Chapitre
Après 1945, la France et la Grande-Bretagne ont dû faire face aux défis posés par une diversité raciale, ethnique et religieuse accrue à la suite des vagues d’immigration vers l’Europe. Entre le milieu des années 1960 et le début des années 1970, les deux pays ont mis en œuvre une première série de politiques « raciales », qui a consisté à définir des groupes (ou à délibérément refuser de le faire) et à établir des formes de protection contre les différents types de racisme. Comme ces pays présentent des traits similaires en termes d’histoire coloniale, de schéma d’immigration après 1945 et de structure économique, démocratique et institutionnelle, cette divergence interpelle. À l’époque, les politiques britanniques ont porté essentiellement sur les discriminations raciales, tandis que les politiques françaises se sont concentrées sur la lutte contre les discours antisémites. Les dirigeants britanniques se sont inspirés des exemples nord-américains lors des débats sur les politiques raciales à mener, les législateurs et experts français estimant quant à eux hors de propos d’établir tout parallèle entre leur pays et les États-Unis.
Ce n’est qu’en analysant le rôle des idées – précisément celles qui ont joué un rôle dans l’élaboration des cadres conceptuels de l’action publique (policy frames) – que l’on peut comprendre les trajectoires spécifiques aux politiques françaises et britanniques et leurs divergences. Les cadres de l’action publique ont été très importants dans ces deux contextes, ce que l’on mesure au consensus qui prévaut dans chacun des deux pays entre universitaires, journalistes, militants, bureaucrates et législateurs sur le sens de termes comme « race » et « racisme »…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/06/2016
- https://doi.org/10.3917/kart.cohen.2012.01.0181
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