Chapitre
Depuis les années 1970, les États-Unis mènent une guerre
financière au reste du monde, au nom de leurs intérêts vitaux.
Les armes furent tour à tour des décisions stratégiques unilatérales
et la promotion d’une idéologie anomique. La tragédie se joue
en trois actes et un épilogue.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis
s’arrogent le « privilège exorbitant » – selon l’expression de
Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances du
président de Gaulle – de faire tourner leur « planche à billets »
sans restriction, se forgeant de la sorte un empire à crédit.
La France tente de résister face à cette agression lancinante,
au point d’envoyer, en août 1971, un contre-torpilleur de la
marine nationale en direction du New Jersey pour échanger des
dollars américains contre de l’or, conformément aux accords
de Bretton Woods. Richard Nixon refuse l’ultimatum français.
Le 15 août, « Dick le Tricheur » (Tricky Dicky) annonce
une des décisions majeures de l’histoire contemporaine : la fin
officielle de la convertibilité du dollar en or. Les accords de
Bretton Woods ont vécu. La raison de cette décision unilatérale
est simple : l’empire ne sait plus vivre autrement qu’à crédit
pour financer à la fois la guerre du Vietnam et le projet de
grande société. Les guerres au communisme et à la pauvreté
sont hors de portée de Washington sans ces nouvelles montagnes de dettes. Le ministre des Finances de Nixon, John
Connally, délivre aux vaincus de la guerre financière, essentiellement les Européens et les Japonais, une explication claire
et empreinte de morgue : « C’est notre monnaie, mais c’est
votre problème…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/10/2021
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