Chapitre
Dans une démocratie, les conflits d’intérêts, les affrontements d’idées, les oppositions de croyances sont naturels et constituent la toile de fond des luttes politiques les plus routinières. Mais ils doivent rester pacifiques. Si le conflit se voit en quelque sorte banalisé, la violence au contraire est stigmatisée. C’est pourquoi il est courant de la dénoncer chez l’adversaire et de la nier ou de la minimiser dans son propre camp. De ce point de vue, la bataille des mots revêt une grande importance dans le débat politique : répression ou rétablissement de l’ordre ? Opérations de guerre ou mesures de pacification ? Actes terroristes ou résistance à l’oppression ? Il n’est donc pas facile de faire accepter une définition de la violence politique affranchie de considérations subjectives ou de biais partisans, c’est-à-dire de simplement qualifier comme telle tout recours à la force qui engendre des atteintes aux personnes ou aux biens.
Bien des philosophes, de Montaigne à Emmanuel Kant, ont considéré la violence politique, y compris la guerre, comme un échec ou une abdication de la raison. Il est vrai que les assassinats politiques, les désordres civils et les conflits armés ont engendré des conséquences que leurs initiateurs étaient parfois bien loin d’avoir envisagées ou souhaitées. Il suffit de citer le bilan dévastateur des deux guerres mondiales, celui des combats menés au nom de la révolution, du nationalisme ethnique ou du fanatisme religieux ; de penser encore à la frénésie meurtrière des foules en colère, au spectacle de désolation qui s’offre après un bombardement ou une tornade émeutière…
Plan
Auteur
html et feuilletage (par chapitre) Ajouter au panier
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0129
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...