Chapitre
La guerre froide présente un cas difficile. L’expression même de « guerre froide » a été imaginée en 1947 par le journaliste américain Walter Lippmann pour qualifier la forte tension américano-soviétique évidente dès cette année-là, mais qui ne débouchait pas sur un affrontement armé. Mais dès 1950 et la guerre de Corée, l’expression de guerre froide, certes restée dans l’usage, était au fond très contestable.
Du point de vue qui est le nôtre ici, l’analyse de la guerre froide a évolué entre deux tendances extrêmes : celle qui consiste à lui dénier le caractère d’une véritable guerre, et au contraire celle qui voit en elle le conflit absolu, abolissant même la distinction entre guerre et paix.
On définirait donc volontiers plutôt la guerre froide comme une guerre de longue durée, un conflit de cinquante ans, avec une gamme complète de simples tensions, de violences parfois très graves, avec un risque variable mais jamais nul de passage à l’extrême violence nucléaire. Mais conflit marqué aussi par des épisodes de détente, et même de reconstruction hésitante d’un nouvel ordre international après la catastrophe de 1939-1945, épisodes qui contribuent à expliquer, disons-le tout de suite, que l’issue, en 1989-1990, ait été pacifique. On a donc affaire à une guerre majeure, mais d’un type spécial, présentant un cas particulièrement complexe du rapport entre guerre et logique politique .
Cependant certains ont nié à l’époque, ou nieraient encore aujourd’hui, le caractère guerrier du conflit Est-Ouest…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/08/2021
- https://doi.org/10.3917/herm.baech.2014.01.0271
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