Anglais à la possibilité d’une Église gallicane, relativement autonome par rapport à Rome.

1151111. J. Garrisson, L’Édit de Nantes et sa révocation, Paris, Le Seuil, 1985, p. 190.

1152112. Id., ibid., p. 204.

1153113. Clément IX (†1669) ouvre aux jansénistes une période de répit de dix ans. Voir M. Cottret, « La querelle janséniste », Histoire du christianisme, 1620-1750, (éd.) M. Venard, Paris, Desclée (à paraître).

1154114. François de Salignac de La Mothe Fénelon (1651-1715) devient ultérieurement en 1689 le précepteur du duc de Bourgogne pour lequel il rédige le Télémaque.

1155115. M. Cottret, La Bastille à prendre, Paris, PUF, 1986, p. 79 sq. M. Fumaroli souligne pour sa part l’intérêt de sa réflexion sur le « sublime », qu’il confie à la poésie (Le poète et le roi. Jean de La Fontaine en son siècle, Paris, Éditions de Fallois, 1997, p. 350).

1156116. P. Chaunu, La civilisation de l’Europe classique, Paris, Arthaud, 1966, p. 156.

1157117. Sur la question de la paternité, voir la remarquable analyse de M. Carbonnier-Burkard, « Les variations protestantes », Histoire des pères et de la paternité (éd.) J. Delumeau, D. Roche, Paris, Larousse, 1990, pp. 155-178.

1158118. J. Claude, La Défense de la Réformation contre le livre [de Nicole] intitulé Préjugez légitimes contre les calvinistes, Rouen, 1673. p. 34. Ce refus de la dictature de la multitude sera repris par P. Bayle ou ultérieurement par J. S. Mill et Tocqueville.

1159119. Id., ibid., p. 37.

1160120. Id., p. 47.

1161121. Id., p. 81.

1162122. L’édit peut être utilisé directement contre l’existence d’un lieu de culte. Le cas n’est pas rare. Voir par exemple Archives Natonales, TT 240, 23 (2), « À l’égard du prêche du Cheffresne, il se doit être pareillement démoli comme contraire à l’édit de Nantes et bâti ici en 1613 par une contravention manifeste ».

1163123. AN, TT 240, 12 (6) : « Pièces touchant l’exercice de Charenton », (v. 1685).

1164124. P. Jurieu, Examen du livre De la réunion du christianisme, Orléans, 1671. Voir R. Stauffer, L’affaire d’Huisseau, Paris, PUF, 1969.

1165125. Encore que la communion sous les deux espèces n’ait pas à l’heure actuelle un caractère systématique dans le catholicisme.

1166126. Isaac Dubourdieu a pour fils Jean Dubourdieu (v. 1642-1720), pasteur anglican de l’église de La Savoie à Londres. Il a lui-même pour fils Jean-Armand, éditeur de Télémaque. Bossuet, tout en maintenant son désaccord, constate qu’il n’est pas « loin du royaume de Dieu » (Bossuet, Correspondance, Paris, Hachette, 1909-1925, 15 vol., III, p. 39 : Au duc de Noailles, 23 octobre 1684).

1167127. [P. Jurieu], Lettre de quelques Protestans pacifiques au sujet de la réünion des Religions à Messieurs du Clergé de France, qui se doit tenir à S Germain en Laye le… du mois de May 1685, sl, nd. pp. 3-6.

1168128. Id., ibid., pp. 84-86.

1169129. Id., p. 88.

1170130. P. Bernard, L’explication de l’édit de Nantes (1666), Paris, A. Dezaillier, 1683. Nlle édition, p. 21.

1171131. C. Bergeal, A. Durrleman, Protestantisme et libertés, op. cit., p. 145.

1172132. É. Labrousse, « Les protestants », Histoire de la France Religieuse, xive-xviiie siècle, op. cit., p. 477.

1173133. Vauban, Mémoire pour le rappel des huguenots, (éd.) P. Vassaux, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1985, pp. 14-15.

1174134. C. Ancillon, La France intéressée à rétablir l’édit de Nantes, Amsterdam, H. Desbordes, 1690, p. 20.

1175135. En tout cas, la comparaison entre l’Angleterre de la Glorieuse Révolution et la France de la révocation ne fait qu’accentuer le fossé qui sépare Guillaume d’Orange de Louis XIV, C. Ancillon, op. cit., p. 98.

1176136. É. G. Léonard, Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964, 3 vol., II, p. 312.

1177137. F. Strowski, Pascal en son temps, Paris, Plon-Nourrit, 1907-1908, 3 vol., I, p. 1.

1178138. B. Cottret, « Glorieuse révolution, révocation honteuse ? Protestants français et protestants d’Angleterre », Le refuge huguenot (éd.) M. Magdelaine, R. von Thadden, Paris, A. Colin, 1985, pp. 83-95.

1179139. Ferdinand Buisson, Sébastien Castellion. Sa vie et son œuvre (1515-1563), Paris, Hachette, 1892, I, p. VIII.

1180140. Comme l’a écrit H. Bost : « En rendant accessible au public non spécialiste le contenu des débats religieux, en lui fournissant des repères historiques et des outils critiques, Bayle offre une version “laïque” de l’effort pédagogique impulsé par la Réforme » (Un « intellectuel » avant la lettre : le journaliste Pierre Bayle (1647-1706), Amsterdam, APA-Holland University Press, 1994, p. 228).

1181141. H. Bost, op. cit., p. 3.

1182142. Id., p. 118.

1183143. Id., ibid., p. 18.

Conclusion

11841. É. Labrousse, 1685-1985 : la Révocation de l’édit de Nantes, Paris, CPED, 1985, p. 20.

11852. B. Cottret, M. Cottret, Histoire politique de l’Europe, xvie-xviiie siècles, Gap, Ophrys, 1996, p. 7.

11863. Une médaille à l’effigie de Louis XVI fut frappée à cette occasion.

11874. J. Garrisson, L’Édit de Nantes et sa révocation, Paris, Le Seuil, 1985, p. 119 sq.

11885. Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 228-229.

11896. On trouve des renseignements biographiques intéressants sur ces différents personnages dans A. Encrevé (éd.), Les protestants. Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Paris, Beauchesne, 1993. François Coillard (1834-1904) joue effectivement un rôle missionnaire primordial au Zambèze ; Benjamin Couve (1844-1928), vice-président de la société des missions, se distingue par la fermeté de ses positions évangéliques, et son rejet du libéralisme doctrinal ; Louis-Auguste Sabatier (1839-1901) occupe la chaire de dogmatique réformée à la faculté de théologie protestante de Strasbourg, puis de Paris. Il enseigne également la littérature chrétienne à l’École Pratique des Hautes Études. Cet esprit patriotique eut un immense retentissement. Fernand de Schickler (1835-1909) est l’un des plus beaux représentants du courant libéral au sein de l’Église réformée de France. Ce banquier érudit, président pendant de nombreuses années de la Société de l’Histoire du Protestantisme français, dota cette société de l’immeuble qu’elle occupe toujours, 54 rue des Saints-Pères, à Paris. Alfred Boegner (1851-1912) dirige la société des missions à partir de 1882 ; Georges Appia (1827-1910) fut pasteur en Italie puis à Paris.

11907. Pour la description de cette journée du jeudi 2 juin, voir le Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français 47 (1898), pp. 296-301.

11918. P. Ory, Une nation pour mémoire. 1889, 1939, 1989, trois jubilés révolutionnaires, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1992, p. 8.

11929. Voir respectivement Réforme, samedi 12 octobre 1985 et Réforme, samedi 19 octobre 1985. Dans le premier de ces numéros, par un curieux hasard éditorial, Henri Friedel tentait de calmer les craintes que suscitait encore l’expansionnisme soviétique en évoquant avec approbation le slogan : « plutôt mort que rouge », et Michel Crépeau, en maire attentif, chantait dans un encart publicitaire bienvenu l’ouverture de La Rochelle sur l’Atlantique – dans l’esprit de la Réforme. Il est vrai que l’historien Jean-Jacques Becker, dans le même numéro, évoquait les pressions diverses que le grand frère d’Union soviétique continuait d’execer sur les communistes français. Georges Marchais, apparemment, n’était ni un « Tito », ni un « Mao ». C’est le moins que l’on puisse dire.

119310. P. Ory, op. cit., p. 229.

119411. Id., ibid., p. 230.

119512. C. Lévi-Strauss, Mythologiques, Paris, Plon, 1964-1968, 3 vol., I, p. 21. C’est la raison pour laquelle nous ne croyons pour notre part ni à la « démythologisation » de l’histoire, ni à celle de la religion. Quant à la déconstruction, nous laissons cette activité périphérique aux gourous de l’université américaine.

119613. P. Aubert, « Le protestantisme français de la royauté à la république », Le roi, le protestant et la République, Mulhouse, Cêtre, 1996, p. 15.

119714. J. Michelet, Histoire de France, Lausanne, Éditions Rencontre, 1965-1966, 12 vol., VII, p. 457.

119815. Id., ibid., p. 458.

119916. É. Fauquet, Michelet ou la gloire du professeur d’histoire, Paris, Le Cerf, 1990, p. 431.

120017. Paul Viallaneix dénonce certes les risques du syncrétisme chez Michelet et la tentation du pathos « Réformation et Révolution dans l’historiographie française du xixe siècle », Réforme et révolutions. Aux origines de la démocratie moderne, Montpellier, Presses du Languedoc, 1990, p. 171. Nous empruntons l’ensemble de nos citations à cette contribution majeure à l’étude du xixe siècle historiographique.

120118. L. Febvre, Michelet et la Renaissance, Paris, Flammarion, 1992, p. 237.

120219. J. Michelet, op. cit., p. 185.

120320. Sur ce refus d’identifier esprit moderne et culture protestante, voir l’analyse d’E. Troeltsch, « Protestantisme et culture » (1913), Protestantisme et modernité, Paris, NRF, 1991, p. 164.

120421. P. Viallaneix (éd.), Réforme et révolutions, « Introduction », p. 7 : « ce pays passablement déchristianisé mais sur le mode catholique » (C’est moi qui souligne).

120522. J. Delumeau, Mille ans de bonheur, Paris, Fayard, 1995.

Annexes

12061. A. Stegmann, Édits des guerres de religion, Paris, Vrin, 1979, pp. 8-14 pour l’ensemble de ce texte.

12072. Il faut cependant faire une exception pour É. de La Boétie qui utilise le terme dans son Mémoire touchant l’édit de janvier 1562, De la servitude volontaire ou contr’un, Paris, Gallimard, 1993, p. 300 : « Le nombre des catholiques est sans comparaison plus grand que des protestants ».

12083. O. Fatio et al. (éd.), Confessions et catéchismes de la foi réformée, Genève, Labor et fides, 1986.

12094. A. Stegmann, op. cit., pp. 15-21.

12105. J.-M. Sallmann, Naples et ses saints à l’âge baroque (1540-1750), Paris, PUF, 1994, p. 99.

12116. Frank Lestringant décrit ainsi le phénomène : « le bris d’idoles (c’est ainsi que les huguenots appelaient les statues de saints et les tombeaux des rois) se ramène à un bris de corps », F. Lestringant (éd.), Théâtre des cruautés des hérétiques de notre temps de Richard Verstegan, Paris, Éditions Chandeigne, 1995, p. 43. L’iconoclasme n’est pas le fait des Réformateurs eux-mêmes. Calvin rappelle que « jamais Dieu n’a commandé d’abattre les idoles, sinon à chacun en sa maison, et en public à ceux qu’il arme d’autorité », Opera. Calvini. 18, col. 580-581 : Lettre de Calvin à l’église de Sauve, juillet 1561. Voir O. Christin, Une révolution symbolique. L’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, Minuit, 1991, p. 117. Également, S. Deyon, A. Lottin, Les « casseurs » de l’été 1566. L’iconoclasme dans le Nord, Paris, Hachette, 1981 ; Jérôme Cottin, Le regard et la parole. Une théologie protestante de l’image, Genève, Labor et Fides, 1994, p. 257. Voir également, Carlos M. N. Eire, War Against the Idols. The Reformation of Worship from Erasmus to Calvin, Cambridge, Cambridge University Press, 1986 ainsi qu’Olivier Christin, Une révolution symbolique. L’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, Minuit, 1991 ; Alain Besançon, L’image interdite. Une histoire intellectuelle de l’iconoclasme, Paris, Fayard, 1994.

12127. É. de La Boétie, Mémoire touchant l’édit de janvier 1562, op. cit. Le texte reste longtemps inédit. La Boétie admet cependant la nécessité d’une réforme, mais modérée, et interne à l’Église, sans aboutir à la constitution d’Églises rivales.

12138. Le sort des biens immeubles est relativement simple : il faut veiller à leur restitution. La situation n’est pas la même pour les biens meubles : « Quant à la propriété des meubles, elle apparaît comparativement moins protégée, ce qui après tout ne saurait surprendre. Il faut isoler dès l’abord le cas de pillages, de dépossessions ou de saisies qui seraient intervenus après la publication de la paix : injustifiés, donc punissables, ces faits ouvriront toujours à la victime un droit entier de réparation ou de restitution. À l’opposé, les mêmes actes accomplis en temps de guerre, parce qu’ils rentrent dans le cadre de l’amnistie décrétée par l’édit de paix, ne laissent pratiquement aucun recours à ceux qui en auront été victimes » (F. Garrisson, op. cit., p. 161).

12149. L. Romier, Le royaume de Catherine de Médicis, Paris, 1922, II, p. 199 sq.

121510. Stegmann, pp. 32-36.

121611. J. Delumeau, Le catholicisme, Nlle édition, sous presse, ancienne édition p. 51. : « Leibniz, écrivant à Bossuet en 1693, assurait que le concile de Trente avait été “plutôt un synode de la nation italienne, où l’on ne faisait entrer les autres que pour la forme et pour mieux couvrir le jeu”. À la cérémonie d’ouverture du 13 décembre 1545, il n’y avait qu’un Français sur quatre archevêques, qu’un Français et qu’un Allemand sur 21 évêques. Quand les réunions de l’assemblée reprirent le 18 janvier 1562 les pères italiens étaient 85, les espagnols 14, les portugais 3, les grecs 3, les autres nationalités – française, allemande, anglaise, néerlandaise, polonaise – n’étant représentées chacune que par un seul membre. Il est vrai que de nouveaux arrivants vinrent, en 1562, grossir l’effectif du concile. Le chiffre des Français finit par atteindre 27 ».

121712. Id., ibid. Ancienne édition p. 74. Philippe II, en 1564, rappela ses « droits royaux » ; Ferdinand Ier empêche la publication d’une partie des décisions tridentines touchant les prérogatives de l’État.

121813. Stegmann, op. cit., pp. 53-58.

121914. Id., ibid., pp. 59-66. Elles émanent du conseil privé et mentionnent les noms de Catherine de Médicis, des cardinaux de Bourbon, de Lorraine et de Guise, ainsi que de diverses autres personnalités (Les ducs de Nemours, de Longueville et d’Aumale, les maréchaux de Damville et de Cossé, le duc d’Uzès, les sieurs de Morvilliers, l’archevêque de Sens, l’évêque d’Auxerre, l’évêque de Limoges, le sieur de Lansac et le sieur de Carnavalet).

122015. A. Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559-1661, Paris, Fayard, 1989.

122116. Stegmann, op. cit., pp. 69-81.

122217. Le nombre de magistrats que l’on peut récuser est différent selon les parlements : quatre à Paris, quatre à Bordeaux, six dans les autres parlements (Rouen, Dijon, Aix, Rennes et Grenoble), étant entendu qu’à Toulouse on peut demander le renvoi d’une affaire à Paris.

122318. BNF, Ms fr. 15813, fol. 1 sq. : « Cahier de ceux de la religion présenté aux États d’Orléans l’an 1571 ».

122419. Stegmann, op. cit., pp. 86-93.

122520. Id., ibid., pp. 97-120.

122621. Requête présentée à Henri III, le 11 avril 1575.

122722. Stegmann, op. cit., p. 227 : « Mémoire des affaires générales », 1589.

122823. Id., ibid., pp. 131-153.

122924. Id., op. cit., pp. 158-170.

123025. Id., pp. 192-203.

123126. La chambre tri-partie d’Agen devient alors mi-partie. Elle est constituée par le roi qui envoie plusieurs parlementaires parisiens, dont de Thou.

123227. D. Van Kley, The Religious Origins of the French Revolution. From Calvin to the Civil Constitution, 1560-1791, New Haven, Londres, Yale University Press, 1966.

123328. Montpellier : deux présidents et dix-huit conseillers, Aix, Bordeaux, Dijon, Rennes et Rouen : deux présidents et dix conseillers.

123429. Paris : un président et seize conseillers ; Rouen, un président et douze conseillers ; Dijon et Rennes, un président et dix conseillers.

123530. Le dominicain flamand Ridicauwe, auteur d’une tentative d’assassinat en 1593 et 1595.

Bernard Cottret
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Mis en ligne sur Cairn.info le 11/09/2019
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