Chapitre
L’histoire de la famille Kennedy constitue à la fois un mythe
national – avec la dose de mensonges que comporte toute
mythologie – et une sorte de tragédie grecque.
Joseph « Joe » Patrick Kennedy (1888-1969) reste dans l’histoire américaine comme l’incarnation du parfait « sale type », de
l’homme sans scrupules par excellence. Le président Harry Truman
aura un jugement sûr et définitif sur Joe Kennedy : « L’un des plus
grands escrocs du pays. » Venant d’un homme à la carrière politique bâtie sur une alliance consciente avec les milieux d’affaires
les plus douteux et le crime organisé, ce jugement est certainement
puisé aux meilleures sources.
Le réquisitoire est lourd. Étudiant à Harvard, Joe Kennedy se
livre déjà à un trafic d’influence pour intégrer l’équipe junior de
base-ball et signe des articles rémunérés dans le prestigieux Boston
Globe en réalité rédigés par un camarade d’études. Mari ouvertement volage avec un penchant pour les filles de music-hall, les
demi-mondaines, les actrices, mais aussi pour les prostituées qu’il
emmène au domicile conjugal, quand il ne fait pas des avances aux
amies de ses propres filles, ou de ses fils, aux épouses et aux filles
de ses relations d’affaires, ou quand il n’invite pas ses maîtresses à
déjeuner ou à dîner à la maison en présence de son épouse Rose ;
lâche au point d’intriguer avec succès pour éviter la conscription
pendant la Première Guerre mondiale ; politicien démocrate et
ambassadeur à Londres ouvertement favorable à la conciliation
avec l’Allemagne nazie…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/10/2021
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