Les paysages ruraux du Sud de la France sont appréciés par beaucoup. Des Français vivant en majorité en ville et à la recherche d’un bol d’air pour le week-end, mais aussi des visiteurs venus d’autres pays, ayant loué pour les vacances un gîte rural avec vue sur les collines et les montagnes alentour. Tous se régalent de ces assemblages de villages et fermes, petites parcelles de cultures, chemins longés de murettes, coteaux fleuris et bois de feuillus et de résineux. Et lorsqu’aux bruits de la nature s’ajoute la musique d’un troupeau muni de ses sonnailles, c’est un enchantement. Comme nous l’a dit une amie venue d’Amérique du Nord : « J’ai été élevée près de Grand Teton [Wyoming] et, pour ce qui concerne les paysages, je ne suis pas quelqu’un qu’on impressionne facilement… mais là, je dois bien avouer que c’est splendide ».
À première vue, il serait naturel de penser que ces paysages sont là depuis toujours, du moins depuis plusieurs siècles. Ils auraient bénéficié de riches savoirs ancestraux transmis naturellement au sein des familles par des générations de paysans. Tout paraît serein, minutieusement pensé et agencé, pour le profit conjoint de la nature et de l’agriculture. Mais ça, c’est un point de vue depuis le bord de la route, ou la fenêtre de la chambre du gîte.
Car lorsqu’on s’achemine plus avant, qu’on remonte à pieds jusque dans les sous-bois, on constate que, sous les arbres, c’est en réalité couvert de ruines, et notamment de murs de pierres éboulés et d’anciens chemins enfouis sous les ronces…