Chapitre
Une grande partie de la croissance économique exceptionnelle
de l’Espagne postfranquiste s’explique par le dynamisme du secteur du bâtiment et des travaux publics, en particulier sur la côte
méditerranéenne, de la Costa Brava à la Costa del Sol. En 2005,
l’Espagne a battu un record historique avec plus de 800 000 nouvelles constructions, soit plus qu’en France, Grande-Bretagne et
Allemagne réunies. Ce secteur de l’immobilier et du BTP est largement spéculatif – quand la bulle immobilière aura éclaté… – et est
à l’origine des plus grandes fortunes espagnoles de la période postfranquiste. En Espagne, el ladrillo (la brique) est perçu comme la
poule aux œufs d’or. D’où une bétonisation de grande ampleur des
côtes – puis par capillarité de l’arrière-pays – faisant plus que
jamais ressembler l’Espagne méditerranéenne à Miami, avec pour
épicentre la ville de Marbella (Andalousie, Costa del Sol). Marbella
apparaît comme un paradigme. Il existe en effet un modèle de
développement économique de « type Miami », reproduit à
Marbella, une sorte de recette qui comporte quatre séries
d’ingrédients :
Du béton et du soleil bon marché devant attirer à la fois un
tourisme saisonnier de masse et des retraités indigènes et étrangers installés à l’année ; une folie bâtisseuse qui a définitivement
enlaidi une grande partie des côtes et a servi de lessiveuse géante
pour l’argent du crime organisé. Avec, en particulier, l’importation
du concept américain – en fait de Miami – des resorts, ces complexes résidentiels fermés où tous les services se trouvent sur
place…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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