Chapitre
En France, défense et sécurité intérieure ont connu des relations parfois difficiles depuis cinquante ans. La guerre d’Algérie et l’implication active des armées dans le rétablissement et le maintien de l’ordre à partir de 1957 ont longtemps laissé des traces profondes tant dans l’institution elle-même que dans la classe politique et une partie de l’opinion publique. Toutefois, d’un point de vue purement fonctionnel, la guerre froide avait mis en évidence la nécessaire défense des points sensibles du territoire contre des commandos soviétiques infiltrés (Septnaz) ou des groupes français ralliés à la même idéologie. Ce quadrillage du pays, appelé défense opérationnelle du territoire (DOT), était assuré par une armée de Terre nombreuse et de conscription – tâche qui, pour de nombreux régiments « territoriaux » représentait l’essentiel de leur mission –, en cas de guerre, les réserves s’y substituant automatiquement. Cette situation s’est considérablement modifiée après l’effondrement de l’Union soviétique et la professionalisation des armées françaises.
Ailleurs la situation n’est pas très différente. Les États-Unis encadrent l’action des armées sur le territoire américain par le biais du Posse Comitatus Act qui fixe rigoureusement les conditions de leur emploi. L’Espagne démocratique a, en dehors de la Guardia Civil, également écarté les armées de la sécurité intérieure en raison de souvenirs douloureux.
Le 11 Septembre a rebattu les cartes. La problématique de la sécurité intérieure est remontée de plusieurs crans…
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Maître de recherche, Fondation pour la Recherche Stratégique.
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/06/2022
- https://doi.org/10.3917/oj.fonda.2007.01.0195
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