Chapitre
En 1793 à Paris et en 1828 à Londres sont créés les premiers jardins zoologiques, constitués de bâtiments et d’enclos dispersés dans des jardins à l’anglaise. Ces jardins zoologiques se différencient des antiques ménageries princières par leur statut national, municipal ou privé, leur public de citadins — et non de cour — et leur inscription dans le paysage sous forme de décor. Les ménageries médiévales étaient dispersées en divers endroits des châteaux. Celles des xviie et xviiie siècles rassemblaient les animaux en un seul lieu clos dans un jardin à la française. En revanche, les jardins zoologiques héritent des ménageries un attrait pour les animaux sauvages et exotiques, un goût pour les espèces les plus rares et curieuses, une mise en scène théâtrale des bêtes, qui apparut à l’époque baroque dans les villas italiennes, puis à Versailles (1664) et qui s’imposa dans toute l’Europe [Baratay, Hardouin, 1998]. Ces caractéristiques sont même renforcées par la multiplication des jardins zoologiques au xixe siècle, qui les transforme en vitrines de la nature sauvage, et par la priorité qu’ils accordent, peu à peu, à la distraction.
L’ambition scientifique avait été la motivation principale des fondateurs (souvent des naturalistes) des premiers jardins zoologiques et de beaucoup d’autres ensuite. Il s’agissait de participer à l’inventaire et à la classification de la faune, la grande affaire depuis le xviiie siècle, ou à l’acclimatation d’espèces étrangères, une ambition à la mode au milieu d…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 02/04/2013
- https://doi.org/10.3917/dec.blanc.2011.01.0077
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