Chapitre
L’Angleterre n’est pas une île. Elle occupe la partie méridionale d’un archipel, dont elle a, lentement, patiemment, méthodiquement, laborieusement effectué l’exploration et la conquête, au terme d’une histoire pluriséculaire . C’est chez leurs voisins les plus proches – les Gallois, les Écossais et les Irlandais – que les Anglais ont fait l’apprentissage des mondes lointains. Poursuivant sa quête impériale pour l’étendre à l’ensemble du globe, l’Angleterre, « voisine d’aucun par la terre », est devenue, au cours des âges, « la voisine de tous par la mer ».
Prenant la partie pour le tout, il n’est pas rare cependant que l’on dise « l’Angleterre » en voulant désigner par là l’ensemble de la Grande-Bretagne : Angleterre, pays de Galles et Écosse . Voire, au mépris des droits des peuples, que l’on y adjoigne l’Irlande, en un raccourci saisissant. Quel anglophone n’a pas été amené, au moins une fois dans sa vie, à décliner soigneusement son identité en expliquant que tout ce qui parlait anglais n’était pas nécessairement anglais ni même britannique ? La langue, la nation et la nationalité ne se recouvrent pas nécessairement dans le cas britannique. L’on peut être anglophone pour la langue, écossais ou gallois par l’appartenance, et britannique par la nationalité. La situation est rendue plus complexe par les intenses mouvements migratoires qui ont conduit, au cours des siècles, de nombreux habitants des îles Britanniques à essaimer à travers le monde : Amérique du Nord, Antilles, Nouvelle-Zélande, Afrique australe ou Australie…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/08/2020
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