Chapitre
Une crise financière, c’est d’abord une histoire se prêtant à
des récits. Or, ainsi que le note le philosophe Jean-Pierre Faye, « la
façon de dire et raconter la crise appartient à la crise elle-même ».
Nous proposons donc ici un autre récit de la crise des subprimes
que celui qui a cours, un décodage différent des événements,
selon une perspective radicalement nouvelle : celle de la criminologie. Notre but : engager une réflexion en dehors des cadres habituels et convenus.
Parmi les multiples interprétations qui ont été proposées
pour expliquer cette crise majeure du capitalisme, une manque
presque en effet toujours à l’appel : celle qui intègre sa dimension
criminelle. Pourtant, comme le remarque l’analyste Peter Goldmann, les fraudes ont joué « un rôle central ». Cette crise financière, comme la plupart des autres de l’histoire, « recèle » bel et
bien un aspect criminel souvent ignoré, voire occulté.
Dès février 2008, Eliot Spitzer, gouverneur de l’État de New
York, ex-procureur fédéral redouté des milieux d’affaires et surnommé le Shérif de Wall Street, signe un article retentissant dans
le Washington Post qualifiant la crise des subprimes de « crime »
et accusant l’administration Bush d’avoir été complice des pratiques « prédatrices » des sociétés de crédit hypothécaire.
En février 2009, Patrick Leahy, président de la commission
judiciaire du Sénat déclare : « Le volume des fraudes a éclipsé le
scandale des caisses d’épargne des années 1980. »
En mai 2009, le Congrès crée une commission spéciale
d’enquête sur les causes de la crise financière…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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