Chapitre
Les différentes instances de socialisation – familles, structures d’accueil de la petite enfance, institutions scolaires, etc. – n’ont ni les mêmes rôles, normes, valeurs, ni les mêmes fonctions, objectifs et projets éducatifs. Ainsi, les jeunes enfants font l’expérience de modes de socialisation pluriels, proposant des pratiques, valeurs et objectifs éducatifs plus ou moins convergents ou divergents (Lahire, 1998 ; Darmon, 2006 ; Court, 2017 ; Zaouche Gaudron, 2015) se confrontant aux primes socialisations familiales. Les modes de socialisation extrafamiliaux via les structures et/ou personnels d’accueil de la petite enfance, ou encore l’école maternelle, proposent des modes de prise en charge tributaires des cadres régissant les normes et pratiques en matière de puériculture et d’éducation, qui peuvent ainsi renforcer les effets de la socialisation familiale, ou a contrario, les questionner et les nuancer. Ces socialisations plurielles participent, de ce fait, à la construction de dispositions plus ou moins hétérogènes, en fonction de la proximité des socialisations familiales avec celles observées dans les lieux d’accueil des jeunes enfants. Pour Lahire (1998, p. 35), « tout corps (individuel) plongé dans une pluralité de mondes sociaux est soumis à des principes de socialisation hétérogènes et parfois même contradictoires, qu’il incorpore ». Si l’hétérogénéité des socialisations permet (plus ou moins) à l’enfant d’être confronté à des normes éducatives variées et de développer ainsi son autonomie (de Singly, 2004), elle peut aussi être à l’origine de difficultés d’adaptation…
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Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/04/2021
- https://doi.org/10.3917/eres.zaouc.2021.01.0007
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