Chapitre
Durant les décennies 1980-1990, une doxa pesante a tenté de
nier – dans les administrations publiques en charge de la répression, les médias, les discours officiels, les partis politiques, ou
les études universitaires – l’existence d’un certain nombre de
phénomènes criminels majeurs. Ces dénis peuvent sembler
incroyables aujourd’hui, avec une décennie de recul, ils ont pourtant été massifs et dominants à propos de : l’explosion statistique
des crimes et des délits ; la montée de la violence contre les personnes ; la violence à l’école ; les bandes criminelles dans les banlieues ; l’existence des tueurs en série ; la présence d’armes de
guerre dans les banlieues ; le rôle des mafias et autres organisations criminelles étrangères présentes dans l’Hexagone ; la montée d’un banditisme maghrébin dans les banlieues. Que nous
disait-on en résumé ?
À propos de l’explosion des crimes et des délits, de la montée
des violences contre les personnes, et de violence à l’école : fantasme sécuritaire, artefact statistique, médiatique et politique. Le
constat pourtant aveuglant était relégué – avant même toute analyse des causes – dans le registre des sujets interdits. La seule
évocation du thème était marquée du sceau du soupçon et du
procès d’intention.
À propos des tueurs en série, ils sont, nous disait-on, le produit des seules sociétés puritaines et consuméristes – comprendre
le monde anglo-saxon. L’argument vaguement culturaliste et
xénophobe masquait mal un préjugé paresseux. Jusqu’au jour où
la réalité a rattrapé les professionnels de l’investigation qui, faute
de s’être posé les bonnes questions, n’avaient pas su ou pu des
décennies durant mettre en relation des dossiers jusque-là dispersés…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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