Chapitre
Chacun s’accorde à le dire, aujourd’hui le visage de la famille a profondément changé et cela nous conduit à revisiter nos représentations car, désormais, de nouvelles formes de liens président aux rapports entre parents et enfants. Ma pratique clinique m’a particulièrement rendue attentive, dans ce contexte, aux enjeux du désir et ses effets, notamment dans le cadre de l’adoption. Qu’en est-il, dans cette situation spécifique, de la question de la fétichisation dans ses incidences intersubjectives ? Et plus précisément, que dire de la place occupée par l’enfant dans l’imaginaire parental ? Répondre à cette question conduit à explorer, en amont, la dimension du désir d’enfant et ses racines inconscientes, dans l’histoire psychoaffective de chacun, avant que le projet d’enfant s’actualise au niveau du couple.
Les travaux psychanalytiques ont pu souligner que le désir d’enfant s’inscrit au croisement des registres œdipiens et narcissiques. Il organise donc des retrouvailles avec le temps de l’infantile. À ce propos, Monique Bydlowski (1985, p. 61) souligne que « ce qui est désiré ce n’est pas un enfant, c’est le désir d’enfant / désir d’enfance / réalisation d’un souhait infantile ».
Du côté de la femme, on considère, comme l’ont montré les travaux freudiens, que la castration œdipienne est le moteur du désir d’enfant. C’est le constat de la différence des sexes qui conduit la petite fille à espérer recevoir du père le phallus manquant. Pour pallier la blessure de l’incomplétude, « elle renonce au désir du pénis pour le remplacer par le désir d’un enfant […] la petite fille tourne en femme » (Freud, 1925, p…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 18/01/2017
- https://doi.org/10.3917/eres.marti.2016.01.0329
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