Chapitre
Pourquoi, dans les nouvelles images de l’Inde « émergente » colportées par les médias internationaux, ne voit-on que les villes ? Centres commerciaux, automobiles, ingénieurs informaticiens…
Qu’en est-il des campagnes qui, jusqu’à preuve du contraire, représentent encore l’essentiel de l’espace, mais aussi de la population de l’Inde ? Ont-elles su prendre le train de la croissance en marche, ou bien demeurent-elles encore « immergées » ?
Encore aujourd’hui, environ 70 % de la population est officiellement « rurale », et une bonne moitié de la population active vit de l’agriculture. Mais, depuis les années 1980 et une libéralisation économique accentuée à partir de l’ajustement structurel de 1991, priorité a été donnée à d’autres espaces, avant tout urbains, dans l’hypothèse qu’ils pourraient à eux seuls tirer la croissance. Certaines campagnes ont bénéficié de ces nouvelles politiques mais à la condition qu’elles soient très proches des villes, soit spatialement, soit économiquement (filières agroalimentaires). Pour le reste, l’agriculture ne représente plus que 18 % du PIB (2006-2007).
La campagne n’est-elle donc devenue que cet espace « résiduel », l’agriculture que ce secteur « parking » que prévoyaient tant de modèles économiques de croissance, comme celui de Kuznets, dans les années 1960 ?
Nous verrons que l’importance de la ruralité indienne est battue en brèche par l’insuffisance de la diversification économique non agricole. Du coup, en raison de la pression sur la terre, toutes sortes de mobilités sont nécessaires pour la population : elles permettent d’empêcher un véritable « exode » rural à proprement parler, mais non d’effacer les fortes inégalités agraires…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/03/2016
- https://doi.org/10.3917/arco.guibe.2011.01.0229
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