Chapitre
S’il est une période de l’existence qui est particulièrement portée par les instances idéales, c’est bien l’adolescence. Les métamorphoses anatomo-physiologiques qui s’opèrent alors fragilisent la vie psychique au point de pousser le sujet qui se sent en risque identitaire en raison de vécus singuliers, à s’ancrer dans des positions défensives majeures. Plus l’adolescent se sent menacé par les autres et par le monde extérieur, plus il est porté à se construire une enveloppe protectrice suffisamment rigide pour faire face aux atteintes externes ressenties comme des attaques personnelles risquant de mettre à bas tout l’édifice intérieur.
La puberté est comme une mue après laquelle le sujet a fait peau neuve. La nouvelle peau n’est cependant pas suffisamment résistante pour subir les agressions inévitables, d’où le recours à diverses stratégies susceptibles de préserver le self et lui permettre la maturation nécessaire à une réelle autonomie psychique.
La stratégie qui nous intéresse ici est celle que D. Anzieu a dénommée l’enveloppe de croyance et qu’il a étudiée de manière spécifique à propos des états-limite (Anzieu D., 1978). Nous allons chercher à comprendre quels sont les avatars de la création d’une telle enveloppe chez l’adolescent qui l’amènent à se laisser enfermer dans un fonctionnement sectaire.
Il existe de multiples façons de mettre en œuvre les puissances idéalisantes internes afin de se créer une seconde peau sans faille, ni faiblesse qui assure une étanchéité jugée parfaite de l’ensemble de l’appareil psychique…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2012
- https://doi.org/10.3917/dbu.morha.2009.01.0109
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