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Une étude du British Journal of Psychiatry portant sur 24 pays européens, les États-Unis et le Canada montre que le nombre de suicides a augmenté de manière importante après la crise des subprimes – 4,8 % aux États-Unis (plus 4 750 entre 2007-2010), 4,5 % au Canada (plus 240 entre 2007-2009), 6,5 % en Europe (plus 7 950 entre 2007 et 2010) – alors que ces pays connaissaient auparavant une tendance baissière de cette forme de violence. En Amérique du Nord et en Europe, 10 000 suicides seraient liés aux conséquences de la crise entre 2008 et 2010, ce qui les apparente à des « suicides économiques » (economic suicides). Les chercheurs estiment ainsi que la perte d’un emploi, la saisie d’une maison ou le surendettement sont des facteurs de risque liés au suicide. Encore n’est-ce là que la partie émergée de l’iceberg des conséquences mortifères de la crise. Il faudrait aussi mesurer toutes les maladies qu’une hausse du stress a pu provoquer. De même, selon une étude américano-grecque publiée dans l’American Journal of Public Health, se basant sur des statistiques de l’État grec, le taux de mortalité en Grèce résultant de suicides et d’homicides a augmenté de manière vertigineuse, surtout parmi les hommes. Suite aux mesures drastiques d’austérité imposées dans ce pays pour assainir les finances publiques, la santé publique s’est détériorée de 2007 à 2009 – plus 22,7 % de suicides et plus 27,6 % d’homicides – alors que, par tradition, le suicide restait jusque-là en Grèce un fait social peu répandu…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/10/2021
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