Chapitre
En comparant les dynamiques de racialisation et les formes de racisme à l’œuvre en France et aux États-Unis, on ne peut nier que la distinction entre nationaux-citoyens et étrangers reste un vecteur potentiel de stigmatisations identitaires, qui peuvent se radicaliser et se racialiser lorsqu’elles sont mobilisées dans ce sens par des responsables politiques (Emmanuelle Le Texier le démontre dans son chapitre). Il existe un autre mode de clivage, étroitement lié à celui-ci mais porteur d’une autre forme de racialisation : c’est le clivage politiquement élaboré entre la majorité des nationaux et certaines catégories minorisées de la population composées à la fois d’immigrés et de nationaux en nombre significatif, ces derniers étant construits à leur tour comme des étrangers ou comme des nationaux ne méritant pas d’être considérés comme tels, car porteurs de valeurs ou de pratiques culturelles jugées incompatibles avec la société ou la collectivité politique. Les membres des catégories en question sont suffisamment nombreux et leur présence dans la société est suffisamment visible pour qu’il soit possible de les construire comme une menace collective à l’unité de la nation et à l’intégrité de sa « culture » majoritaire. Ces groupes sont présentés comme risquant de déplacer au-delà des limites acceptables les frontières identitaires de l’espace national. Sont ici posées, pour reprendre le terme d’Aristide Zolberg et de Long Litt Woon, des questions de dynamiques des frontières (boundary dynamic…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/06/2016
- https://doi.org/10.3917/kart.cohen.2012.01.0255
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