« Ça s’est enchaîné comme ça. Ils me mettaient dans des foyers. Dans des foyers qui sont pas chez moi quoi. C’est des foyers, de partout. Et après, j’devais rester deux semaines, du temps qu’on vienne me chercher pour aller au CEF* [centre éducatif fermé]. Et en fait, genre le lendemain, j’devais partir, je partais, je fuguais. Après on m’rattrapait, on m’remettait dans un foyer. Juste avant d’aller au CEF, genre je refuguais. Ça en finissait jamais. […] Du coup, j’suis allée directement en CEF. Et c’est là que voilà, après tac, j’me suis barrée. C’est là que tac, ils m’ont mis en hôpital psychiatrique. Après, attends qu’je m’rappelle. J’sais plus trop. J’étais en CEF. J’suis restée quat’ jours ? J’en avais marre, j’suis partie. Après, on m’a rattrapée, on m’a remis au CEF. Après, j’ai eu un incident avec heu, avec un mec du CEF. Après j’suis re-repartie. Et après on m’a dit, j’sais pas quoi, na, ni, na, na. En fait, on m’a ramenée heu, en hôpital psychiatrique du temps que, du temps que, que j’aille me faire juger chez moi. Et en fait, à la limite, j’étais, il pouvait pas m’garder. Le psychiatre, il m’disait : ouais, na, na, na, on peut pas vous garder. Heu, mais ils veulent absolument qu’on vous garde, j’sais pas pourquoi. Moi, j’sais pas les raisons pour lesquelles j’devrais vous garder, voilà. À la limite, il était pas censé heu, le psychiatre il m’disait : vous avez rien à faire là. Mais j’peux pas vous relâcher comme ça quand même. Du coup, ils ont attendu. Ils m’ont mis en jugement…