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Pour nos contemporains, Napoléon passe souvent pour une figure de droite, et de la plus mauvaise, assurément. Au point de refuser de célébrer certains de ses succès, comme en 2005, à l’occasion du bicentenaire de la victoire d’Austerlitz. Le coup d’État du 18 Brumaire, le rétablissement de l’esclavage, le Concordat, le sacre, la restauration d’une noblesse d’État, le mariage avec une princesse Habsbourg, sans oublier l’esprit de conquête « impérialiste » (et son mépris avéré des femmes) plaident en sa défaveur en ces temps de pacifisme « humanitaire », d’égalitarisme et d’« empire du Bien » cher à Philippe Muray. En réalité, il s’agit d’une reconstruction posthume, initiée par une IIIe République enchaînant l’Aigle au boulet de son neveu, également coupable d’avoir accompli un « coup d’État » renversant la République et entraîné la France dans une guerre s’achevant par une défaite.Mais le temps de l’histoire n’est jamais celui de la postérité et Napoléon n’était pas perçu comme « réactionnaire » par une majorité de ses contemporains. D’abord parce que le clivage gauche-droite n’existait pas en nos termes actuels, opposant plus simplement les royalistes aux révolutionnaires ; ensuite (et surtout) parce que Bonaparte était un enfant de 1789 et ne pouvait renier ce qui l’avait fait… roi et l’obligeait à opérer la première synthèse entre les deux France que la Révolution avait séparées. Inaugurant ainsi une attitude appelée à s’incarner chez certains de ses successeurs jusqu’au xx…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 11/07/2022
- https://doi.org/10.3917/perri.buiss.2022.01.0089
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