Chapitre
Au début de la Révolution, personne ou presque n’imaginait sérieusement que la France pût un jour cesser d’être une monarchie. La proclamation de la souveraineté de la nation n’empêchait pas la grande majorité des révolutionnaires de tenir pour sacrée la personne du roi, et même l’institution. L’idée de transformer la France en république ne rassembla, jusqu’à Varennes au moins, qu’une poignée de sectateurs. Divergeant sur la définition du gouvernement républicain, condamnés par leur isolement à l’impuissance politique, ils ne formèrent jamais un vrai « parti », seulement une sorte de « conjuration d’idées » qui laissait à chacun des groupes informels qui la composaient une entière liberté d’agir sans se concerter avec les autres.
Longtemps ils passèrent inaperçus. On commença à parler de l’existence d’une faction républicaine vers le printemps de 1790, au moment d’ailleurs où le roi finissait d’être dépouillé de toute prérogative caractéristique de la souveraineté. Les Révolutions de Paris remarquèrent alors le silence prudent observé par de nombreux députés dès qu’il était question du roi, « de peur de prêter le flanc à cette imputation, si souvent répétée, qu’ils […] veulent faire de la France une république
».
Les premiers écrits réclamant ouvertement l’abolition de la royauté furent eux aussi publiés à cette époque
. L’ex-poète Lavicomterie commença en septembre 1790, avec Du peuple et des rois, suivi en novembre par un ouvrage plus conséquent de François Rober…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/11/2017
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