Chapitre
Par « violences collectives », il est question de tout acte d’agression perpétré par un groupe d’individus sur un individu ou un groupe social. Ces violences qui comportent une dimension sociale, anthropologique et historique, sont souvent traumatiques. Cela n’est pas sans rappeler la façon dont Freud a considéré le traumatisme, surtout dans ses dernières publications. Partant du trauma individuel, il a d’abord développé une théorie de l’« après-coup » selon laquelle le réel vient réactiver les caractéristiques fondamentales du sujet dans son rapport à autrui (Freud, 1914a). L’intention de la cure analytique est de révéler le trauma réel pour se diriger vers le trauma originaire du sujet. Par la suite, il s’est interrogé sur la façon dont le trauma individuel est venu s’imbriquer dans le trauma historique. Fasciné par la puissance inconsciente de la religion, Freud articule alors le trauma individuel au trauma collectif, notamment dans L’Homme Moïse et la Religion monothéiste (1939). Ses « recherches psychanalytiques […] embrassent un domaine immense qui comprend, non seulement la vie psychique individuelle, mais aussi la psychologie des masses et l’histoire des civilisations humaines » (Ferenczi, 1933a, p. 82). Ainsi pour Freud, si la dimension intrapsychique est fondamentale, la dimension groupale, c’est-à-dire collective, l’est tout autant.
Les deux situations cliniques présentées se caractérisent par le fait que les mères ont vécu des traumatismes : elles ont toutes deux été exposées à des violences collectives…
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Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/01/2020
- https://doi.org/10.3917/dunod.cicco.2016.01.0119
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