Chapitre
Les « longs étés chauds » de la seconde moitié des années 1960 auront été la période de violences urbaines la plus prolongée aux États-Unis. Les émeutes les plus célèbres et les plus destructrices eurent lieu à Newark et à Detroit en 1967. Mais des centaines d’autres villes, des plus grandes comme New York, Los Angeles ou Chicago, aux plus petites comme Plainfield dans le New Jersey ou Waterloo dans l’Iowa, furent également touchées. Près d’un demi-siècle après, la question qui se pose n’est pas tant pourquoi ces émeutes se sont produites dans les années 1960, mais plutôt pourquoi de tels incidents ne se sont pas répétés plus fréquemment par la suite. Si l’on excepte quelques épisodes de troubles, comme à New York pendant la panne électrique de 1977 ou à Los Angeles en 1992, les villes américaines ont été épargnées par les émeutes depuis le début des années 1970. Au lendemain de l’ouragan Katrina, la gestion calamiteuse du désastre par les pouvoirs publics aurait pu occasionner des débordements à La Nouvelle-Orléans, mais tel ne fut pas le cas.
Cette question est d’autant plus déconcertante si l’on tient compte des émeutes de l’automne 2005 en France, les pires incidents jamais vus dans le pays depuis 1968 : au moins trois cents localités ont été affectées par ce mouvement de colère contre les forces de l’ordre. Cette irruption de violence a fait suite à la mort par électrocution de deux adolescents, l’un d’origine nord-africaine, le second d’origine malienne, qui, se croyant poursuivis par des policiers, avaient tenté d’escalader un grillage…
Plan
Auteurs
html et feuilletage (par chapitre) Ajouter au panier
- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/06/2016
- https://doi.org/10.3917/kart.cohen.2012.01.0031
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...