Chapitre
Remarquons d’abord que l’ensemble de notre colloque a montré combien on a eu raison de parler de la « mutation économique de l’Occident », et pas de la « crise », comme on le fait pourtant souvent. Pratiquement toutes les communications ont évoqué en effet une série de problèmes, allant du système monétaire international à l’énergie en passant par la sidérurgie et l’informatique ou l’automobile. Ces problèmes étaient apparus dès les années 1960, ils avaient certes été aggravés par les deux chocs des années 1971-1973, le « choc Nixon » et le « choc pétrolier ». Mais, contrairement à la perception de beaucoup de contemporains, ces problèmes et ces chocs n’ont pas débouché sur une crise proprement dite mais plutôt sur une transformation de l’économie mondiale, des restructurations, des mutations qui annonçaient un changement d’époque. Ces années sont dynamiques et nullement marquées par la passivité.
Ceci est capital pour notre compréhension du long terme : les années de la présidence de Georges Pompidou correspondent au début de la mise en place du monde actuel, de la série de phénomènes que l’on qualifie de façon très ramassée de « mondialisation ». Autant dire que nous n’avons pas fini d’épuiser les conséquences de la mutation entamée alors.
Ceci est capital également pour comprendre la stratégie économique du président Pompidou : sans pouvoir évidemment tout prévoir, il saisit parfaitement l’importance décisive du tournant et ne se contente pas de réagir au coup par coup pour gérer l’économie française, mais prend en compte les forces profondes à l’œuvre dans cette mutation de l’économie mondiale…
Auteur
html et feuilletage (par chapitre) Ajouter au panier
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/07/2014
- https://doi.org/10.3917/puf.colle.2003.01.0369
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...